Réassureurs : les cours de Bourse peinent à redécoller

Malgré leurs excédents de fonds propres et l'absence de grandes catastrophes, les réassureurs peinent à convaincre les investisseurs et leurs actions restent à des niveaux faibles.
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La réassurance nage en plein paradoxe. D'un côté, la sérénité transparaît dans les annonces successives faites par les grandes compagnies du secteur à l'occasion des rendez-vous annuels de la réassurance à Monaco. Leurs fonds propres sont excédentaires et aucune grande catastrophe ne s'est produite en 2012, les capacités sont donc surabondantes et ils sont confiants sur l'atteinte de leurs objectifs en 2012.

Munich Re, le premier réassureur du secteur a prédit dimanche 9 septembre une stabilité des tarifs. Scor s'est montré "optimiste" pour l'avenir de son activité malgré les interrogations sur l'effet des taux d'intérêt bas, comme l'a souligné son PDG Denis Kessler. Mais de l'autre côté, les investisseurs ne semblent pas convaincus des perspectives de rentabilité des réassureurs. L'agence Standard & Poor's craint même une érosion de cette rentabilité à un horizon de deux ans notammment en raison de la disparition des reprises de surplus de provisions qui ont fortement soutenu les résultats ces dernières années et qui ne vont pas se reproduire. L'attrait des réassureurs sur les marchés est donc moindre ce qui se traduit par des cours de Bourse inférieurs à la valeur comptable, même s'ils ont eu tendance à remonter ces dernières semaines.

Les investisseurs ont d'autres moyens d'investir dans la réassurance

C'est le cas de l'allemand Munich Re (cours inférieur de 15% à la valeur comptable), du français Scor (23%) ou de Swiss Re (25%). "Je ne suis pas certain que ce soit nécessairement un phénomène temporaire", a estimé dimanche 9 septembre l'analyste crédit senior de Moody's, Kevin Lee devant la presse. Pour lui, les investisseurs intéressés par ce secteur " trouvent de meilleurs moyens d'investir dans cette industrie" que de prendre des actions. Parmi ces moyens, il y a les obligations émises par les réassureurs notamment les "catbonds" (titrisation de risques liés aux évenènements naturels) ou d'autres opérations qui permettent aux réassureurs d'augmenter leurs capacités de souscription en attirant des financements dans des supports financiers spécifiques.

Plusieurs fonds alternatifs (hedge funds), dont celui du célèbre investisseur John Paulson, ont par ailleurs créé leur propre structure de réassurance depuis l'an dernier. Selon Kevin Lee, ces nouveaux réassureurs financés par des fonds "sont là pour durer" et ne souhaitent pas se désengager à brève échéance.

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Commentaire 1
à écrit le 10/09/2012 à 13:41
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Et pas un mot sur AIG...?? Je vais me faire journaliste économique, à ce tarif...

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