ATR va lui aussi signer son joli contrat en Iran

L'Iran et ATR devraient signer mercredi un accord définitif sur l'achat par Téhéran de 20 turbopropulseurs. Trop tard pour le bilan commercial 2016 très loin des attentes du leader mondial de l'aviation régionale.
Michel Cabirol
Depuis le début de l'année, le leader mondial de l'aviation régionale ATR a officiellement engangé 36 commandes fermes

Trop tard pour le bilan commercial de 2016. Mais mieux vaut tard que jamais... L'Iran et le constructeur aéronautique européen ATR devraient signer au cours de la semaine à venir un accord définitif sur l'achat par Téhéran de 20 avions court-courriers, a déclaré samedi un haut responsable iranien. Il a précisé que le contrat sur les 20 avions représentait 400 millions de dollars (380 millions d'euros). ATR, dont Airbus et l'italien Leonardo sont coactionnaires (50-50), avait annoncé en février un accord provisoire sur une commande iranienne de 20 appareils ATR 72-600, assortie de 20 options, qu'il estimait alors à un milliard d'euros.

"Des représentants d'ATR vont venir à Téhéran mercredi pour une dernière session de discussions", a déclaré le ministre délégué iranien aux Transports, Ashgar Fakrieh-Kashancité par l'agence de presse Isna. "La version définitive du contrat sera vérifiée et s'il n'y a pas de problème, elle sera signée par les deux parties."

Téhéran a signé le mois dernier des accords avec Airbus et l'américain Boeing portant au total sur l'achat de quelque 180 avions. Il s'agit des plus gros contrats conclus par l'Iran avec des entreprises occidentales depuis la révolution de 1979.

Une quarantaine de commandes seulement en 2016?

Depuis le début de l'année, le leader mondial de l'aviation régionale n'a finalement engrangé qu'un total très modeste de 36 commandes fermes. ATR reste loin, très loin de son objectif de prises de commandes en 2016 (plus de 90). Sauf à annoncer des contrats qu'il a gardé sous le coude pour créer la surprise.

En novembre, le constructeur de turbopropulseurs avait annoncé coup sur coup la signature de deux contrats. L'un le 14 novembre avec la compagnie aérienne mexicaine Aeromar, qui a acheté 8 appareils de la série ATR-600 (6 ATR 72-600 et 2 ATR 42-600). Un contrat assorti d'options pour 6 ATR72-600 supplémentaires. Puis le 15 novembre avec l'entreprise sud-américaine Synergy Aerospace, qui  a commandé 12 ATR 72-600, assorties de 6 options. Les appareils seront exploités par Avian Líneas Aéreas, nouvelle filiale du groupe en Argentine.

Auparavant, la compagnie aérienne de Papouasie-Nouvelle-Guinée, PNG Air, avait acheté en début d'année cinq ATR 72-600 pour un montant de 134 millions de dollars. Le transporteur espagnol Binter, avait quant à lui commandé en octobre six appareils ATR 72-600 supplémentaires. Enfin, un client, qui a souhaité garder la transaction confidentielle; a signé un contrat pour cinq appareils.

Un objectif de commandes (trop ?) ambitieux

L'objectif commercial d'ATR est apparu au fil de l'année de plus en plus ambitieux dans un environnement économique compliqué avec un dollar fort, qui pénalise les clients du constructeur, et un prix du baril faible, qui réduit la compétitivité des turbopropulseurs face aux jets. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait il y a encore un mois autour 45,65 dollars. Mais le prix du baril de la Brent de la mer du Nord a finalement terminé l'année à 56,83 dollars.

"Le dollar élevé nous pénalise parce que nos clients sont dans des pays hors zone dollar, qui ont vu souvent leur monnaie dégringoler face au billet vert, avait souligné en juillet 2016 Patrick de Castelbajac dans une interview accordé à La Tribune. C'est le cas du Brésil qui est notre deuxième pays en termes de nombre d'avions opérés (82 appareils). Ainsi, le coût d'acquisition des avions s'est d'autant apprécié pour nos clients. Nos avions sont devenus plus chers d'une part, et d'autre part la très forte volatilité du prix du kérosène - un élément très dimensionnant pour les coûts d'opération -, a ralenti la prise de décision d'acquisition des compagnies. Cette conjonction a impacté ATR comme l'illustre notre début d'année assez lent sur le plan commercial".

Pour autant, depuis six ans, avec 80% des ventes de turbopropulseurs, les appareils d'ATR restent les avions régionaux les plus vendus dans le monde. Les ATR, et plus particulièrement le modèle ATR 72-600, se sont imposés dans la région Asie-Pacifique comme la référence en matière d'exploitation régionale. Depuis 2014, cette région possède la plus grande flotte au monde d'ATR en service, avec plus de 370 appareils (trois fois plus qu'il y a dix ans) exploités par plus de 60 compagnies.

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 02/01/2017 à 10:16
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Question stupide certainement mais; les avions sont fabriqués en France, vendus par une sté franco Italienne. les composant sont en partie US mais aussi Européen. L'habitude dans l'aéronautique c'est de travailler en USD, mais pourquoi ne pas prop...

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