Berlin presse GM de prendre une décision au sujet d'Opel

Le gouvernement allemand veut organiser une nouvelle réunion cette semaine avec des représentants de GM pour décider une fois pour toute du sort d'Opel. Berlin a même tenté de faire intervenir l'administration Obama, mais Washington vient de faire savoir qu'il ne voulait pas s'y impliquer.

Berlin continue de mettre la pression sur General Motors concernant l'avenir de sa filiale allemande Opel. Ce lundi, le gouvernement allemand a indiqué vouloir organiser cette semaine une réunion à Berlin avec un membre du conseil d'administration du constructeur américain. Cette réunion serait menée par le groupe de travail ( Opel Task Force) mis en place par le gouvernement allemand pour négocier dans le dossier Opel.

Vendredi, on attendait que le conseil d'administration de GM annonce le nom du repreneur de sa filiale Opel, en grande difficulté et fortement implantée en Allemagne. Mais ses membres ne sont pas parvenus à trancher entre les deux candidats, le canadien Magna et la holding RHJ, et le dossier est encore en suspend. Au grand mécontentement des autorités allemandes.

La chancelière Angela Merkel, qui a fait d'Opel un dossier prioritaire à six semaines des élections législatives et qui penche en faveur de Magna, n'a pas caché son impatience : "Je regrette qu'on ne soit pas parvenu hier (ndlr: vendredi) chez GM à clore le processus de décision, mais j'espère que ce sera bientôt le cas", a-t-elle affirmé, dans une interview accorde à ZDF, enregistré samedi et diffusée dimanche. La chancelière allemande a estimé qu'il était "urgent pour les salariés et pour la situation économique chez Opel" qu'une décision soit prise concernant l'avenir de la marque.

Pour Karl-Theodor zu Guttenberg, le ministre de l'Economie allemand, cette absence de décision est regrettable, d'autant plus qu'il estime que le gouvernement allemand et les Länder (Etats régionaux), ont "fourni à GM toutes les informations nécessaires". La semaine dernière, le gouvernement s'est déclaré prêt à apporter certaines garanties financières si l'offre de l'équipementier Magna, son candidat favori, était retenue.

Berlin a choisi de faire part de son mécontentement à l'administration américaine. Samedi soir, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, s'est entretenu avec Hillary Clinton, son homologue américaine. Il a, une fois de plus, demandé qu'une décision soit prise le plus vite possible quant à l'avenir d'Opel et plaidé pour le maintient de tous les sites du constructeur automobile en Allemagne ainsi que celui du plus grand nombre d'emplois possibles. Hillary Clinton lui a répondu qu'elle "ferait connaître le point de vue du gouvernement allemand au sein de l'administration américaine", selon un communiqué. Ce lundi, la réponse de Washington est revenue et elle est cinglante: l'administration Obama ne veut pas intervenir dans les affaires de general Motors. Pourtant, il y a quelques mois, il a injecté des milliards de dollars dans le constructeur pour lui éviter la faillite.

Côté syndicats, on s'agace également des atermoiements de General Motors. Le principal dirigeant syndical d'Opel, Klaus Franz, a appelé ce lundi le constructeur américain à choisir un repreneur pour sa filiale européenne, faute de quoi il a évoqué la possibilité de "mesures spectaculaires".

"Nous sommes à bout de patience", a déclaré Klaus Franz à la radio Deutschlandfunk. "Nous sommes restés calmes jusqu'à maintenant, nous avons écouté attentivement et nous avons fait des commentaires mais tout cela est terminé. Si rien ne change du côté de General Motors d'ici la fin de cette semaine, nous passerons à l'action et il y aura de notre côté des mesures spectaculaires."

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