L'Armée russe lancera bien un appel d'offre pour l'achat de deux porte-hélicoptères

Selon le ministre de la Défense Anatoli Serdioukov, l'armée russe choisirait le fabricant de ces navires d'ici la fin de l'année.

Le quotiden économique russe Kommersant l'avait annoncé jeudi, Moscou l'a confirmé ce vendredi. L'Armée russe va bien lancer un appel d'offres pour l'achat de deux porte-hélicoptères. C'est ce qu'a annoncé vendredi le ministre de la Défense Anatoli Serdioukov.
Ce dernier a précisé que la Défense russe envisageait de choisir le fabricant de ces navires d'ici la fin de l'année. "Nous parlons de deux navires pour le moment", a-t-il déclaré à la presse dans la capitale arménienne où il accompagnait le président russe Dmitri Medvedev.

La Russie a pourtant discuté pendant des mois avec la France sur l'acquisition de bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral. Le président Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs assuré le mois dernier que la vente à la Russie de navires Mistral, qui peuvent emporter des hélicoptères, était acquise. Un dirigeant des chantiers navals avait en outre dit que l'accord devait être finalisé d'ici la fin de l'année.

Pour autant, le ministre russe de la Défense avait déclaré en mai que Moscou discutait également dans ce dossier avec l'Espagne et les Pays-Bas. Anatoli Serdioukov a déclaré vendredi que les chantiers navals français DCNS, dont le spécialiste de l'électronique de défense Thalès est actionnaire, étaient les bienvenus s'ils désiraient participer à l'appel d'offres international.

Paris sous pression

Cette annonce survient au lendemain d'un article publié par le quotidien économique russe Kommersant évoquant le lancement d'un tel appel d'offres, en citant Roman Trofimenko, président du groupe public United Shipbuilding Corporation. Jeudi, l'Elysée avait exprimé sa confiance sur l'issue des négociations en cours avec Moscou.
"La France ne voit aucune raison de s'inquiéter des développements actuels. Des conversations se poursuivent normalement dans un excellent contexte", avait alors déclaré la présidence française.

Certains analystes estiment que Moscou cherche avec son appel d'offres à mettre la pression sur Paris afin d'obtenir de meilleures conditions pour l'acquisition de navires Mistral. "Il ne faut pas exclure que la tenue d'un tel appel d'offres puisse avoir pour but l'obtention d'un meilleur prix, de meilleures conditions, (de la transaction) et, finalement, d'un transfert de technologies (par la France vers la Russie)", souligne Konstantin Makiyenko, directeur adjoint du Centre d'analyse de stratégies et de technologies, un groupe de réflexion moscovite. Il a estimé que l'acquisition de deux navires Mistral à la France coûterait jusqu'à 800 millions d'euros.

 

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