Transferts d'argent : le Top 6 des pays pauvres bénéficiaires et le scandale des frais

466 milliards de dollars, tel est le formidable montant des fonds envoyés dans les pays à revenus faibles ou moyens l'an passé, selon la Banque Mondiale. Mais l'institution pointe surtout le niveau beaucoup trop élevé des frais de commissions, ponctionnés sur une population majoritairement pauvre.
(Crédits : © Thomas Mukoya / Reuters)

Les transferts d'argent, source cruciale de revenus pour les pays pauvres, ont atteint un niveau record en 2017 après deux années de baisse consécutive, a annoncé lundi la Banque mondiale.

Le montant des fonds envoyés dans les pays à revenus faibles ou moyens a atteint 466 milliards de dollars l'an passé contre 429 milliards en 2016, soit une augmentation de 8,5%, a précisé l'institution dans un communiqué.

Hausse de la croissance, mais aussi du pétrole et de l'euro

Le rebond des transferts d'argent a été plus fort que prévu, tiré par la croissance en Europe, en Russie et aux États-Unis, ce qui a permis aux migrants et à leurs familles d'envoyer davantage d'argent à destination de leur pays d'origine. Voici le Top 6 des pays qui ont reçu cet argent :

  • Inde (69 milliards de dollars),
  • Chine (64 milliards de dollars),
  • Philippines (33 milliards de dollars),
  • Mexique (31 milliards de dollars),
  • Nigeria (22 milliards de dollars) et
  • Egypte (20 milliards de dollars).

Cette hausse des transferts, quand ils ont été libellés en dollars, a été accrue par la hausse des prix du pétrole et l'appréciation de l'euro.

Par région, l'Europe et l'Asie centrale ont vu les transferts augmenter le plus avec un bond de 21% et l'Afrique sub-saharienne de 11,4%.

Des commissions beaucoup trop élevées, selon la Banque mondiale

Les transferts d'argent vers les pays pauvres devraient encore s'accroître en 2018 de 4,1% pour atteindre 485 milliards de dollars. Au total, les transferts vers l'étranger incluant ceux à destination des pays riches devraient s'élever à 642 milliards en 2018 (+4,6%) contre 613 milliards en 2017 (+7%), ajoute la Banque mondiale.

Mais le point crucial soulevé par l'étude de la Banque mondiale, c'est celui des frais de commissions qu'elle juge encore beaucoup trop élevés. Qu'on en juge : envoyer 200 dollars vers son pays d'origine coûtait 7,1% en moyenne au premier trimestre 2018, un tarif bien supérieur à ce qui est jugé optimal, a-t-elle déploré. Et l'Afrique sub-saharienne demeure la région où envoyer son argent demeure le plus coûteux avec un coût moyen de 9,4%.

"Alors que les transferts d'argent augmentent, les pays, les institutions et les agences de développement doivent continuer à réduire ces coûts élevés pour permettre aux familles de recevoir plus d'argent", a réagi Dilip Ratha, qui a dirigé l'étude et qui est cité dans le communiqué.

Identification des freins à la baisse des coûts de transfert

Selon la Banque mondiale, les principaux obstacles à la baisse des coûts des transferts sont notamment "les mesures de réduction des risques prises par les banques et les partenariats exclusifs conclus entre les systèmes postaux nationaux et les opérateurs de transfert d'argent".

L'auteur de l'étude milite pour "la suppression des contrats d'exclusivité en vue d'assainir davantage la concurrence sur le marché". Il relève que ces facteurs "limitent l'introduction de technologies plus efficaces" — comme les applications en ligne et sur smartphone ainsi que "l'utilisation de la cryptomonnaie et de chaînes de blocs" (la Blockchain) — dans les services de transfert.

(Avec AFP)

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Commentaires 12
à écrit le 24/04/2018 à 13:51
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Frais de transferts : comment se gaver sur le dos des pauvres. Magnifique...

le 25/04/2018 à 9:31
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"Il faut prendre l'argent là où il se trouve: chez les pauvres. D'accord, ils n'en ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux!" Alphonse Allais

à écrit le 23/04/2018 à 21:24
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Il y a donc des travailleurs plutôt pauvres dans les pays riches qui envoient leurs maigres épargnes dans les pays pauvres ... Que fait-on avec l'affirmation de l'apport de croissance donc de richesse supplémentaire que ces travailleurs apportera...

le 24/04/2018 à 10:02
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1) l argent envoye en afrique est aussi consomme. et dans certains cas en achetant des produits fait ici (par ex voitures) ou faisant travailler des multinationales francaises qui vendent la bas (ex lafarge, total, carrefour...) 2) l argent envoye...

le 24/04/2018 à 13:55
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A CD: Je n'ai pas dit que la consommation était le salut de quoi que ce soit. Je relève juste qu'il me semble qu'il y a une contradiction entre le discours des économistes sur le surcroit de croissance apporté par les travailleurs étrangers et ...

à écrit le 23/04/2018 à 18:56
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Frais = intermédiaires = rente = néolibéralisme. L'économie de la compromission et des réseaux, même si on veut donner aux pauvres il faut quand même donner aux riches. Au secours.

le 24/04/2018 à 10:04
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le liberalisme c est l inverse des rentes. il faut etre coherent. on peut critiquer le liberalisme car c est instaurer la concurrence de tous contre tous mais pas avec les mauvais arguments. le capitalisme de connivence tel qu on le pratique a mervei...

le 24/04/2018 à 16:05
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"le liberalisme c est l inverse des rentes" JE vous parle de néolibéralisme, votre harcèlement pour faire semblant à chaque fois de ne pas comprendre est épuisant. Signalé. " le capitalisme de connivence tel qu on le pratique a merveille en f...

à écrit le 23/04/2018 à 18:50
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La Suisse envoye aussi chaque année environ EUR 13-14 Mia en France représentant les salaires des frontaliers. Avec environ 180'000 employés, la Suisse représente le 2ème plus grand employeur derrière l'état français.

le 23/04/2018 à 22:50
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La Suisse n'envoie pas d'argent en France , elle paye des travailleurs frontaliers français ce qui enrichie les 2 pays. Main d'oeuvre française bon marché et qualifié sans les inconvénients de les loger, les soigner, les éduquer eux et leur famille p...

le 24/04/2018 à 10:06
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surtout que vous avez meme des suisses qui viennent vivre en France car moins cher ! sinon la suisse est un pays et pas un employeur. c est aussi debile que dire que la France est le second employeur des Algeriens ...

le 24/04/2018 à 13:50
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La suisse empoche surtout bcp d’argent qui ne rentre pas dans les caisses de notre État (évasion fiscale).

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