Pertes de JP Morgan : comment contrôler les risques ?

Le Sénat américain a interrogé mercredi 13 juin Jamie Dimon, le P-dg de la banque JP Morgan après la perte de 2 milliards provoqué par un trader à Londres. Pour ce banquier, la règle Volcker qui n'est même pas encore en vigueur n'aurait peut-être pas suffi à éviter une telle affaire.
Jamie Dimon, le directeur général de JPMorgan Chase. Copyright Reuters

Le PDG de la banque JPMorgan Chase Jamie Dimon, interrogé au Sénat sur les lourdes pertes de marché essuyées ces derniers mois par sa banque , a indiqué mercredi 13 juin ignorer si la mise en place de la règle de Volcker destinée à limiter les prises de risques aurait pu les empêcher."C'est possible, mais je ne sais pas", a-t-il dit en réponse à la question du sénateur démocrate Jack Reed. "Je ne sais pas ce qu'est la règle de Volcker, elle n'est pas encore écrite".

La régle Volcker sera retardée

La réglementation Volcker, censée entrer en vigueur en juillet, mais probablement retardée, interdit aux banque s de spéculer sur les marchés pour leur propre compte, en dehors des activités de couverture atténuant les risques. JPMorgan a présenté l'erreur qui lui a fait perdre 2 milliards de dollars comme le résultat d'une stratégie de couverture mal conçue et mal exécutée.

Pour M. Dimon, "cela va être très difficile de faire une distinction claire entre le courtage en nom propre et les opérations de couverture, parce qu'on peut regarder pratiquement tout ce qu'on fait et l'appeler l'un ou l'autre". "Je comprends l'intention de la règle de Volcker. Si l'intention est de réduire l'activité qui met en danger et menace une grande institution financière, je le comprends complètement", a ajouté M. Dimon.

Mais "le diable sera dans les détails, dans la façon dont ce sera écrit pour mettre ce qui est bon dans les marchés des capitaux et pas ce qui est mauvais", a-t-il conclu.

Mieux gérer les risques

Les élus de la commission des affaires bancaires du Sénat américain ont par ailleurs exigé de meilleurs outils de gestion du risque, lors de l'audition du P-DG de la banque JPMorgan Jamie Dimon, un mois après la révélation de gigantesques pertes de marché.  "Je ne suis pas d'accord que moins de supervision et moins de régulations rendront le système moins risqué comme par magie", a déclaré le président démocrate de la commission Tim Johnson. "Même si le risque ne peut pas être éliminé de notre économie, nous pouvons et devons exiger que les banque s prennent au sérieux la gestion du risque et gardent des contrôles suffisants".

Même le républicain Richard Shelby, très opposé à toute intrusion gouvernementale dans la gestion des entreprises privées, a souligné que "parce que le gouvernement fédéral garantit les dépôts bancaires, la commission a la responsabilité de faire en sorte que les banque s ne mettent pas inutilement les contribuables en danger".

Incompétence ou prise de risque délibérée ?


"Est-ce que M. Dimon a trop fait confiance aux modèles de risque de la banque ou est-ce qu'il les a ignorés?", s'est interrogé M. Shelby.
Pour sa part M. Dimon, dans ses remarques liminaires publiées dès mardi, a assuré que la banque était "désolée" des erreurs commises ayant conduit à cet "événement isolé". Il a mis les pertes, évaluées le mois dernier à environ 2 milliards de dollars, sur le compte d'un contrôle insuffisant de la stratégie des courtiers ayant piloté les opérations risquées, des limites de risques pas assez précises, des changements de personnels en cours parmi les personnes chargées de superviser ces opérations, et de l'insuffisance des contrôles au niveau de la "haute direction" de la banque .

 

 

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