Wendel ne veut plus être un "junk bond"

La société d'investissement entend ramener son ratio endettement sur valeur des actifs en dessous de 35% d'ici quatre ans, afin d'être à nouveau rangée en catégorie d'investissement par Standard & Poor's.
Depuis l'arrivée de Frédéric Lemoine à la tête de Wendel, le groupe a réduit sa dette brute de plus de 4 milliards d'euros. Copyright Reuters

Wendel ne veut plus être une « junk bond » (obligation pourrie). « Au cours des quatre prochaines années, nous avons pour objectif de ramener notre ratio loan to value [endettement rapporté à la valeur des actifs ; Ndlr] à moins de 35%, contre 40% aujourd'hui », a indiqué jeudi Frédéric Lemoine, président du directoire de la société d'investissement. Présente au capital de groupes comme Saint-Gobain et Legrand, Wendel tenait aujourd'hui sa réunion annuelle avec ses investisseurs. Si Frédéric Lemoine veut faire passer le ratio d'endettement de Wendel en dessous de 35%, c'est parce que ce seuil correspond à la frontière entre les « junk bonds » et la catégorie investissement, chez Standard & Poor's (S&P).

Un premier investissement en Afrique

C'est en effet cette agence de notation qui avait ravalé Wendel au rang d'obligation pourrie, en octobre 2008. Mais, depuis l'arrivée de Frédéric Lemoine aux commandes de la société, début 2009, celle-ci a réduit sa dette brute de plus de quatre milliards d'euros. Un assainissement qui a permis à Wendel de renouer avec les acquisitions en 2011, après trois ans de diète. Aujourd'hui plus que jamais, l'heure est à « de nouveaux investissements », selon Frédéric Lemoine. En Europe, où il « demeure possible de procéder à des investissements de croissance », assure Bernard Gautier, membre du directoire de Wendel. Mais également dans les marchés émergents, à commencer par l'Afrique, où Wendel a réalisé son premier investissement fin octobre, en prenant 25% du capital de IHS, spécialisé dans la gestion de tours de télécommunication pour les opérateurs de téléphonie mobile.

Une décote boursière de 30%

« La diversification internationale, en particulier vers les pays émergents, est notre obsession stratégique », martèle Frédéric Lemoine. Une stratégie appréciée, à en juger par le bond de 44% du cours de Bourse de Wendel depuis le 1er janvier, alors que l'indice SBF 120 a gagné 15% seulement. Reste qu'à 74,26 euros, l'action présente encore une décote de 30% par rapport à l'actif net réévalué du groupe (106,7 euros).
Si Wendel semble avoir tourné la page de la dette, Ernest-Antoine Seillière est en passe de clore un autre chapitre de l'histoire du groupe. Après 35 ans passés chez Wendel, l'ancien patron du Medef, actuellement président de conseil de surveillance de la société d'investissement, a annoncé jeudi qu'il passerait la main en 2013.
 

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