Stellantis : quand l'automobile française retrouve son rang mondial

RETROSPECTIVE AUTOMOBILE 2021 2/5 - La fusion spectaculaire de Fiat et Peugeot (PSA) a permis de créer Stellantis, le quatrième constructeur automobile mondial avec pas moins de 12 marques automobiles. Un an plus tard, les marchés attendent toujours le plan stratégique de Carlos Tavares, l'architecte de la nouvelle entité, et patron à poigne. Les enjeux pour cette entreprise aux multiples nationalités sont colossaux.
Nabil Bourassi
(Crédits : Stellantis)

C'est l'un des événements les plus marquants de l'automobile en 2021 : la fusion des groupes PSA et Fiat Chrysler qui a donné naissance au groupe Stellantis. Ce rapprochement industriel spectaculaire a permis à ces deux groupes de se hisser au quatrième rang mondial de l'automobile en agrégeant environ huit millions de voitures annuelles et douze marques automobiles.

Pour Carlos Tavares qui devient le directeur général de la nouvelle structure, cette fusion "entre égaux" était devenue nécessaire dans un contexte concurrentiel accru notamment en provenance de pays aux coûts ultra-compétitifs, mais également face aux nombreux investissements nécessaires dans l'électrification, la connectivité ou encore la voiture autonome. Les synergies espérées par la nouvelle entité ont été évaluées à environ 5 milliards d'euros par an. Carlos Tavares veut faire du nouveau groupe l'un des plus rentables au monde.

Les usines italiennes dans le collimateur...

Mais cette fusion est encore en cours de digestion. Signée fin 2019 sur le principe, détails négociés durant toute l'année 2020, accord définitif acté en janvier 2021... Le groupe doit encore publier sa feuille de route stratégique. Elle sera annoncée le 1er mars prochain. Le constructeur a déjà posé les premières briques de ses orientations stratégiques les plus urgentes comme l'électrification ou le software.

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Mais il reste encore de nombreux chapitres sur lesquels Carlos Tavares est attendu. Le dossier le plus brûlant concerne le redéploiement des capacités de production pour rationaliser les 160 usines du nouveau groupe. Ce dossier est brûlant puisqu'il touche des questions sociales, et tous les analystes s'accordent sur les surcapacités des usines italiennes. Carlos Tavares qui a promis de n'en fermer aucune devra trouver des solutions pour chacune d'entres elles. Les autorités italiennes qui, un temps, avaient évoqué l'idée d'entrer dans le capital de Stellantis pour peser dans les décisions du groupe, resteront très attentives aux arbitrages de Carlos Tavares.

L'autre volet concerne les périmètres marketing et géographiques des nombreuses marques. Si on sait dorénavant qu'Opel doit monter en gamme pour ne pas empiéter sur Citroën et Fiat, il faudra apporter des éclairages sur les territoires de marque des trois premiums Lancia, DS et Alfa Romeo. Le plan de relance de Chrysler, la marque américaine dont les ventes ont fondu comme neige au soleil, sera également un point critique de la feuille de route de Stellantis.

Vers un rachat des JV en Chine ?

Enfin, la Chine sera probablement l'un des points les plus cruciaux de la conférence de presse. Le premier marché automobile du monde est le principal talon d'Achille de ce groupe très fort en Europe et aux Etats-Unis, avec de fortes positions en Amérique Latine, en Russie ou en Afrique-Moyen Orient... Mais Stellantis est désespérément à la traîne en Chine. Carlos Tavares pourrait annoncer le rachat des coentreprises créées dans l'Empire du Milieu. Les JV ne seront justement plus obligatoires à partir de 2022. L'ex patron de PSA n'a jamais caché sa volonté de reprendre en main les opérations dans ce pays. Il devra également revoir le dispositif des marques en Chine.

Stellantis est au début d'une aventure. Mais dans un contexte éminemment hostile (crise sanitaire, resserrement réglementaire...), Carlos Tavares sait que c'est maintenant que tout se joue.

Nabil Bourassi

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Commentaires 19
à écrit le 26/12/2021 à 10:08
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Les mots ont un sens, les automobiles françaises sont actuellement mondialisées..

le 28/12/2021 à 13:50
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ceateur de l(automobile ou est la ref francaise ce jour aucun modele haut de gamme pour concurrencer ferrari et autre porsche abandon des spécificité des constructeur tout est standard moteur chassis peugeot citroen autre fois différend ce jour i...

