
Le ministère des Armées s'est emmêlé les pinceaux dans la loi de programmation militaire (LPM), qui couvre la période 2024-2030 sur la cible finale des systèmes SDT (ou drones Patroller) sous maîtrise d'œuvre Safran. C'est ce que révèle le sénateur du Territoire de Belfort Cédric Perrin (LR) dans un tweet publié mardi. Un système SDT (drones tactiques) se compose de cinq vecteurs (drones) et de deux stations sol. Dans le rapport annexé de la LPM, il est mentionné que la cible des SDT passe de cinq systèmes (soit 25 drones et dix stations sol) à 17 systèmes (soit 85 drones et 34 stations sol). Ce qui illustrait ainsi la priorité du ministère des Armées sur les drones, où la France accuse de sérieux retards.
Or, selon Cédric Perrin, ce ne sont pas 17 systèmes comme on aurait pu le penser mais 17 drones. Soit moins de vecteurs prévus par la nouvelle LPM que dans l'actuelle LPM 2019-2025 (25 drones). Toutefois, selon une source proche du dossier, le ministère des Armées a prévu de doter fin 2030 et à l'horizon 2035 l'armée de terre de seulement cinq systèmes avec 28 drones. « Cette coquille va être modifiée par voie d'amendement au Parlement », explique cette même source.
Des capacités souveraines
Dans la future LPM, le ministère des Armées a prévu de consacrer une enveloppe budgétaire de 5 milliards d'euros destinée aux drones et aux robots. « Une accélération de l'usage des vecteurs télé-opérés et un élargissement du spectre de leurs missions sera engagée (drones aériens, de surface ou sous-marins comme de robots terrestres), explique le document annexé de la LPM. Le développement des capacités dronisées adaptées aux différents contextes opérationnels permettra d'accroître les fonctions de détection et d'action à distance ». Des systèmes de drones tactiques aux charges utiles et armements diversifiés devraient donc améliorer l'efficacité opérationnelle des trois armées.
Ainsi, le ministère des Armées souhaite renforcer les capacités des armées en matière de drones de contact ainsi que de munitions télé-opérées (MTO) qui apporteront un nouvel éventail de solutions opérationnelles dans le cadre d'un rapport coût-efficacité favorable. Son ambition est également de développer une filière française de MTO à l'horizon 2030 et de disposer de vols en essaims. Par ailleurs, le futur système de lutte anti-mine marine (SLAMF) va permettre de renouveler la capacité de guerre des mines, tandis qu'une meilleure maîtrise des fonds marins permettra de connaître, surveiller et agir jusqu'à 6.000 mètres de profondeur. Enfin, pour réduire l'exposition des militaires engagés dans les opérations extérieures, l'usage de robots terrestres et de systèmes capables de coopérer avec le soldat et son environnement, sous son contrôle, sera par ailleurs développé.
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