Klarna devient la première fintech européenne valorisée plus de 10 milliards de dollars

L'entreprise suédoise, connue pour sa promesse "achetez maintenant, payez plus tard", officialise une levée de fonds de 650 millions de dollars. La plus grosse jamais réalisée par une start-up de la finance en Europe. Klarna est aussi la seule fintech du Vieux Continent, non cotée en Bourse, à franchir la barre des 10 milliards de dollars de valorisation.
Juliette Raynal
Sebastian Siemiatkowski, directeur général de Klarna.
Sebastian Siemiatkowski, directeur général de Klarna. (Crédits : Klarna)

La crise ne refroidit pas l'appétit des investisseurs pour les fintech, ces start-up qui entendent bousculer le monde de la finance. L'entreprise suédoise Klarna, spécialiste des paiements en ligne et connue pour son service "achetez maintenant, payez plus tard", vient d'officialiser un tour de table de 650 millions de dollars. Le plus important réalisé par une fintech de la scène européenne. Cette opération la valorise 10,6 milliards de dollars, contre 5,5 milliards de dollars lors de sa précédente augmentation de capital, il y a un peu plus d'un an.

Quatrième fintech la plus valorisée dans le monde

Klarna qui était déjà la fintech la plus valorisée du Vieux Continent, à égalité avec Revolut, devance désormais largement la néobanque britannique et devient la première start-up européenne du monde de la finance à franchir la barre des 10 milliards de dollars de valorisation. Elle fait aussi son entrée dans le top 5 des fintech les mieux valorisées à l'échelle mondiale, selon le classement des licornes (startups non cotées en Bourse valorisées plus d'un milliard de dollars) du cabinet CB Insights. Seuls le californien Stripe (36 milliards de dollars), l'indien Paytm (16 milliards de dollars) et l'américain Robinhood (11 milliards de dollars) font mieux qu'elle.

Ce nouveau tour de table, a été mené par le fonds américain Silver Lake Partners, accompagné du fonds souverain singapourien GIC, du gestionnaire d'actifs BlackRock et d'HMI Capital. Lors de cette opération, Merian Chrysalis, TCV, Northzone et Bonnier ont racheté les parts d'investisseurs existants. Ils rejoignent ainsi une ribambelle d'actionnaires historiques tels que Sequoia Capital, Dragoneer, Permira, Commonwealth Bank of Australia, Bestseller Group et le chinois Ant Group.

Accélérer aux Etats-Unis

Fondée en 2005 par trois jeunes étudiants en école de commerce, l'entreprise de Stockholm, qui emploie 3.500 personnes et détient une licence bancaire, a réussi à imposer sa solution de paiement innovante (le client ne paie qu'après la réception de la commande, Klarna avançant les frais et assumant les risques de fraudes) dans 17 pays, dont les Etats-Unis. En plus de son service "Shop now, pay later" ("Achetez maintenant, payez plus tard"), Klarna propose également des solutions de paiements fractionnés.

Grâce à cette levée de fonds XXL, l'entreprise technologique suédoise compte accélérer son développement, notamment aux Etats-Unis où elle affirme avoir déjà séduit plus de 9 millions d'utilisateurs. Klarna revendique plus de 12 millions d'utilisateurs actifs par mois dans le monde et 55.000 téléchargements quotidiens de son appli. Parmi ses principaux concurrents : le britannique Checkout, l'américain Affirm, dirigé par Max Levchin, le cofondateur de Paypal, et l'australien Afterpay.

Les revenus s'accélèrent... les pertes aussi

La pandémie du coronavirus, qui a conduit à une explosion du commerce en ligne ces derniers mois, a largement profité à Klarna. Au carrefour de la distribution et de la finance, la start-up a séduit 35.000 nouveaux commerçants au cours des six premiers mois de l'année. Son réseau compte désormais plus de 200.000 enseignes, commerçants et marques partenaires dont Sephora, Vans, The North Face, Ted Baker, Timberland et Ralph Lauren.

Si les revenus de Klarna ont sensiblement gonflé (466 millions de dollars au premier semestre, en hausse de 36% sur un an), la fintech est déficitaire et ses pertes se sont sensiblement creusées. Au premier semestre 2020, elles s'élevaient à près de 60 millions de dollars contre seulement 8,3 millions à la même période l'année précédente. Par ailleurs, les créances douteuses (lorsqu'un client ne rembourse pas son crédit) ont presque doublé. Klara, elle, assure que son bilan reste solide.

Juliette Raynal

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Commentaire 1
à écrit le 22/09/2020 à 19:04
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"Achetez maintenant, payez plus tard". Certes, mais il faut payer un jour, avec intérêt. Plus tard, c'est quand? Si c'est dans 50 ans...je suis pour !

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