Le maroquinier Rioland surfe sur la bonne santé du luxe

INDRE. Le façonnier pour les principales maisons du luxe, basé à 30 kilomètres de Châteauroux, ajoute en 2023 une nouvelle marque parisienne de maroquinerie à son portefeuille de clients. Conséquence, Rioland investit dans un nouvel atelier de 5.000 m2 dans la préfecture de l’Indre où il déménagera son siège d’ici l’été prochain. L’ETI recrutera dans ce cadre quelque 200 nouveaux collaborateurs à l’horizon 2026 pour accompagner son développement.
Contrairement à l'Italie, le savoir faire que requiert le travail du cuir est peu développé dans l’Hexagone.
Contrairement à l'Italie, le savoir faire que requiert le travail du cuir est peu développé dans l’Hexagone. (Crédits : Reuters)

L'année 2022 s'est achevée avec une excellente nouvelle pour le fabricant à façon de maroquinerie de luxe, Rioland. Le groupe familial a gagné la fabrication d'une partie des sacs à main d'une nouvelle marque parisienne de renom. Moins connu que ses concurrents du luxe, ce maroquinier recherchait un nouvel atelier de fabrication, à côté de celui de Carcassonne où sont produits l'essentiel de ses sacs, valises et accessoires en cuir. « Compte tenu de notre savoir-faire accumulé depuis près d'un siècle, nous nous verrons confier cette année cette nouvelle fabrication », s'est félicité Jean-François Rioland, président de la société et petit-fils du fondateur. « Nous prévoyons ainsi de réaliser 30.000 pièces en vitesse de croisière pour cet acteur ». Le gain aura un impact non négligeable pour Rioland. Le groupe a ainsi racheté fin 2022 l'ancien bâtiment de 5.000 m2 de la société confection Balsan, situé sur la zone industrielle de la Malterie, dans l'agglomération castelroussine. Il y accueillera d'une part ses nouvelles machines ainsi qu'une vingtaine de nouveaux salariés au départ. D'autre part, Rioland prévoit aussi d'y transférer son siège, actuellement situé en zone rurale. Le groupe consentira un investissement total de l'ordre de deux millions d'euros.

Fondé en 1930, à Vic-sur-Nahon, l'atelier de bourrellerie est devenu un groupe qui employait près de 900 salariés et a pesé 58 millions d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière. Sous-traitant pour les six principales maisons de haute couture françaises, le façonnier possède neuf ateliers dans l'Hexagone, majoritairement dans le Berry (Indre-et-Loire). Après avoir ouvert deux nouvelles structures, dans le centre-ville de Châteauroux en 2018, et en 2021 sur la zone industrielle les Fadeaux, Rioland était sorti de son périmètre géographique historique en juin dernier. Ainsi, Rioland a ainsi racheté l'ancienne usine de confection de la marque de prêt-à-porter haut de gamme De Fursac (SMCP) dans la Creuse, fermée en 2021. Situé près de la Souterraine, le bâtiment de 5.000 m2 est en cours de rénovation et devrait être opérationnel avant l'été.

Spécialisée dans la fabrication des bracelets pour bijoux et des ceintures, la nouvelle unité creusoise de Rioland emploiera 300 salariés à terme sur ce bassin d'emplois sinistré. Elle représente également un investissement de deux millions d'euros.

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Second employeur privé de l'Indre

L'ETI indroise accroît très sensiblement son outil de production dans un contexte redevenu porteur post crise sanitaire pour l'industrie du luxe. « Outre celles de notre nouveau client, l'atelier de La Malterie permettra d'installer des fabrications supplémentaires pour notre portefeuille historique », explique Jean-François Rioland. « Nous serons aussi en mesure de répondre à des demandes éventuelles d'autres maisons de luxe sur nos futures lignes de production. D'ici 2025, la nouvelle unité emploiera quelque 200 nouveaux collaborateurs ». A cet horizon, Rioland doit en principe dépasser le millier de salariés. Après Safran Seats, fabricant de sièges pour l'aéronautique basé à Issoudun, le façonnier en maroquinerie deviendrait ainsi le second employeur privé du département de l'Indre. Ses projections de chiffre d'affaires s'établissent parallèlement à 80 millions d'euros d'ici deux ans.

Si Rioland a été impacté par l'augmentation des prix de l'électricité à hauteur de 500.000 euros supplémentaires en 2022, la préoccupation principale de la société reste la formation permanente de ses collaborateurs. Contrairement à l'Italie, l'un des Hub des métiers du cuir, la France ne bénéficie d'aucune école ou de structures pédagogiques dédiées. Afin de pallier le manque de compétences et de savoir-faire spécifiques, le groupe a donc créé sa propre académie à Châteauroux et emploie à plein temps six formateurs. Pour répondre aux hautes exigences en termes de qualité de ses clients, dont le prix de vente moyen des sacs avoisine 1.000 euros. Rioland investit ainsi annuellement environ 1,5 million d'euros dans l'expertise de ses futurs collaborateurs.

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