Washington présentera son plan pour sauver l'industrie automobile lundi

Le président Barack Obama se déclare prêt à mettre plus d'argent pour sauver l'industrie automobile américaine de la faillite. Il réclame en retour une restructuration "douloureuse" et "drastique", à l'approche d'une échéance capitale.

Barack Obama doit annoncer lundi, avant son départ pour l'Europe mardi, les dispositions concernant le géant de l'automobile General Motors et son concurrent Chrysler. "Nous allons les aider", même si "je sais qu'aider les employés de l'automobile ou les constructeurs automobiles, ce n'est pas populaire", a déclaré jeudi Barack Obama. Mais cette aide "dépendra pour une grande part de leur volonté de procéder à des changements plutôt drastiques. Et certains (changements) vont être douloureux", a averti le président américain qui a invoqué les erreurs de gestion des dirigeants du secteur et estimé que le modèle économique actuel de l'industrie automobile américaine était "intenable".

"Tout le monde devra faire des concessions, les actionnaires, les travailleurs, les créanciers, les fournisseurs, les concessionnaires", a-t-il prévenu. Victimes de la chute des ventes dans le secteur et de leurs erreurs stratégiques, menacés de ne plus pouvoir honorer leurs créances, GM et Chrysler ont reçu à eux deux 17,4 milliards de dollars d'aides publiques depuis décembre. En contrepartie, ils se sont engagés dans un plan de restructuration devant assurer leur viabilité à long terme. Mais GM et Chrysler viennent de réclamer respectivement 16,6 et 5 milliards de dollars de rallonge, faute de quoi ils pourraient être forcés de demander la protection de la loi sur les faillites. Le troisième grand constructeur de Detroit, Ford, n'a pas demandé l'aide du gouvernement. Les quelque 140.000 emplois chez GM et Chrysler ne sont pas seuls en jeu alors que le chômage vient d'atteindre un niveau record en 25 ans aux Etats-Unis. Avec les succursales et les sous-traitants, ce sont des millions d'emplois et l'avenir économique du Midwest qui sont menacés, disent les syndicats.

Barack Obama a déjà dit son refus d'une liquidation de l'industrie automobile nationale, et a nommé, depuis son investiture, une mission qui a très peu de temps pour diriger une restructuration d'une ampleur considérable. Selon le Wall Street Journal, les responsables de cette mission pourraient recommander à Barack Obama de ne pas verser immédiatement une aide supplémentaire, mais de s'en servir comme moyen de pression. Ils devraient aussi soumettre un échéancier ferme de restructuration. Le New York Times affirmait lui samedi que Barack Obama devrait étendre l'aide à court terme du gouvernement aux deux groupes, mais devrait "imposer une date butoir stricte" pour qu'ils parviennent à un accord avec leurs créanciers et les syndicats.

GM et Chrysler ont déjà signé des accords de principe avec le syndicat des ouvriers de l' automobile américains (UAW) pour réduire leurs coûts aux Etats-Unis. Au Canada, General Motors a signé un accord similaire avec les Travailleurs canadiens de l' automobile (TCA), mais Chrysler négocie toujours un accord d'autant plus crucial qu'il conditionne le déblocage d'une aide de 2,5 milliards de dollars promise par les autorités d'Ottawa et de la province de l'Ontario.

Par ailleurs, selon l'agence Reuters, les conseils d'administration de Chrysler et Fiat se seraient mis d'accord sur un rapprochement des deux constructeurs, sous la condition que Chrysler obtienne cette nouvelle aide de l'Etat américain. L'annonce de Barack Obama est donc très attendue lundi.
 
Le président Obama court pourtant un risque. Les Américains envisagent avec scepticisme les renflouements, a fortiori s'ils bénéficient à une industrie dont les salariés passent pour jouir d'avantages considérables. Le récent scandale AIG, le géant de l'assurance versant 165 millions de primes à ses salariés alors qu'il est sous perfusion de l'Etat, ne devrait pas avoir arrangé les choses. Beaucoup d'Américains sont favorables à la mise en faillite pure et simple des constructeurs.


 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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je ne pas l'interet payer pour licencier

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