Les salariés de Doux manifestent leur inquiétude dans le fief du groupe

Une manifestation a eu lieu ce samedi à Châteaulin, dans le Finistère, où se situe le siège du volailler en redressement judiciaire. Le groupe va être mis en vente. L'administrateur recherche un repreneur pour la totalité de l'entreprise.
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 Ils étaient 700 personnes, selon la police, 800, selon la CFDT, à manifester ce samedi à à Châteaulin, une petite ville dans le Finistère, qui loge le siège du groupe volailler Doux, pour exprimer leur inquiétude face aux menaces qui pèsent le groupe, ses 3.400 salariés et les 700 à 800 éleveurs qui travaillent en amont.
Organisée par l'intersyndicale, cette manifestation est intervenu au lendemain de l'annonce par l'administrateur judiciaire que Doux, ex-leader européen de la volaille placé le 1er juin en redressement judiciaire, allait être mis en vente.

Trésorerie tendue
"Nous cherchons une solution de reprise globale et coordonnée avec l'ensemble des acteurs de la filière, sous l'égide des pouvoirs publics", a déclaré à l'AFP Régis Valliot, administrateur judiciaire chargé du dossier. Au bout de trois semaines d'observation, on a fait le constat que la trésorerie est trop difficile et que l'on vit d'expédients (...) On ne va pas durer longtemps comme cela", a-t-il ajouté.
Plusieurs candidats au rachat sont sur les rangs mais les principaux intervenants dans ce dossier réclament une cession globale et non un démantèlement du groupe.

Nouvelle manifestation samedi prochain

Une autre manifestation sera organisée samedi prochain à Vannes, a annoncé Jean-Luc Guillard, délégué CFDT. "Notre message, c'est : « il ne faut pas démanteler le groupe Doux ». Notre message aux patrons, c'est : « arrêtez de torturer les salariés ». Il y a une torture morale, car les gens ne sont pas informés".
"Au-delà de l'aspect financier, il y a l'aspect humain. Il y a des êtres en souffrance", a-t-il souligné. "Les salariés ont fait la fortune du groupe Doux (...) Ce qu'on recherche, ce sont des patrons sérieux; les salariés le leur rendront bien", a ajouté le syndicaliste.

La région prête à intervenir en faveur de solutions globales

Le président de région Jean-Yves Le Drian, également ministre de la Défense, a estimé dans un communiqué, à la suite de l'annonce de M. Valliot, que "nous pouvons avoir confiance dans l'avenir de la filière". "Nous entrons dans une nouvelle phase qui doit permettre de construire l'avenir de la filière avicole bretonne", a estimé M. Le Drian, rappelant "la disponibilité de la région pour intervenir" en faveur de "solutions globales, proches du territoire, industriellement pertinentes et préservant l'emploi direct et indirect".
De leur côté, les élus EELV au conseil régional ont demandé dans un communiqué que "l'Etat prenne des garanties afin que les marques commerciales du groupe Doux ne soient pas cédées à des multinationales".

Ils ont également appelé à la "nécessaire mutation de l'appareil de production et de transformation", rappelant que "nous importons chaque année 790.000 tonnes de viandes de volaille de qualité supérieure, pour un montant de 2,2 milliards".
"L'heure est à la reconstruction de la filière pour maintenir l'emploi paysan et salarié en Bretagne", ont-ils ajouté.
 

 

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Commentaires 6
à écrit le 24/06/2012 à 10:18
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Ce qui est incroyable dans cette affaire, c'est que l'on arrive pas à savoir si Doux vend sa viande à un prix de dumping, car il fait des pertes, où s'il n'arrive pas à concurrencer les importations. Reste que ses concurrents français arrivent à surv...

à écrit le 24/06/2012 à 8:00
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les syndicats ont demande une augmlentation de salaire et une diminution du temps de travail?

à écrit le 23/06/2012 à 23:29
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Tous les jours, des petites entreprises licencient 1, 2 ou 3 personnes; et on en entend pas parler d'eux... Ras le bol des grosses boites, des gros lobbys et des gros syndicats

à écrit le 23/06/2012 à 20:51
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les financiers !! ont peut etre ete gracement payes.

à écrit le 23/06/2012 à 18:56
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Cette société est sans doute asphyxiée par les coûts (législation sociale, charges, 35 heures etc.). La France n'est plus compétitive et ce n'est pas un ministère de l'agroalimentaire qui changera grand chose.

à écrit le 23/06/2012 à 18:19
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Si parmi eux se trouvent des électeurs UMP, PS ou consorts, ils n'ont que ce qu'ils méritent. Après 35 ans de vente à la découpe de notre industrie, ils auraient du comprendre. Les autres ont toute ma sympathie.

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