Malgré la crise, PSA reste rentable et affiche sa solidité avant son mariage avec Fiat Chrysler

Dans la tempête provoquée par la pandémie, le constructeur français tire profit de l'abaissement de son "point mort", le seuil de ventes à partir duquel il gagne de l'argent. Des résultats encourageants, en vue de sa fusion avec l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA).
Nous sommes déterminés à réaliser un solide rebond au second semestre tout en finalisant la naissance de Stellantis, le nouveau groupe issu du mariage PSA-FCA, a déclaré Carlos Tavares, le patron du constructeur automobile français.
"Nous sommes déterminés à réaliser un solide rebond au second semestre tout en finalisant la naissance de Stellantis", le nouveau groupe issu du mariage PSA-FCA, a déclaré Carlos Tavares, le patron du constructeur automobile français. (Crédits : Christian Hartmann)

Le constructeur automobile français PSA (Peugeot, Citroën) est resté rentable au premier semestre, malgré un plongeon de 67,5% de son bénéfice net à 595 millions d'euros en raison de la crise sanitaire, démontrant sa solidité avant son mariage avec Fiat Chrysler.

L'effondrement du marché automobile mondial a entraîné une chute de 34,5% du chiffre d'affaires de PSA (qui inclut aussi les marques Opel, Vauxhall et DS), à 25,1 milliards d'euros.

Mais le groupe, en cours de fusion avec l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA), avait fortement baissé ses coûts ces dernières années et a continué à couper dans ses dépenses durant la crise. Il a ainsi pu maintenir un bénéfice opérationnel courant de 517 millions d'euros (en chute de 84,5%), soit 2,1% des ventes.

Pour la seule division automobile, la marge opérationnelle a atteint 3,7%, contre 8,7% l'an dernier sur la même période.

PSA a confirmé pour la période 2019-2021 son objectif de garder ce ratio au-dessus de 4,5% en moyenne, grâce à un rebond prévu à partir du second semestre.

"Nous considérons toujours ce chiffre comme un minimum, avec une forte probabilité de faire mieux étant donné nos résultats du premier semestre", a commenté le directeur financier du groupe, Philippe de Rovira, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Dans la tempête provoquée par la pandémie, le constructeur français tire profit de l'abaissement de son "point mort", le seuil de ventes à partir duquel il gagne de l'argent. Ce seuil a encore été amélioré en 2020 avec la diminution des coûts fixes, a indiqué M. de Rovira.

"Ces dernières années, nous avons souligné le fait que réduire le point mort de la société était pour nous une stratégie claire et le premier semestre 2020 a démontré que c'était la bonne stratégie dans un monde chaotique", a déclaré le patron de PSA, Carlos Tavares, lors d'une conférence en ligne.

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"Résilience"

"Ce résultat semestriel démontre la résilience du groupe, récompense de six années consécutives de travail intense", a-t-il commenté. "Nous sommes déterminés à réaliser un solide rebond au second semestre tout en finalisant la naissance de Stellantis", le nouveau groupe issu du mariage PSA-FCA, "d'ici la fin du premier trimestre 2021", a-t-il ajouté.

Lire aussi : La fusion Fiat-Peugeot aura-t-elle lieu ?

"La résilience du groupe est probablement l'une des meilleures dans l'industrie automobile", a affirmé M. de Rovira, soulignant que PSA serait capable de survivre seul. Mais "Stellantis est une opportunité fantastique de faire encore mieux, en combinant les forces des deux groupes".

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PSA avait annoncé mi-juillet que ses volumes mondiaux avaient chuté de 45,7% de janvier à juin, victimes de la pandémie de Covid-19 qui a paralysé le commerce et les usines automobiles au printemps.

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"Le mois de juin a enregistré un très fort rebond des ventes et des commandes en Europe et juillet suit la même tendance de reprise très rapide", a indiqué M. de Rovira, soulignant le succès des derniers lancements du groupe, notamment les nouvelles versions des citadines Peugeot 208 et Opel Corsa, et le bon accueil des versions électriques.

En matière de liquidités, PSA affichait une position financière nette de sa division automobile de près de 7 milliards d'euros à fin juin, contre 10,6 milliards en juin 2019. La division automobile "n'a pas utilisé de facilités de crédits et nous avons pu préserver notre modèle d'affaires et garder le contrôle de notre destinée", a déclaré M. Tavares.

Le groupe a confirmé qu'il respectait les nouvelles normes européennes de CO2 depuis le 1er janvier et qu'il les respecterait sur l'ensemble de l'année.

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Commentaires 4
à écrit le 29/07/2020 à 10:56
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PSA / erreur de ne pas avoir fait le choix d'une union franco-allemande Contexte incertain avec covid / Italie, Us!

le 31/07/2020 à 18:31
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Ils ont racheté Opel. C'est une marque Allemande.

à écrit le 28/07/2020 à 16:42
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Bravo, la politique de revente immobilière, de sous traitance, le home office et ses èconomies, les prix négociés ardument avec des forecast bidon, les pièces détachées..donnent leurs effets...il en va de soi que ce groupe n aura pas d argent public ...

à écrit le 28/07/2020 à 10:37
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Quand les fonds publiques préservent les marges des actionnaires... chômage partiel !

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