La néobanque Revolut lève 500 millions et entre dans le top 10 des fintech les mieux valorisées

Par Juliette Raynal  |   |  648  mots
(Crédits : Revolut)
La banque mobile londonienne officialise une levée de 500 millions de dollars. Cette opération record pour une fintech européenne la valorise 5,5 milliards de dollars et fait d'elle la troisième néobanque la mieux valorisée à l'échelle mondiale. Revolut, qui entend compter 20 millions de clients d'ici la fin de l'année, espère aussi atteindre la rentabilité. Elle prévoit de développer des offres de crédit, d'épargne et une formule "junior", pensée pour les enfants à partir de 7 ans.

Après des semaines de rumeurs, la néobanque britannique Revolut officialise, ce mardi 25 février, un tour de table de 500 millions de dollars mené par le fonds californien Technology Crossover Ventures. (TCV), le plus important pour une fintech européenne. Une vingtaine d'autres investisseurs, dont Lakestar, DST Global, Ribbit Capital et Sprints, participent également à cette nouvelle augmentation de capital, qui porte le montant total des fonds levés par la start-up à 836 millions de dollars depuis sa création à Londres en 2015.

L'opération valorise la société 5,5 milliards de dollars, contre 1,7 milliard de dollars lors de sa dernière levée de fonds de 250 millions de dollars il y a presque deux ans. Elle fait de Revolut la startup du monde de la finance la plus valorisée de la scène européenne, à égalité avec la fintech suédoise Klarna, spécialisée dans les paiements en ligne. Revolut entre également dans le top 10 des fintech les mieux valorisées à l'échelle mondiale, selon le classement des licornes (startups non cotées en Bourse valorisées plus d'un milliard de dollars) du cabinet CB Insights.

Elle reste toutefois loin derrière l'américain Stripe, première fintech avec une valorisation de 35 milliards de dollars. Elle se positionne en revanche comme la troisième néobanque, derrière le brésilien Nubank, valorisé 10 milliards de dollars, et l'américain Chime, valorisé 5,8 milliards de dollars. Elle se positionne, en revanche, devant son rival européen, la néobanque allemande N26 valorisée 3,5 milliards de dollars.

La rentabilité visée dès cette année

Grâce à cet argent frais, la banque mobile, qui revendique plus de 10 millions de clients à travers 33 pays dans le monde, entend renforcer sa présence en Europe et se développer aux Etats-Unis, à Singapour, en Australie et au Japon. "En 2020, nous voulons doubler notre base clients pour en compter 20 millions, dont 10 millions d'actifs [qui effectuent au moins une transaction par jour, ndlr]", avait indiqué à La Tribune, le directeur général de Revolut Nikolay Storonsky.

La fintech, aujourd'hui concentrée sur les services de banque au quotidien, entend développer dans les mois à venir des offres de crédit pour les particuliers et les entreprises et proposer des services autour de la gestion de patrimoine. En élargissant son catalogue de produits, Revolut entend atteindre la rentabilité dès la fin de l'année.

"Aujourd'hui, nous sommes rentables sur chaque utilisateur et notre objectif est d'atteindre la rentabilité globale d'ici la fin de l'année", nous avait assuré, confiant, Nikolay Storonsky, même si les pertes de Revolut se sont élevées à environ 39 millions d'euros en 2018. La même année, elle a enregistré un chiffre d'affaires proche de 69 millions d'euros, contre 15 millions en 2017. Si Revolut ne communique pas encore sur ses revenus 2019, elle s'attend à les voir tripler.

Une offre "junior" dans les cartons

Parmi les autres priorités pour 2020 figure "le lancement de Revolut Junior, un produit pour les mineurs à partir de 7 ans", indique un porte-parole de la licorne londonienne, qui a également obtenu une licence de crédit en Lituanie pour pouvoir continuer à exercer son activité sur tout le Vieux continent, même après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Le marché des néobanques pour enfants et adolescents est en pleine ébullition et de nombreuses start-up se sont déjà positionnées sur ce créneau, comme Gohenry, Osper, Nimbl et Pennybox au Royaume-Uni. Current et Greenlight outre-Atlantique, ou encore Pixpay, Xaalys et Kard en France.

L'entreprise londonienne, qui emploie 2.150 personnes actuellement, a pour objectif d'en compter 5.000 d'ici la fin de l'année. Ils n'étaient "que" 650 fin 2018. Pour faire face à cette hyper-croissance, la néobanque a récemment musclé sa gouvernance en s'entourant de grands noms de la finance. Elle a notamment nommé Martin Gilbert, un vétéran de la City, à la tête de son conseil d'administration.