Enfin ! Le drone Patroller est prêt à être mis en service dans l'armée de Terre. Le drone tactique développé par Safran a obtenu mercredi sa certification à l'issue d'une longue campagne d'essais en Finlande, ouvrant la voie à une livraison à l'armée de Terre française avec trois ans de retard. « Le Patroller a été certifié avant-hier par la DGA (Direction générale de l'armement), il est prêt à voler, prêt à être utilisé en opérations », a affirmé vendredi le directeur général de l'équipementier aéronautique, Olivier Andriès lors de la présentation des résultats de Safran.
La certification valide la conception et la sécurité d'un aéronef, l'autorisant ainsi à voler dans l'espace aérien civil. Il pourrait être affecté à des missions de surveillance dans le cadre d'événements civils, notamment des Jeux olympiques de Paris par exemple. Le Patroller répond aux besoins exprimés par le ministère des Armées. Initialement prévues pour 2020, les livraisons du drone avaient dû être repoussées après un accident lors d'un vol d'essai en décembre 2019. Avec son fournisseur américain, Safran a donc du revoir le logiciel d'avionique qui commande les systèmes de contrôle de vol.
Armer le Patroller
L'armée de Terre doit recevoir quatorze exemplaires et cinq stations de contrôle capables de surveiller une zone sur un rayon de 150 kilomètres avec une autonomie de quatorze heures. Le Patroller est doté d'une boule optronique permettant de voir dans le domaine du visible et de l'infrarouge, et de lasers permettant de désigner des cibles. Ce drone peut emporter des charges utiles polyvalentes et pourrait à l'avenir également être armé d'une roquette guidée laser de 68 mm si le ministère des Armées le décide. Ce qui nécessitera quelques développements supplémentaires. Safran avait pourtant obtenu en 2019 la notification d'un contrat d'une durée de 18 mois pour une étude de levée de risques pour l'armement du Patroller. Mais au vu des retards du drone, la DGA a mis le projet en veille.
« Nous faisons aussi preuve d'imagination et d'anticipation en armant le Patroller alors que ce n'était pas prévu au départ. Le Patroller sera donc armé parce que l'armée de terre le souhaite mais sa mission première ne sera pas d'appuyer nos troupes. Cependant, il bénéficiera de cette capacité. Par conséquent, si un Patroller découvre un poste de commandement ennemi à détruire, il doit pouvoir le faire », avait expliqué en novembre 2019 le général Thierry Burkhard, qui était alors chef d'état-major de l'armée de Terre.
Par ailleurs, Olivier Andriès se dit prêt « s'il le faut » à investir dans « une seconde ligne d'assemblage » si « le ministère des Armées souhaite massifier une commande de Patroller » dans le cadre de l'économie de guerre.
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