à écrit le 24/12/2021 à 2:50
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La voiture de part toutes les lois ,contrôles,radars,péages, bouchons diminution de places de stationnements,taxes,amendes,permis à points,ect.. est devenue anxiogène .Elle n'est plus pour beaucoup un plaisir mais une nécessité coûteuse . L'avenir d...

à écrit le 23/12/2021 à 23:40
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SOFTWARe DAY Maiis quel nom , mais toutes ce plateformes et touut Et ils n’ont même pas écrit 3fiches de code pour l’instant

à écrit le 23/12/2021 à 15:43
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Quand on ne brille pas avec ses voitures on parade dans les discours, pauvre Tavares incapable de monter dans le train du XXIe siècle.

le 24/12/2021 à 14:47
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ca consolera personne mais Renault c'est pas mieux eux ils tentent de livrer leurs voitures en plusierus fois avec un paiement unique bien sur ....

à écrit le 23/12/2021 à 15:42
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Quand on ne brille pas avec ses voitures on parade dans les discours, pauvre Tavares incapable de monter dans le train du XXIe siècle.

à écrit le 23/12/2021 à 13:27
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PSA (Stellantis) n'a plus grand chose d'un groupe français. Le siège social se trouve aux Pays-Bas (un paradis fiscal déguisé) et la plupart des sites de production se trouve hors de France. On repassera pour l'automobile "française".

le 25/12/2021 à 16:10
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Oui, si elle retrouve son rang c'est qu'elle n'est plus française.

à écrit le 23/12/2021 à 12:03
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Peugeot/Citroën me semble t-il a été racheté par le très bancal conglomérat Fiat/Chrysler non ? Ou je n'aurais pas très bien compris ? Chrysler est en faillite tout les 10 ans, Peugeot de même, Fiat lui descend en enfer depuis 1970/1980 et ne sur...

à écrit le 23/12/2021 à 11:44
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Fusionner c'est bien, vendre c'est mieux. Quand on voit ce que fait la concurence, il va rapidement se faire des cheveux le Tavares.

à écrit le 23/12/2021 à 11:40
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On aimerait surtout retrouver les 1,5 millions de voitures qui étaient produites en France il y a 15 ans par Peugeot et Renault, et qui ne le sont plus : le pays est devenu importateur net. Des délocalisations avec arguments pseudo-économiques qui n...

à écrit le 23/12/2021 à 11:16
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12 marques, les problèmes multipliés par 12.! 4 marques diviseraient les problème par 3. Quant à l'avenir de l'électrique pour tous et pour toutes distances, j'ai des doutes. Le poids et les temps de recharge des batteries sont une barrière indépass...

le 24/12/2021 à 15:08
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Barrières de brindilles qui ne résisteront pas à l'évolution. Les propriétaires de calèches à cheval prédisaient la disparition rapide des premiers véhicules à moteur qui n'avaient aucune chance avec leur bruit, leur fumées, leur puenteur, et leur f...

à écrit le 23/12/2021 à 11:14
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Tavares avait a sur les risques d'une marche forcée des constructeurs européens vers l'électrique; il n'a pas été écouté et en a tiré les conséquences, qui seront mesurables sur l'industrie française dans quelques petites années.

le 24/12/2021 à 15:16
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C'est justement Tavares le responsable de cette débandade qu'il lui même initiée en passant son temps à baver sur l'électrique au lieu de se conduire en chef d'entreprise et en industriel responsable, transformant son entreprise pour la rendre compé...

le 24/12/2021 à 15:17
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C'est justement Tavares le responsable de cette débandade qu'il lui même initiée en passant son temps à baver sur l'électrique au lieu de se conduire en chef d'entreprise et en industriel responsable, transformant son entreprise pour la rendre compé...

à écrit le 23/12/2021 à 10:31
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Toujours pas de d'électrique découvrable ou toit ouvrant ou décapotable chez Stellantis malgré 12 marques :)

à écrit le 23/12/2021 à 10:07
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Ne jouons pas avec les mots, l'automobile française est désormais mondialisée. L'histoire nous apprendra peut être dans quelques décennies que l'obstacle à cette mondialisation fut le dindon de cette cabale afin que les japonais retrouvent leurs pépi...

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