Boeing : fin de la grève paralysant les installations

Les ouvriers mécaniciens mettent fin à leur grève de 57 jours qui a provoqué de considérables retards dans la production de Boeing et menaçait la sortie du nouvel avion Dreamliner avec des pénalités à la clé. Mais un autre conflit social se profile pour l'avionneur américain.
Le Dreamliner pourra-t-il décoller maintenant que la grève est achevée ?

Les ouvriers mécaniciens de Boeing ont voté à une large majorité la reprise du travail, mettant fin à une grève qui paralysait les installations du constructeur aéronautique américain depuis 57 jours et menaçait de nouveaux retards le nouvel avion de ligne "Dreamliner". La grève affectait surtout la région de Seattle (nord-ouest), où sont regroupées les principales usines de Boeing dans l'aviation civile.
Conséquence du conflit: Boeing n'est parvenu à livrer que 84 appareils pendant le trimestre après 115 au premier trimestre et 125 au deuxième. Le syndicat affirmait que chaque jour de grève coûtait 100 millions de dollars en pertes de revenus et 1% de profits en moins. La reprise du travail devait intervenir dès dimanche soir pour les équipes de nuit. Les autres équipes retrouveront le chemin des ateliers lundi.

Le conflit est largement à l'origine du plongeon de 38% du bénéfice net de Boeing, tombé à 695 millions de dollars au troisième trimestre. Et l'avionneur avait prévenu que le vol d'essai de son nouvel appareil, le 787 "Dreamliner", qui porte une grande partie des espoirs du groupe, pourrait être retardé si le mouvement se prolongeait trop longtemps. Le programme a déjà pris près de deux ans de retard sur son calendrier de lancement en raison de problèmes industriels à répétition. Boeing s'expose ainsi à des demandes d'indemnisation des compagnies clientes, qui ont commandé près de 900 exemplaires du nouvel appareil.

L'accord auquel étaient parvenus la direction du groupe et les responsables du syndicat devait être ratifié à une majorité simple par les 27.000 ouvriers mécaniciens de Boeing syndiqués à l'IAM. L'accord trouvé sous l'égide d'un médiateur fédéral porte sur la sécurité de l'emploi, les salaires, les avantages sociaux et le recours aux sous-traitants. En particulier, a précisé IAM la couverture médicale des syndiqués de l'IAM restera inchangé jusqu'en 2012, a précisé le syndicat dans son texte.

Boeing a précisé dimanche que la nouvelle convention prévoyait une augmentation de salaires de 15% sur quatre ans et une augmentation immédiate de 16% des retraites maison. "Ce nouveau contrat, d'une durée de quatre ans, est plus long que ceux habituellement négociés avec l'IAM, ce qui apporte de la stabilité à long terme pour Boeing, ses employés, ses clients et ses fournisseurs", a-t-il commenté. Pour Boeing, la nouvelle convention permet de répondre aux exigences du syndicat en matière de protection de l'emploi "tout en lui permettant de conserver la flexibilité nécessaire" dans cette industrie.

"Notre syndicat a réussi à apporter ce que peu d'Américains ont: la sécurité de l'emploi et des avantages sociaux de qualité pour les quatre prochaines années", s'est félicité le président de la branche locale du syndicat, Tom Wroblewski, cité dans le communiqué. Pour lui, le résultat final de ce bras de fer a permis des "améliorations notables" par rapport aux propositions initiales de la direction de l'avionneur.
Pour un autre responsables de l'IAM, Mark Blondin, la nouvelle convention permet de "protéger la prochaine génération d'emplois dans l'aérospatial".

A peine cet incendie éteint, l'avionneur va devoir engager une nouvelle bataille, cette fois-ci avec ses ingénieurs et les techniciens. Le contrat triennal d'entreprise couvrant les 13.390 ingénieurs et les 6.889 techniciens du constructeurs expirent le 1er décembre. Ces négociations, qui s'annonçaient "très difficiles" selon le SPEEA (syndicat d'ingénieurs) avaient débuté lundi, mais avaient été reportées pour permettre à Boeing de se concentrer sur le conflit avec les mécaniciens.
 

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