L'euro baisse : "pourvou qu'ça doure" pour l'aéronautique française

La baisse de l'euro face au dollar redonne de la compétitivité aux industriels français dont les coûts sont majoritairement en euro pour des recettes en dollar. Pour autant, s'ils ne boudent pas leur plaisir, ils attendent de voir si cette parité s'inscrit dans la durée ou pas.
Fabrice Gliszczynski

Les industriels aéronautiques français ne boudent pas leur plaisir de voir l'euro reculer face au dollar. Mais ils ne s'emballent pas pour autant. Après des années à pester contre une monnaie européenne forte qui pénalise leur compétivité face aux concurrents américains (puisque leurs coûts sont majoritairement en euro quand leurs recettes sont en dollar), leur enthousiasme est mesuré devant le recul de la monnaie européenne désormais sous la barre des 1,20 dollar pour un euro, alors qu'il se situait, il y a un an à pareille époque, à 1,37.

"C'est une bonne nouvelle. Pourvou qu'ça doure", a déclaré ce jeudi à Paris Marwan Lahoud, le président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), en reprenant la célèbre phrase de  Letizia Bonaparte, la mère de Napoléon quand elle évoquait les victoires de son fils. Et d'ajouter : sur l'ensemble de l'année 2014, l'euro se situe au-dessus de 1,30 dollar (...) et les quelques semaines favorables de la baisse de l'euro ne vont pas compenser plusieurs années de change défavorable".

Les industriels attendent donc de voir si le mouvement s'inscrit dans la durée avant de se réjouir pleinement.

"Si la parité actuelle de l'euro-dollar est durable, l'impact sera positif dans les comptes des entreprises", explique Marwan Lahoud en précisant que les couvertures de change dont disposent certaines entreprises les empêchent de profiter à plein du recul de l'euro.

Des coûts en euro pour des recettes en dollar

Des propos prudents alors que les industriels n'avaient pas de mots assez durs pour dénoncer un euro fort qui a en grande partie dicté des mesures structurelles de réduction de coûts (Plan Power 8 d'Airbus en 2007 par exemple), d'internationalisation d'une partie de la production dans des pays de la zone dollars ou à bas coûts.

"Quand le dollar perd 10 cents face à l'euro, Airbus perd 1 milliard", avait coutume de dire Louis Gallois, alors président d'EADS, rebaptisé depuis Airbus Group. Pour autant l'inverse n'est pas aussi clair. "C'était une illustration, pas une équation", explique aujourd'hui Marwan Lahoud qui, l'an dernier, avait fourni un autre exemple pour mesurer l'impact de l'euro fort.

"À chaque fois que l'euro s'apprécie de 10 centimes face au dollar, cela efface 2 % de marge. Et 2 % de marge, cela peut faire la différence dans une compétition", avait-il inidqué l'an dernier lors de la présentation des résultats d'Airbus Group, dont-il est le directeur général délégué.

Compétitivité

Outre les plateformiste, les équipementiers français ont le sourire même s'ils attendent aussi de voir si le recul de l'euro s'inscrit dans la durée. "Nous retrouvons un peu de compétitivité quand nos concurrents américains en ont bénéficiée pendant des années (...), nous allons être plus à l'aise", a indiqué Emmanuel Viellard, président du groupe des équipements aéronautiques et de défense du Gifas.

Pour les PME, l'impact de la baisse de l'euro est immédiat car, comme l'explique Bertrand Lucereau, président du comité Aero-PME du Gifas, "seul un quart des PME exporte et peu se couvrent".

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 6
à écrit le 11/01/2015 à 14:01
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le rafale le rafale . euro faible sa aide pour l export de se bijoux francais

à écrit le 11/01/2015 à 11:57
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le rafale !! le rafale !!^^ parfait il baisse un peu comme sa . vite une signature

à écrit le 09/01/2015 à 16:24
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J'attends de voir la croissance dans les prochains mois en France si le cours de l'Euro est responsable !

à écrit le 09/01/2015 à 14:31
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Bien bel article....révélateur d'une identification de l'aéronautique française à Airbus, EADS, Gifas. Car Quid de l'effet dollar sur Air France?? 60000 emplois directes, plus de 300.000 indirectes et près de 1,5% du PIB français, le TRANSPORT aéron...

le 10/01/2015 à 12:01
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"CONSTRUCTEUR français" Européen non? Vous préfèreriez sans doute que ce soient nos amis US qui soient les seuls à vendre des avions???

le 12/01/2015 à 19:49
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Mondial non? Son usine américaine en témoigne

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