Automobile : pour le premier semestre de son histoire, Stellantis revoit ses marges à la hausse

Stellantis a revu à la hausse sa marge nette du premier semestre, qui devrait "dépasser la fourchette de 5,5 à 7,5%" communiquée début 2021, malgré une production plus faible que prévu, a indiqué jeudi le groupe automobile.
(Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

De quoi bien commencer son histoire. Alors qu'il va présenter ce jeudi sa stratégie d'électrification au moment où Bruxelles s'apprête à mettre fin à la voiture thermique d'ici à une quinzaine années, le groupe Stellantis, né en début d'année du rapprochement des groupes PSA et Fiat-Chrysler, revoit à la hausse son objectif de marge nette au premier semestre. Celle-ci devrait "dépasser la fourchette de 5,5 à 7,5%" communiquée début 2021. Une performance de taille, alors que la production, impactée notamment par la pénurie de semi-conducteurs, est plus faible que prévu et que le marché européen, même s'il a retrouvé des couleurs par rapport au premier semestre 2020, est encore loin d'avoir retrouvé son niveau de 2019.

Augmenter les prix

Pour autant, le groupe profite à plein des effets positifs de sa stratégie qui a fait ses preuves chez PSA et qui est en train d'être étendue chez Fiat-Chrysler : monter en gamme et vendre plus cher ses voitures. Stellantis parvient en effet à augmenter la valeur de ses ventes à un rythme supérieur à celui des ventes.

"Le groupe s'attend à une performance forte concernant sa marge opérationnelle pour le premier semestre 2021, portée par des prix et un mix produits favorables", a, en effet, indiqué  Stellantis dans un communiqué.

Lié à des ventes de véhicules disposant d'un grand nombre d'options ou de finitions supérieures (sans remises), cet effet-prix a un impact direct sur la marge. D'autant plus qu'il s'accompagne d'un pilotage des ventes serré avec des stocks réduits permettant d'affiner l'agilité commerciale du groupe.

Contrôle des coûts

 "Toutes les équipes de Stellantis ont également répondu avec force aux contraintes de volumes causées par la pénurie de semi-conducteurs, en mettant en œuvre des mesures de contrôle des coûts très efficaces", poursuit le groupe.

"Par conséquent, la marge opérationnelle courante du premier semestre 2021 devrait dépasser la fourchette de 5,5% à 7,5% communiquée précédemment pour l'ensemble de l'exercice, malgré des pertes de volumes par rapport à la production prévue", qui devraient avoir un impact négatif, indique le groupe piloté par Carlos Tavares.

Les flux de trésorerie industriels devraient néanmoins être négatifs au premier semestre, conformément aux prévisions, a précisé Stellantis. Mais ils devraient être positifs sur l'ensemble de l'exercice 2021, notamment grâce à "un début très prometteur de la mise en oeuvre des synergies" entre les deux groupes.

Encadré : Le marché français retrouve des couleurs

Le marché automobile français a repris des couleurs au premier semestre par rapport à la même période de 2020 marquée par le Covid-19, mais est resté en retrait vis-à-vis des niveaux de 2019.

Sur les six premiers mois de l'année, il s'est immatriculé 28,9% de voitures particulières neuves de plus que lors du premier semestre 2020, a précisé jeudi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Mais ces quelque 922.600 automobiles ont représenté un volume encore de 20,89% inférieur à celui des six premiers mois de 2019, dernière période correspondante avant la pandémie.

Et signe que le secteur n'est pas encore remis de ce séisme, juin 2021 a été notablement moins bon que les mois correspondants de 2020 (-14,7%) mais aussi 2019 (-13,6%), selon les statistiques communiquées par le CCFA.

Côté constructeurs, Stellantis, alliance de PSA (Peugeot, Citroën, DS et Opel) et de FCA (Fiat, Jeep, Alfa Romeo...) a régné au premier semestre sur 34,5% du marché des véhicules particuliers, périmètre excluant les utilitaires, avec des immatriculations en hausse de 26,3% sur un an, légèrement sous la moyenne.

Son rival le groupe Renault, en pleine transition vers une stratégie davantage basée sur les marges unitaires que les volumes, n'a vu ceux-ci croître que de 15,4%, et sa part du marché français atteindre 23,4%. Les immatriculations de la marque "low cost" Dacia ont bondi de 54,7% tandis que celles de Renault restaient quasi stables (+4,3%).

Forme olympique en revanche pour le premier groupe étranger, Volkswagen, dont les immatriculations se sont envolées de 40,4% au premier semestre sur un an, tirées par la marque éponyme (+54,8%). La part de marché du géant allemand a atteint 14%.

Les autres importateurs sont restés à plusieurs longueurs, Toyota s'arrogeant 6,1% des immatriculations du semestre, devant le sud-coréen Hyundai (4,9%) et les allemands BMW (4,2%) et Daimler (2,9%).

Côté carburants, la déconfiture du diesel s'est confirmée au premier semestre, avec une part réduite à 23%, trois fois moins qu'au plus fort historique de cette motorisation désormais supplantée par les hybrides (24,3%). Les voitures essence ont séduit 42,3% des acheteurs, les électriques pures près de 8%.

Enfin, sur le podium des voitures les plus populaires du semestre, Peugeot a placé ses 208 et 2008 aux premières et troisièmes places, encerclant la Clio de Renault. La Dacia Sandero et la Citroën C3 complétaient le "Top 5".

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