Maserati, Lexus et Dacia triomphent sur un marché auto français au plus bas

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  859  mots
Les nouvelles Dacia bas coûts font un carton en France (Crédits : <small>DR / Salon de l'Automobile</small>)
Mauvais millésime 2013 pour les ventes de voitures neuves en France. Le marché auto sera inférieur à celui de... 1980. Mais, dans un contexte de crise, quelques marques tirent leur épingle du jeu: Maserati avec ses superbes nouveautés, Lexus (Toyota) avec les hybrides, Dacia (Renault) avec les voitures pas chères.

Pas fameux, le marché auto français en 2013! Les immatriculations de voitures particulières neuves auront encore chuté dans l'Hexagone (-6,5% selon les derniers chiffres arrêtes au 26 décembre dernier) ! Elles devraient se retrouver en-dessous du niveau de 1980! Une vraie catastrophe, notamment pour les constructeurs tricolores forcément dépendants de leur marché intérieur.

Sur l'ensemble de l'Europe, ce n'est pas terrible non plus. Les immatriculations totales de voitures neuves se sont encore repliées de 2,7% sur onze mois. "Il manque, en 2013, 3,5 millions de véhicules par rapport à 2007", notait Christian Klingler, directeur des ventes du groupe Volkswagen, au dernier salon de Francfort, en septembre dernier.

Maserati, champion de la croissance

Seulement, voilà: dans un contexte général de crise, il y a quelques marques qui  sortent quand même la tête hors de l'eau. Oh, elles ne sont pas nombreuses ! Mais, sur un marché français sinistré, quelques constructeurs auront remarquablement amélioré leurs ventes, malgré tout. Parmi les grands gagnants, le champion est incontestablement l'italien Maserati. Aiguillonnée par sa sculpturale berline sportive Ghibli, la prestigieuse marque de Modène (groupe Fiat) bondit de 71%... mais seulement à 161 unités (du 1er janvier 2013 au 26 décembre) dans l'Hexagone !

Les autres labels en forte croissance sont également des marques à faibles volumes, comme le japonais Mazda (+25% à 5.800 unités), lequel profite d'un renouvèlement quasi-total de sa gamme, ou son compatriote Lexus (branche haut de gamme de Toyota, +18% à presque 3.000 unités), qui surfe sur ses voitures hybrides (essence-électrique), lesquelles représentent presque 100% de ses volumes.

Dacia, un grand succès

Mais d'autres marques à plus fort volumes tirent aussi très bien leur épingle du jeu dans l'Hexagone. Et, parmi celles-là, le succès le plus éclatant est à mettre au crédit de Dacia (+9,5% à 80.000 exemplaires). La filiale roumaine à bas coûts de Renault  s'octroie pratiquement 5% du marché tricolore désormais. Elle a bénéficié en début d'année de la sortie de ses Logan II et surtout Sandero II (+56%). Cette dernière petite berline à cinq portes, du gabarit de la Renault Clio mais plus simple et abordable (à partir de 7.900 euros), représente même à présent la moitié des ventes de Dacia en France. Un tabac.

Toyota progresse aussi sensiblement (+6% à 70.000 voitures). Le japonais profite, comme sa marque haut de gamme Lexus, de l'engouement du public pour ses véhicules hybrides, qui génèrent aujourd'hui 40% de ses ventes.

Signalons aussi le rebond de la marque Fiat (+6,9% à 44.000), laquelle revient toutefois de loin. Et ce, grâce en particulier au persistant succès de sa charmante 500 "rétro". Enfin l'autre japonais Honda et le coréen Kia affichent aussi des petites augmentations d'immatriculations. La hausse de 1,5% de Kia ne contrebalance pas, toutefois, la chute de sa marque-soeur Hyundai (-9,3%).

PSA recule sensiblement

Toutes les autres marques reculent sur le marché hexagonal en 2013. Notamment les françaises. Si la marque Renault elle-même aura fléchi de 2,6% seulement à 300.000 unités, le groupe PSA dégringole plus sévèrement. Peugeot aura baissé de 6,2% autour de 260.000 unités (à ce jour) et Citroën de 11,2% à 220.000 environ. Chez Renault, l'arrivée de la petite Clio IV et de son dérivé "SUV" Captur ne compensent pas le désenchantement manifesté par les Français vis-à-vis de la gamme moyenne Mégane (-28), du monospace compact Scénic (-12%), ou de la familiale Laguna (-30%).

Au sein du groupe PSA, les nouvelles Peugeot 208 et 2008 ne peuvent contrebalancer l'érosion du monospace 3008 (-15%), de la "moyenne supérieure" 508 (-18%) ou de la compacte 308 (-45%). Les chiffres annuels de Peugeot ne tiennent toutefois pas encore suffisamment compte de la 308 II lancée en octobre, un modèle réussi dont le démarrage semble prometteur.

Chez Citroën, le remplacement des monospaces C4 Picasso est une bonne chose. Mais tous les autres modèles souffrent. La petite C3 est nettement dépassée par sa demi-soeur Peugeot 208 et elle a souffert en plus des arrêts de production sur le site d'Aulnay en cours de fermeture. Quant à la gamme "premium" DS de Citroën, les indicateurs sont au rouge: -22% pour la DS3 citadine, -18% pour la DS4 compacte, -23% pour la DS5 qui ne trouve pas son public.

Volkswagen en retrait

Les grands importateurs comme la marque Volkswagen (-9% à 140.000), Ford (-18% à 73.000), Opel (GM, -17,5% à 57.000) font également grise mine. Les labels haut de gamme résistent mieux, mais baissent néanmoins: -4,7% pour Audi (groupe Volkswagen) à 58.000; -3,4% pour BMW à 43.000 voitures neuves immatriculées à ce jour; -1,5% pour Mercedes à 45.000.

2014 ne s 'annonce pas non plus comme un grand millésime pour la marché auto français. Au contraire. Mais les constructeurs tricolores auront au moins de nouveaux arguments pour attirer un chaland qui se fait désirer. Ils lanceront à partir de la mi-année toute une série de nouvelles mini-voitures d'entrée de gamme comme les Peugeot 108, Citroën C1 II et Renault Twingo III, dans un créneau de plus en plus prisé en France. Et Citroën  mettra en avant  un concept original de petit "SUV" urbain, épuré, économique, qui se veut un retour à l'essentiel, le Cactus. Il y a donc de l'espoir.