OpenLux : Kering aurait versé plusieurs millions d'euros de salaires via une société luxembourgeoise

Au travers d'une société basée au Luxembourg sous le nom de Castera, le groupe français aurait « versé 78 millions d'euros de salaires à ces mystérieux bénéficiaires, en 2018 », en payant « moins de 1% de cotisations sociales (...) contre au moins 10% si elles avaient été versées depuis la France », selon des informations de presse.
(Crédits : Charles Platiau)

Le géant du luxe Kering, qui détient les marques Gucci, Balenciaga et Yves Saint Laurent, aurait utilisé pendant des années des filiales financières au Luxembourg pour verser des "rémunérations offshore" à certains de ses dirigeants, affirme jeudi le quotidien Le Monde.

Au terme de l'enquête OpenLux menée par plusieurs journaux européens pour passer au crible le régime fiscal du Grand-Duché, le journal affirme que Kering a mis en place un "système de rémunération offshore" pour "verser des dizaines de millions d'euros de salaires à ses dirigeants, par l'intermédiaire d'une société luxembourgeoise baptisée Castera".

Lire aussi : "OpenLux": "Le Monde" et 16 autres médias accusent le Luxembourg d'être un paradis fiscal au coeur de l'UE

Le site Mediapart avait détaillé en 2018 comment Kering avait réglé "une partie des salaires du patron de Gucci, Marco Bizzarri" via cette société créée en l'an 2000, "économisant une grande partie des cotisations sociales qu'il aurait payées en Italie", rappelle-t-il.

Kering "a reconnu auprès du Monde que 'plusieurs' autres dirigeants des prestigieuses maisons du groupe ont été salariés et rémunérés par cette société luxembourgeoise, dans laquelle ils n'ont jamais mis les pieds", dit l'article.

Castera aurait ainsi "versé 78 millions d'euros de salaires à ces mystérieux bénéficiaires, en 2018", en payant "moins de 1% de cotisations sociales (...) contre au moins 10% si elles avaient été versées depuis la  France". Kering a indiqué au journal "que ni le PDG, François-Henri Pinault, ni son bras droit, Jean-François Palus, ne sont concernés".

Interrogé par l'AFP, Kering a affirmé que la "présence de filiales au Luxembourg est normale" pour un groupe "international, présent dans plus de 60 pays", ajoutant:

"l'activité de ces sociétés, dont le nombre est très limité et l'existence liée à des raisons historiques, est parfaitement légitime et légale".

Selon Le Monde, ce "système de rémunération offshore" a été abandonné "en mars 2019" par Kering qui a transféré "la plupart de ses actifs du Luxembourg vers les Pays-Bas - un autre paradis fiscal un peu plus opaque, où elle n'a pas l'obligation de publier ses comptes".

Après avoir été condamné en 2019 en Italie à payer une amende record de 1,25 milliard d'euros pour fraude fiscale, Kering est visé en France depuis février 2019, par une enquête du parquet national financier, pour "blanchiment de fraude fiscale aggravé" et, selon Le Monde, le fisc "lui réclame 150 millions d'euros dans le cadre d'un redressement fiscal sur sa filiale française Yves Saint Laurent".

L'administration fiscale a indiqué à l'AFP que le "secret fiscal ne (lui) permet pas de confirmer ou d'infirmer ces chiffres".

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Commentaires 3
à écrit le 11/02/2021 à 19:32
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Je crois que je vais revenir. La fraude fiscale est la cause principale du poids des "charges" comme ils disent sur les entreprises. La 2ème est le paiement des retraites des soixantes huitards (nombreux) et membres rescapés des trentes glorieuse...

à écrit le 11/02/2021 à 18:32
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A la FR d'aligner TOUTE sa fiscalité sur celle du Luxembourg. Elle attirera les capitaux pour le bien commun, taux bas = rentrées fiscales maximum : à condition d'une stabilité politique, fiscale : Figer dans la constitution des taux très Bas ma...

à écrit le 11/02/2021 à 16:41
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Plus ils en ont, plus ils en veulent, terminant par menacer directement la planète et son humanité.

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