A400M : le chantage à l'abandon du projet irrite la classe politique allemande

Le ministre allemand de l'Economie a annoncé ce mercredi qu'une "solution sensée" serait trouvée sur le contentieux financier avec EADS sur le financement de l'avion de transport militaire. Le Handelsblatt cite une source proche du gouvernement qui estime que Berlin n'est pas prêt à payer plus que les 650 millions d'euros de rallonge prévue dans le contrat.

Le ton monte en Allemagne. Le gouvernement a réagi aux menaces d'abandon du projet de l'avion militaire A400M faites par le groupe EADS. Plusieurs responsables politiques ont fait des déclarations à la presse allemande, ce mercredi, pour s'étonner des propos tenus par le patron allemand d'Airbus, Thomas Enders.

Cependant, de nombreux experts interprètent ces menaces comme un moyen de mettre Berlin sous pression. Le groupe espère notamment obtenir du gouvernement allemand qu'il contribue davantage à l'explosion du coût du programme A400M, dont le projet est très en retard sur son calendrier initial.

Dans un entretien diffusé à la radio, ce mercredi, le ministre allemand de l'Economie Rainer Brüderle a déclaré qu'"une solution sensée" devrait finalement émerger du différend sur le financement de l'avion de transport militaire A400 d'Airbus. Mais il s'est abstenu de donner des détails chiffrés sur cette "solution sensée". La négociation sera difficile. "Il est hors de question que nous payons davantage que la rallonge de 650 millions d'euros prévue par le contrat." affirme dans le quotidien économique Handelsblatt de ce mercredi une source proche du ministère de la Défense. 

La classe politique allemande est très remontée contre le patron allemand d'Airbus. Toujours dans le Handelsblatt, Hans-Peter Bartels, spécialiste du secteur de la défense au SPD constate que "peu avant le coup de sifflet final, Thomas Enders joue son va-tout de manière théâtrale. Mais avant de demander plus d'argent, il devrait remplir les contrats".

Dans le quotidien Rheinische Post, l'experte des questions de défense du parti libéral FDP, Elke Hoff, a également donné son avis en précisant qu'elle ne voit "aucune marge de manoeuvre pour répondre aux demandes en milliards d'euros d'Airbus. Le contribuable n'a pas à payer pour les erreurs d'une entreprise".

Airbus et EADS ont encore jusqu'au 31 janvier pour négocier avec sept pays clients de l'avion (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Turquie et Luxembourg).
 

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Commentaire 1
à écrit le 06/01/2010 à 21:23
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...et la classe ouvriere (d'airbus) aussi...

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