Airbus modère son plan de croissance. Le fort durcissement des restrictions de voyage décidé ces derniers jours par différents pays pour contrer l'envolée de l'épidémie de Covid-19, et les menaces qu'il fait peser sur le calendrier de la reprise du transport aérien et sa vigueur, poussent le constructeur aéronautique européen à modifier ses prévisions de hausse de production des appareils de la famille A320 en 2021. S'il y aura bien une augmentation après la baisse de 40% de la production mise en place au printemps dernier, elle sera moins forte que celle indiquée ces dernières semaines aux fournisseurs.
Discussions avec les fournisseurs
Alors qu'Airbus prévoyait jusqu'ici une production mensuelle de 47 appareils de la famille A320 en juillet 2021, l'avionneur a annoncé ce jeudi qu'il se limiterait à 43 appareils par mois au troisième trimestre avant de passer à 45 au quatrième trimestre. Selon nos informations, Airbus entend continuer d'augmenter le rythme en 2022. Jusqu'ici, le dernier plan de production tablait sur 51 appareils en janvier 2022, 57 en juillet 2022, puis 61 en janvier 2023, ce qui lui aurait permis de retrouver son niveau pré-crise sur les monocouloirs. Le ralentissement annoncé ce jeudi devrait logiquement décaler ce calendrier.
"Airbus continue d'analyser l'évolution du marché avec attention. Ces cadences révisées permettent à Airbus de rester en mesure de répondre à la demande des clients tout en protégeant sa capacité à s'adapter à l'évolution du marché mondial. Airbus anticipe un retour du marché des avions commerciaux aux niveaux pré-COVID entre 2023 et 2025", explique Airbus dans un communiqué.
Des discussions vont commencer avec les sous-traitants pour gérer ce décalage et éviter qu'ils ne soient encore plus fragilisés qu'ils ne le sont aujourd'hui. Ils avaient en effet commencé à se mettre en ordre de bataille pour répondre aux besoins du dernier plan de production.
Sept gros porteurs par mois
Dans le même temps, Airbus maintient ses cadences sur le segment des gros-porteurs : l'A350 reste à cinq unités par mois, l'A330 à deux. Un soulagement pour ceux qui craignaient une baisse de la production d'A350 en raison de l'effondrement des vols long-courriers et des prévisions de reprise bien plus sombres que pour les vols domestiques et régionaux.
Pas de changement non plus pour l'A220, assemblé à Mobile (Etats-Unis) et Mirabel, à côté de Montréal. Les cadences de production pour l'A220 passeront de quatre à cinq avions par mois à partir de la fin du premier trimestre 2021, comme envisagé précédemment.
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