Londres défend la City face aux attaques européennes

Pour Alistair Darling, ministre des Finances britannique, une City forte est dans l'intérêt de l'Europe toute entière. Dans une tribune publiée dans le Times, il défend le modèle anglo-saxon face aux menaces de régulation continentale brandies par la France.

S'il est une nomination qui n'a pas fait la joie des Britanniques, c'est bien celle de Michel Barnier au poste de commissaire européen au Marché intérieur. L'arrivée du Français aux commandes de la rénovation de la régulation bancaire européenne fait craindre à Londres une reprise en main de la City qui n'est pas de son goût.

Alistair Darling, chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances outre-Manche), s'est fendu d'une tribune dans le Times pour rappeler qu'une City solide n'est pas que dans l'intérêt du Royaume-Uni, mais de l'Europe toute entière. "La vrai compétition pour les places financières européennes vient de l'extérieur", a-t-il avancé. Et d'ajouter: "que cela plaise ou non, Londres est la seule rivale de New York en tant que place financière mondiale".

Ces propos font clairement écho aux déclarations du président français à la Seyne-sur-Mer mardi. Nicolas Sarkozy s'est réjoui de la nomination de Michel Barnier au poste européen, estimant qu'elle "permettra d'imposer un modèle financier continental européen". Sous entendu: pas anglo-saxon.

Londres rejette cette idée que la crise économique est la faute du "modèle anglo-saxon". Et Alistair Darling de rappeler que, lors de la quasi faillite du géant américain AIG, la française Société Générale et l'allemande Deutsche Bank faisaient partie, de même que la britannique Barclays, des créanciers. Et que ces trois établissements ont bénéficié des fonds publics américains injectés dans l'assureur pour éviter son effondrement. Il affirme que Société Générale a ainsi touché 11,9 milliards de dollars, Deutsche Bank 11,8 milliards et Barclays 8,5 milliards.

Néanmoins, le chancelier de l'Echiquier reconnaît qu'un renforcement de la régulation est nécessaire et que l'Europe tout entière a tout à gagner d'un système bancaire plus sûr. Il a apporté son soutien à la création d'un conseil européen chargé de surveiller les risques d'instabilité économique et financière.

Mais il estime que les autorités nationales, comme la FSA (Financial Services Authority) au Royaume-Uni, doivent conserver la responsabilité de superviser leurs propres places boursières. Londres entend bien garder la main sur sa City, où sont gérés, entre autres, la moitié des actifs des fonds souverains du monde.

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