Les petites banques régionales américaines redressent la tête

L'an dernier, l'indice boursier KBW des banques locales aux Etats-Unis a perdu 7% alors que celui des grandes banques a dévissé de 25%.
Infographie La Tribune

Bank of Marin Bancorp, Bryn Mawr Bank, CVB Financial... Ces noms ne vous disent rien ? Il s'agit pourtant là des trois principaux paris boursiers du cabinet KWB (Keefe, Bruyette & Woods) pour 2012, dans le secteur bancaire américain. Bank of Marin est californienne, Bryn Mawr Bank est basée en Pennsylvanie, et CVB Financial dans l'Ontario.

De fait, en ce début janvier, certains analystes incitent les investisseurs à miser sur les banques régionales américaines, afin de se refaire après une année 2011 qui a vu les capitalisations boursières des grandes banques fondre comme neige au soleil. L'an dernier, l'indice KBW des mastodontes de la finance américaine - comme Bank of America - a chuté de 25%, alors que celui des banques régionales a perdu 7% seulement. Une "surperformance" qui devrait se poursuivre au cours des prochains mois, d'après certains experts. Et ce, pour plusieurs raisons.

D'abord, les valorisations des banques régionales américaines, qui disposent en moyenne de 10 milliards de dollars d'actifs, sont attrayantes. Certes, à 1,07 fois l'actif net estimé pour 2012, selon les données de Bloomberg, elles sont un peu plus chères que les grandes banques (0,7), mais bien meilleur marché que la moyenne de la Bourse américaine (2).

Ensuite, les banques régionales américaines sont généralement spécialisées dans la banque de détail, alors que les grands établissements du pays sont très présents dans les activités de marché, qui subissent de plein fouet la crise financière. Conséquence, au troisième trimestre 2011, tandis que les résultats de Bank of America et autre JP Morgan Chase plongeaient, la plupart des banques régionales américaines publiaient des comptes "meilleurs que ceux des trimestres précédents", rappelle l'agence de notation Standard & Poor's. Qui souligne que "toutes" les banques régionales qu'elle note "sont demeurées rentables, au troisième trimestre." A telle enseigne que certaines ont relevé leurs dividendes et envisagé des rachats d'actions.

Actionnaires mieux servis

Une prodigalité à l'égard de leurs actionnaires que les grandes banques américaines ne peuvent plus s'autoriser : le 20 décembre, la Réserve fédérale américaine a déclaré que les grandes banques - celles totalisant plus de 50 milliards de dollars d'actifs - devront afficher un ratio de fonds propres durs supérieur de 1 à 2,5 points aux 7% exigés par la réglementation internationale Bâle 3. Une contrainte qui pénalise non seulement la rémunération des actionnaires mais également les investissements des banques, ainsi que les montants des prêts qu'elles accordent. De quoi inciter clients et investisseurs à se rabattre sur les banques régionales, qui ne sont pas engoncées par ce carcan réglementaire.

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