A400M : accord de principe entre les pays clients

Les pays clients de l'A400M ont trouvé avec EADS la base d'un accord sur un financement de 3,5 milliards d'euros devant permettre de sauver le programme de l'avion de transport militaire, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.

Les discussions entre les pays clients de l' A400M et EADS ont abouti à un accord de 3,5 milliards d'euros permettant de sauver le programme de l'avion de transport militaire européen, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.

L'accord devrait se traduire jeudi par la publication d'une déclaration politique de soutien des sept pays de l'Otan clients du programme, en marge d'une réunion informelle des ministres de la Défense de l'Union européenne en Espagne, a ajouté la source.

Les parties prenantes de cet épineux dossier étaient en discussions depuis des mois pour tenter de sauver le plus important projet de défense en cours en Europe, qui a accumulé quatre ans de retard et des dépassements de coûts chiffrés en milliards d'euros. Un abandon de ce projet de 20 milliards d'euros aurait menacé quelque 10.000 emplois. "La base d'un accord a été trouvée", a dit la source, qui a requis l'anonymat en arguant de la confidentialité des négociations.

Le compromis prévoit que les pays clients (la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Belgique, le Luxembourg, l'Espagne et la Turquie) acceptent une augmentation d'environ 10% du prix unitaire de l'appareil, soit une hausse totale de la facture de deux milliards d'euros.
Le reste de l'enveloppe, soit 1,5 milliard d'euros, serait rendu disponible de manière à ce qu'EADS puisse l'utiliser, comme les deux premiers milliards, pour réduire ses pertes liées au programme et limiter ainsi les provisions supplémentaires qu'il devra inscrire dans ses comptes au titre de 2009, a poursuivi la source.

Au final, le groupe d'aéronautique et de défense devrait donc encore supporter 1,7 milliard d'euros de pertes en plus des 2,4 milliards déjà passées dans ses comptes.


De nouvelles discussions ultérieurement

La facture supplémentaire à la charge de la maison mère d'Airbus devrait ainsi rester inférieure à deux milliards, alors que certaines estimations allaient jusqu'à quatre milliards.
Un porte-parole d'EADS s'est refusé à tout commentaire.

Le groupe souhaitait parvenir à un accord à temps avant la publication de ses résultats 2009 le 9 mars, ses auditeurs ayant refusé de prolonger un dispositif provisoire qui lui évitait de comptabiliser la totalité des pertes liées à l' A400M en attendant l'issue des négociations.

Avant le nouvel accord, l'Allemagne, la France et d'autres pays avaient refusé la proposition d'EADS de modifier une clause sur la hausse des prix dans le contrat signé en 2003 qui aurait permis d'ajuster le prix de l'appareil en fonction de ceux des matières premières.
De nouvelles discussions sur cette clause devraient toutefois avoir lieu ultérieurement, a précisé la source.

Les ministres de la Défense de l'Union européenne se réunissent mercredi et jeudi à Palma de Majorque pour un conseil informel.

Une conférence de presse consacrée à l' A400M pourrait se tenir jeudi.

Parallèlement à ce dossier, EADS attend mercredi la publication aux Etats-Unis du nouveau cahier des charges du contrat des avions ravitailleurs de l'armée américaine, un contrat dont le montant global pourrait atteindre 35 milliards de dollars (26 milliards d'euros).

Le groupe européen et son partenaire Northrop Grumman avaient remporté le premier appel d'offres mais la décision a été annulée après un recours de leur rival Boeing.
 

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