« Un tiers des adhérents au Fashion Pact utiliseront dès 2021 plus de 50 % d'énergies renouvelables » (François-Henri Pinault, Kering)

Depuis le G7 de Biarritz en 2019, le groupe mondial du luxe Kering a déjà réuni 60 entreprises et 250 marques du secteur de la mode et du textile autour du Fashion Pact. Une initiative qui ambitionne de réduire l'impact environnemental du secteur de la mode en particulier et du textile en général, et d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Au Forum Zéro Carbone 2020, organisé le 11 décembre par "La Tribune" et la Ville de Paris, le PDG de Kering, François-Henri Pinault, en a dévoilé les premières avancées et engagements concrets.
« Au moment de la création du Fashion Pact, 80% des adhérents n'avaient pas de plan d'action sur la biodiversité. Dès fin 2020, tous auront mis en place dans leur entreprise une stratégie et des plans d'action » dans ce domaine, assure François-Henri Pinault, Pdg de Kering, numéro deux mondial du luxe.

Usage de pesticides et de produits chimiques pour la production des matières premières, coton ou autres, transport qui émet des gaz à effet de serre... la mode contribue elle aussi aux émissions de CO2 et endommage la planète. Face à ce constat, Kering, le groupe mondial de luxe, propriétaire des marques Gucci, Balenciaga, Saint-Laurent, Boucheron, a été chargé par Emmanuel Macron, en avril 2019, de regrouper des entreprises du secteur autour d'une réflexion collective sur la réduction de leur impact environnemental.

C'est ainsi qu'est née « Fashion Pact », une initiative dévoilée en août 2019 au G7 de Biarritz, qui vise à atteindre la neutralité carbone du secteur à l'horizon 2050 et rassemble nombre d'entreprises autour de trois thématiques d'action : le changement climatique, la biodiversité et la protection des océans en éliminant notamment les plastiques à usage unique. « Nous sommes aujourd'hui plus de 60 entreprises et plus de 250 marques à travailler ensemble sur ces thèmes », a indiqué François-Henri Pinault, PDG de Kering, lors du Forum Zéro Carbone, organisé les 10 et 11 décembre par La Tribune et la Ville de Paris pour faire le point sur les progrès de la lutte contre le réchauffement climatique à la veille du cinquième anniversaire de l'Accord de Paris.

Des objectifs opérationnels pour la mode textile

« Sur chacun de ces thèmes, nous avons défini des objectifs très opérationnels », assure le dirigeant du numéro deux mondial du luxe. « Sur le changement climatique, nous nous engageons à utiliser a minima 50% d'énergies renouvelables en 2025 et 100% en 2030 », détaille-t-il. Et les avancées sont déjà là... « Un tiers des adhérents du Fashion Pact seront, dès l'année prochaine, au-dessus de 50% d'utilisation d'énergies renouvelables », avance-t-il.

Autre chantier, celui de la biodiversité, qui montre aussi le chemin parcouru depuis le lancement de l'initiative. « Au moment de la création du Fashion Pact, 80% des adhérents n'avaient pas de plan d'action sur la biodiversité. Dès fin 2020, tous auront mis en place dans leur entreprise une stratégie et des plans d'action » dans ce domaine.

Un luxe responsable pour entraîner le changement

Quant aux plastiques à usage unique, les signataires ont également adopté des objectifs pour les éliminer des emballages consommateurs en 2025 et des emballages industriels en 2030. Autant d'ambitions qui concernent également la fast-fashion, particulièrement décriée pour son impact sur l'environnement. De fait, plusieurs marques - à l'instar de Zara, H&M, Nike et Adidas - ont intégré le pacte.

Dans ce mouvement vers le zéro carbone, les acteurs du luxe sont conscients du rôle clé qu'ils doivent jouer. « Les valeurs du développement durable sont intrinsèques à la vision des entreprises du luxe. Si nous ne prêtions pas attention à la préservation de nos matières, ce serait un suicide collectif. Le développement durable fait partie des notions du luxe », souligne ainsi François-Henri Pinault. D'où sa responsabilité « d'innover, de trouver des solutions environnementales et de les partager gratuitement avec l'ensemble de l'industrie ».

Le patron de Kering se veut optimiste sur l'avenir. « D'une part, il y a une prise de conscience très forte des dirigeants d'entreprise. D'autre part, il y a aussi un effet générationnel, que ce soit chez nos consommateurs ou nos collaborateurs, qui, de plus en plus, pensent 'nativement' le développement durable », relève-t-il. Le secteur n'a donc pas le choix... « Soit l'industrie deviendra propre et aura un futur, soit elle n'y en aura pas », tranche-t-il. Et le travail collectif est la seule solution. « Il s'agit de travailler tous ensemble sur les mêmes objectifs, avec la même ambition, en même temps, pour atteindre la masse critique nécessaire afin de pouvoir se transformer et répondre aux enjeux environnementaux », conclut-il. Et de noter que les investisseurs sur les marchés financiers prennent de plus en plus en compte les indicateurs environnementaux ESG tout autant que les indicateurs financiers pour accélérer la transformation.

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Commentaire 1
à écrit le 11/12/2020 à 15:50
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Et les perturbateurs endocriniens ? Ben ouais mais c'est qu'il y en a a beaucoup de dégâtŝ...

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