Macron va recevoir la filière automobile qui appelle à la rescousse

Le président Emmanuel Macron reçoit lundi à l'Elysée les représentants de la filière automobile qui appelle à l’aide pour financer sa transition écologique et notamment passer au moteur électrique, une accélération qui nécessitera selon le secteur plus de 17 milliards d'euros d’ici à 2025.
(Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Un an après la mise en œuvre du plan de relance automobile en mai 2020, le chef de l'Etat réunira constructeurs, équipementiers, partenaires sociaux et représentants des filières pour "mobiliser la filière automobile face à l'accélération de la transition écologique" et "construire, au niveau national et européen, une vision stratégique commune à l'horizon 2030", a annoncé l'Elysée samedi.

Ambition forte sur les activités d'avenir

"Il s'agit d'une transformation nécessaire que le président est prêt à soutenir, dans le cadre d'un plan d'investissement dans l'automobile qui soit le plus renforcé possible au niveau européen", ajoute l'Elysée, rappelant qu'un "plan de huit milliards" d'euros avait été annoncé en mai 2020 dans un contexte de sortie de crise du Covid-19.

Les discussions lundi devraient porter sur "un plan détaillé de transition, avec une ambition forte sur les activités d'avenir (batteries, hydrogène, électronique de puissance, logiciels embarqués, bornes de recharge, etc.) et un accompagnement renforcé de l'ensemble de la filière touché par cette transition", selon cette même source.

La filière estime à 17 milliards d'euros les investissements à localiser en France dans les cinq ans, "sur les technologies clés de l'automobile du XXIe siècle", souligne la Plateforme filière automobile (PFA) qui évalue le besoin de soutien public à 30%.

Le secteur, qui a travaillé avec le cabinet McKinsey, juge qu'il lui faudra 9 milliards pour capter et (re)localiser en France ces technologies: batteries électriques (pour 6,6 milliards), hydrogène (1,2 md), électronique de puissance (900 millions), connectivité. Il rappelle que la France ne compte que deux "gigafactories" pour les batteries quand il en faudrait cinq fois plus à l'horizon 2030.

La PFA estime que l'impact économique de ces investissements se traduirait par la création de plus de 35.000 emplois et 7,5 milliards d'euros de valeur ajoutée.

Quelque 8,5 milliards d'euros seraient en outre nécessaires pour accélérer le déploiement de bornes de recharge électrique, sur lequel l'Hexagone est aujourd'hui en retard: environ 33.000 installées à ce jour, quand 100.000 étaient prévues à la fin 2021, selon l'Association pour le développement de la mobilité électrique (Avere).

Bascule en 2035 ?

"Nous faisons très clairement face au risque d'un scénario du déclin qui fait sortir la France des grands pays de l'industrie automobile. Nous pouvons aussi en faire une opportunité de sursaut qui exige une nouvelle ambition industrielle", dit à l'AFP Luc Chatel, le président de la PFA.

"L'industrie automobile de demain sera électrique? Mettons en place les dispositifs pour que ce changement irréversible soit soutenable", ajoute-t-il.

Selon lui, "la France ne représente aujourd'hui que 9% de la valeur ajoutée de l'industrie automobile européenne. Nous devons nous donner les moyens de changer d'échelle sur les batteries, l'hydrogène... en réussissant à localiser massivement en France les investissements".

La réunion de lundi devrait d'ailleurs permettre d'"affiner" la position de Paris quant aux propositions de l'UE sur la fin des moteurs à essence, estime une source au sein de la filière, qui s'attend à un positionnement de la France pour une fin en 2035.

La Commission européenne doit proposer le 14 juillet de nouvelles réglementations pour réduire à zéro les émissions de CO2 des véhicules neufs afin de lutter contre le changement climatique.

Selon plusieurs sources, elle envisage la suppression complète des émissions automobiles à partir de 2035. Les véhicules électriques à batteries étant les seuls à satisfaire cette exigence, ils deviendraient de facto être les seuls autorisés sur le marché du neuf. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a fait le calcul récemment: selon ses projections, les constructeurs doivent mettre un terme à la vente de voitures à combustion neuves d'ici à 2035, si le monde veut parvenir à la neutralité carbone au milieu du siècle et juguler le réchauffement climatique.

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Commentaires 12
à écrit le 12/07/2021 à 14:22
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Les anglais sont bien sortis des grands pays de l'industrie automobile au siècle dernier et ne s'en portent pas plus mal . Alors quoi ?

à écrit le 12/07/2021 à 13:01
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Après les balladurettes, les juppettes, les sarkosettes les macronettes ? et à chaque fois les lieux de production s'éloignent.. Plus subventionné que l' automobile il ne doit pas y avoir grand chose..

à écrit le 12/07/2021 à 1:59
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Et les hopitaux ainsi que leurs personnels, il les recoit quand ?

à écrit le 11/07/2021 à 18:33
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J'espère qu'ils investiront massivement dans l'hydrogène, au lieu de courir après l'électrique. Imaginons, lors d'un départ en vacances 1 ou 2 millions de véhicules qui devront être rechargés presque qu'au même moment.

à écrit le 11/07/2021 à 15:14
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Les voitures sont trop chères et trop sophistiquées pour le réel usage qui en est fait. Une "2 pattes" ferait souvent l'affaire dans bien des cas. En plus, une "2, pattes", c'est rigolo, pas cher à l'entretien ET décapotable en été. Le bonheur.

le 12/07/2021 à 15:39
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Elles manquent surtout de robustesse: Pourquoi ceux qui roulent peu arrivent plus a rouler a cause des normes euros... Pourquoi les voiture actuelle qui tournent moins vites, on une partie hybrid et on de plus petits moteur consomme autant que ma vie...

à écrit le 11/07/2021 à 14:58
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Et en même temps ... en même temps quoi ? Ben en même temps, on a le véhicule hybride

à écrit le 11/07/2021 à 13:17
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Il faut être clair. Entre la TVA à 20% et le malus qui frappe la quasi totalité des voitures, acheter une voiture est un gouffre financier. De toute façon, il n'y a pas de place en France pour une voiture plaisir tant la taxation est punitive et conf...

à écrit le 11/07/2021 à 12:35
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Bien vu!! C est effectivement un peu facile … aides si relocalisations activités sièges etc… sinon que les actionnaires assument leurs choix stratégiques … passés ! Et court termistrs … pendant ce temps la chine elle construit son mécano automobiles...

à écrit le 11/07/2021 à 12:00
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Macron le sauveur des actionnaires. Avec notre pognon... L'empire des faibles et des détraqués, plus on possède et plus on est possédé.

à écrit le 11/07/2021 à 10:54
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Le pire... c'est qu'il annonce une entrevue avec ceux qui sollicitent encore des moyens pour aller dans le mur! Quelle mauvaise communication!

à écrit le 11/07/2021 à 10:31
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Après avoir délocaliser toutes les productions, maintenant il faut qu'on les financent avec les impôts sans doute la dette !!! Pourtant, la question est de se poser autour du fait d'avoir l'état qui maintenant finance l'économie, oh y a un problème...

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