Farnborough signe la fin de la déprime dans le secteur aérien

Le Salon de Farnborough qui, pour les professionnels, se termine ce jeudi marque la fin d'un cycle. Profitant d'une reprise de l'activité chez leurs clients, Boeing et Airbus ont fait le plein de commandes et décrochent à eux deux 78 commandes de plus que l'an dernier au Bourget.

Ce jeudi est le dernier jour du salon professionnel à Farnborough avant l'ouverture au public samedi. Les commandes ont été rares et les constructeurs commencent à dresser les premiers bilans. L'occasion de faire le point sur le match Airbus-Boeing après la pluie de commandes des trois premiers jours.

Airbus a présenté ce matin, au cours d'une conférence de presse, le résultat de ces trois jours de tractations, démarchages et négociations. Le constructeur européen, annonce avoir reçu 133 commandes fermes durant le salon. Le groupe a aussi fait des annonces concernant des lettres d'intentions et des protocoles d'accords, portant sur l'achat d'un total de 122 appareils pour une somme de 11,7 milliards d'euros (15 milliards de dollars). La dernière lettre d'intention en date a été annoncée ce matin et concerne l'achat de quarante A320 par la compagnie Virgin America.

Les commandes fermes viennent s'ajouter aux 131 autres qui figuraient déjà dans les carnets de l'avionneur européen. Il devra ainsi livrer 230 appareils. John Leahy le directeur commercial d'Airbus considère après cette moisson anglaise, que son nouvel objectif de 400 commandes d'ici la fin de l'année est en mesure d'être atteint. Il a souligné que pour lui, ces commandes importantes montrent clairement que le marché est reparti sur de bons rails profitant de l'élan donné par les économies émergentes et s'appuyant sur le retour des loueurs d'avion.

Le constructeur americain Boeing présente sur son site un chiffre de 103 commandes fermes reçues au cours de la semaine. Leur montant est estimé à 7,8 milliards d'euros (10 milliards de dollars). Comme son concurrent il annonce avoir augmenté ses objectifs internes. Et ce félicite des deux nouvelles commandes passées aujourd'hui par les compagnies Alaska Airlines et Azerbaijan Airlines. L'américain a également profité de ce salon pour mettre en valeur des appareils militaires et notamment ses drones dont le tout nouveau Phantom Ray demonstrator.

Airbus et Boeing se seront partagé à eux deux la majeure partie des commandes. Le canadien Bombardier en particulier a déçu en ne décrochant aucune commande pour son monocouloir CSeries. A noter tout de même la bonne opération d'Embraer. Le brésilien, troisième constructeur mondial, engrange 6,1 milliard d'euros (7,9 milliards de dollars) de contrats. Pour le vice président du groupe, Horacio Aragonés Forjaz "Cela a été un très bon salon pour Embraer et je dirais, pour l'ensemble de l'industrie après une crise très grave".
 

Une moisson de commande attendue par les spécialistes du secteur

La kyrielle de commandes passées vient confirmer la reprise de l'activité dans le secteur de l'aéronautique."Les commandes d'Airbus et Boeing ne me surprennent pas. Les statistiques de croissance du trafic aérien mondial sont généralement encourageantes et même spectaculaires dans certains cas", a commenté Sandy Morris, analyste aerospatial pour la Royal Bank of Scotland, qui possède une société de location d'avions. Il attire également l'attention sur le fait que de nombreuses compagnies enregistrent des taux record de remplissage de leurs avions. Le score du salon apparaît finalement comme le résultat d'une équation simple : "La combinaison de la croissance du trafic et d'un taux de remplissage élevé se traduit par une chose: des commandes" explique-t-il.
Un consultant indépendant, John Strickland, souligne le vif intérêt pour Airbus et Boeing de la part des sociétés de location d'avions, à l'instar de Air Lease Corporation (ALC). Le loueur a acheté 51 avions à l'européen et 20 appareils à l'américain.
"D'autres commandes sont à attendre venant des sociétés de leasing qui comptent profiter de la reprise économique dans les années à venir", a-t-il prédit.

Transition sur le marché de l'aérien militaire.

Le deuxième jour du salon était dédié aux appareils militaires mais les transactions dans ce domaine ont été occultées par les commandes commerciales. La crise des finances publiques explique ce tarissement de la demande. Le ministre de la défense italien a annulé une commande de 25 avions de combats Eurofighters. Le secrétaire à la Défense britannique, Liam Fox a de son côté déclaré que les programmes de défenses étaient trop onéreux.

Comme une solution aux coupes claires dans le budget des armées, les drones séduisent. Ces avions sont de plus en plus utilisés à l'instar de l'OTAN en Afghanistan qui les utilise à la fois pour des opérations de renseignement et pour des opérations de combat. Howard Wheeldon, expert des questions de défense chez BGC Partners déclare ainsi : "Je pense qu'ils sont d'une importance extrême. Ils sont là pour de bon. Ils sont déjà parmi nous et jouent un rôle crucial en Afghanistan. En Irak aussi, ils permettent de sauver des vies et sont une arme de combat bon marché". Par ailleurs le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré que le jet de combat F-35, actuellement dans sa phase de production, "pourrait être le dernier appareil de chasse avec pilote que l'armée de l'air américaine achète".

 

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