Foodtech : Mission Food, devenu Taster, lève 4 millions de dollars

L'entreprise, qui développe des restaurants préparant des repas exclusivement livrés, espère accélérer son développement en France et à l'international. Selon l'un de ses investisseurs, LocalGlobe, elle a le potentiel pour "devenir la première marque mondiale de food du monde numérique".
Giulietta Gamberini
Aujourd'hui, Taster opère déjà plusieurs cuisines à Paris, chacune déclinant deux concepts qui voyagent bien : l'offre vietnamienne de Mission Saigon et celle hawaïenne de O Ke Kai - Poke Kitchen.
Aujourd'hui, Taster opère déjà plusieurs cuisines à Paris, chacune déclinant deux concepts "qui voyagent bien" : l'offre vietnamienne de Mission Saigon et celle hawaïenne de O Ke Kai - Poke Kitchen. (Crédits : DR)

Au total, elle aura levé 4 millions d'euros en un peu plus d'un an. La startup française Taster (anciennement Mission Food), créée en 2017 par l'un des pionniers de Deliveroo au Royaume-Uni, Anton Soulier, et jusqu'à présent soutenue à hauteur de 650.000 euros par des investisseurs tels que Kima Ventures (fonds de Xavier Niel), Local Globe (fonds anglais) et l'entrepreneur Marc Ménasé, vient de réaliser une deuxième levée de fonds. Mené par le fonds scandinave ​Sunstone Capital, avec le soutien de ​Global Founders CapitalThierry Gillier (fondateur de Zadig & Voltaire) et, encore, LocalGlobe, le tour de table s'élève à 4 millions de dollars (à savoir quelque 3,4 millions d'euros).

Un "restaurant sans places assises"

L'ambition de l'entreprise est de tirer profit de l'essor de la Foodtech tout en évitant son principal écueil : le coût de la livraison. Elle se positionne donc sur "un seul pan du processus" : la préparation des repas, qu'elle fait livrer par Deliveroo et UberEATS. Afin d'optimiser le rating des consommateurs, elle propose toutefois une offre différente de celle des restaurants traditionnels : des plats conçus en fonction de leur seul débouché, la livraison, mais en même temps répondant à une demande croissante de produits frais et de qualité. Elle constitue ainsi, en quelque sorte, un "restaurant sans places assises" : un concept d'avenir selon plusieurs experts, sur lequel Deliveroo travaille aussi en zones péri-urbaines.

"Taster a le potentiel pour redéfinir radicalement le concept même de 'restaurant', à l'ère du smartphone", va jusqu'à affirmer Yacine Ghalim de Sunstone Capital - qui investit pour la première fois en France - dans le communiqué de presse annonçant la levée de fonds.

"Taster peut devenir le McDonald's de l'ère de la livraison dans laquelle nous sommes entrés. (...) Il peut devenir la première marque mondiale de food du monde numérique", renchérit George Henry de LocalGlobe, pour qui "l'infrastructure actuelle des restaurants ne peut s'adapter ni rivaliser avec les cuisines optimisées pour la livraison".

Trois concepts et trois villes

Aujourd'hui, Taster opère déjà plusieurs cuisines à Paris, chacune déclinant deux concepts "qui voyagent bien" : l'offre vietnamienne de Mission Saigon et celle hawaïenne de O Ke Kai - Poke Kitchen. Le temps de préparation y est minuté, l'approvisionnement et l'organisation y sont calibrés en fonction de données numériques sur la demande prévue. Les résultats sont au rendez-vous : 100.000 repas livrés depuis la création, une entreprise déjà rentable, et des "marges réinvesties dans la qualité".

"Tout ce que nous avons pu faire avec 360.000 euros montre bien que notre modèle est loin d''être lourd en capitaux", souligne Anton Soulier.

La levée de fonds sert donc à financer d'importantes ambitions pour l'avenir. Un troisième concept, Out-Fry, coréen, a été lancé cette semaine. Deux nouvelles cuisines à Saint-Ouen (en partenariat avec Deliveroo justement) et dans le 15e doivent permettre de couvrir dans les prochains mois la petite couronne parisienne. Et en avril, Taster a investi Lille et Madrid... Un ensemble de développements qui devrait conduire la startup à doubler son équipe de 40 cuisiniers avant la fin du mois de juillet.

Entre 2018 et 2019, l'entreprise souhaite d'ailleurs ouvrir dans d'autres villes françaises et dans une deuxième métropole étrangère, probablement Londres. "Les fonds levés serviront également à automatiser un grand nombre d'opérations en développant des outils d'intelligence artificielle", lit-on aussi dans le communiqué. Mais tout en gardant la qualité, essentielle pour de bonnes notes des consommateurs, insiste Anton Soulier.

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