Après des années agitées, Generali se normalise

Après plusieurs années marquées par la valse des dirigeants, Generali veut rejoindre la norme des grands assureurs européens: cessions d'actifs et réduction des coûts devraient permettre de réduire l'endettement et rétablir les marges de solvabilité
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Bien sûr, une assemblée générale de Generali sans le banquier Antoine Bernheim, écarté de la direction du premier assureur italien en 2010, cela sort moins de l'ordinaire. Mais les actionnaires, qui étaient réunis ce mardi à Trieste, se satisfont de ce retour à la normale. Ils avaient subi la baisse continue du cours de l'action (35 euros en avril 2007, 8 euros en avril 2012), la valse des dirigeants, écartés avec des parachutes dorés (16 millions d'euros après un an à la tête de l'entreprise pour le dernier)... ils semblent apprécier aujourd'hui la solidité du nouveau de CEO Mario Greco, nommé en août 2012, considéré par plusieurs actionnaires comme un bon "pro". 

Pas encore au niveau

Pour autant, Mario Greco le reconnaît, Generali n'est pas encore au niveau des grands assureurs européens. En termes de structure du bilan, notamment, avec un ratio de solvabilité de 150% fin 2012, alors que la norme la moins stricte (Solvency 1) est de 160%. Et s'agissant de la rentabilité, avec un résultat net pour 2012 limité à 90 millions d'euros, conséquence de dépréciations des actifs d'un niveau inconnu pour l'assureur, à hauteur de 1,36 milliards

Pas encore au niveau, mais en bonne voie, peut affirmer le nouveau patron du groupe italien. Car, dans un contexte économique européen pour le moins difficile, Generali, qui se recentre sur son métier d'origine, l'assurance,  a augmenté de 10,5% son résultat opérationnel en 2012, à 4,2 milliards d'euros, augmentant nettement la rentabilité pour les actionnaires (return on equity -ROE- de 11,9% l'an dernier, contre 10,8% en 2011). Les objectifs du plan stratégique pour 2015 peuvent donc paraître crédibles: 5 milliards d'euros de résultat opérationnel, notamment grâce un plan de réduction des coûts de 600 millions d'euros, 13% de ROE, et un ratio de solvabilité de 160%. 

Recentrage

Le recentrage sur le "core business", via des cessions d'actifs qui se poursuivront, la clarification de la politique commerciale en Italie (le groupe passera de 10 marques à seulement trois)  et le développement international devraient y contribuer, avec de grandes ambitions en Chine, notamment. "Nous y sommes l'assureur étranger le plus connu" estime Mario Greco.

 Pas question, pour autant, d'augmenter le capital, avant  2015. Ni de distribuer de vrais dividendes. Cette année, les actionnaires devront se contenter de 20 centimes par action au titre des résultats de 2012, peut-être un peu plus l'année prochaine... De quoi en mécontenter plus d'un, qui aimeraient au moins recevoir des actions gratuites. Mais Mario Greco ne veut pas en entendre parler.   La priorité, c'est le redressement. Qui passe par le désendettement, et donc une gestion rigoureuse.  "Nous avons trop de dette" souligne Mario Greco. "12 milliards d'euros d'endettement, cela signifie 750 millions d'euros de frais financiers annuels, une appréciation mitigée de la part des agences de notation, il faut réduire cette dette" martèle le patron de l'assureur, qui continuera sur la voie des cessions d'actifs, quitte à mécontenter certains petits actionnaires, qui ne comprennent pas que certaines "pépites" soient ainsi vendues.


 

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