Le "pape de l'aérien" dénigre le dernier projet d'Airbus

Udvar-Hazy, l'ancien président de la puissante société de leasing ILFC estime que le projet de remotorisation de l'A320 n'apporterait que très peu de bénéfices aux compagnies aériennes. Il rejoint ainsi Air France-KLM. En 2005, les critiques de Udvar-Hazy avaient poussé Airbus à revoir son projet pour l'A350.

Il s'appelle Steven Udvar-Hazy. Après avoir créé et dirigé la plus grosse société de leasing d'avions, la puissante ILFC, il vient de fonder Air Lease Corp (ALC) une entreprise dans le même univers. Si celle-ci est aujourd'hui toute jeune et moins influente qu'ILFC, son patron reste très écouté dans la profession. Steven Udvar-Hazy a la réputation d'avoir droit de vie ou de mort sur un programme d'avions. Ses critiques en 2005 de l'A350 première version (quand Airbus préférait répondre au B787 par un dérivé de l'A330 moins coûteux), avait contraint l'avionneur européen à changer son fusil d'épaule.

Ce mardi, le "pape de l'aérien" a donné à Munich lors d'une conférence sur l'aviation un avis pour le moins tranché sur l'un des sujets phares du moment : l'amélioration des avions moyen-courriers actuels par le biais d'une nouvelle remotorisation, étudiée à la fois par Airbus (A320)  et Boeing (737). Une option préférée par le constructeur européen à partir de 2015, alors que Boeing privilégie au contraire, selon nos informations, le lancement d'un nouvel avion bourré de technologies du 787, dès 2019. Pour Steven Udvar-Hazy, un relookage des avions actuels apporterait des bénéfices limités aux compagnies aériennes.

Un avis partagé par Air France-KLM

Le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, très attaché à la remotorisation de l'A320, a répondu que s'il avait fallu suivre les conseils des sociétés de leasing, le B727 (un avion des années 60), volerait encore. Selon, lui, presque toutes les compagnies demandent un avion remotorisé. Un avis que ne partage pas Randy Tinseh, responsable du marketing chez Boeing, puisqu'il concède que les "compagnies aériennes n'ont pas manifesté de réel intérêt pour un avion remotorisé".

Outre Steven Udvar-Hazy, de grands noms du secteur sont hostiles à un simple relookage. Air France-KLM notamment. Son directeur général, Pierre-Henri Gourgeon estime qu'il n'en commanderait que très peu, les gains étant, selon lui, largement inférieurs aux 15% promis par Airbus. Son rival Lufthansa est lui aussi loin de faire un accueil chaleureux à l'A320 remotorisé, contrairement aux affirmations des la presse française. Nico Buchholz, le responsable de sa flotte a clairement dit que sa préférence allait à un nouveau programme.
 

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