Nissan : le développement dans la voiture électrique passera par le Royaume-Uni

Le groupe automobile japonais avait suspendu ses projets de développement en Angleterre le temps que les négociations sur le Brexit aboutissent. Il y affectera une usine de fabrication de batteries lithium-ion (gigafactory) mais aussi une nouvelle voiture électrique. Mais tandis que le marché de l'électromobilité accélère de manière spectaculaire, les annonces de l'ancien roi des voitures électriques semblent bien timides...
Nabil Bourassi
(Crédits : Issei Kato)

Le Brexit dur n'aura donc pas eu lieu. Après cinq années de flou quant à l'avenir des relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, Nissan se décide à relancer ses investissements sur son site historique de Sunderland, au Nord de l'Angleterre. Le groupe automobile japonais a annoncé un investissement d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros) pour y affecter un "hub" dédié à la production de voitures électriques.

Baptisé "36Zéro", ce projet est censé apporter une solution industrielle qui résout toute l'équation de l'électromobilité dans une démarche zéro carbone. "Le Nissan EV36Zéro accélérera le cheminement de l'entreprise vers la neutralité carbone et établira une nouvelle solution à 360 degrés pour une conduite automobile zéro émission", écrit Nissan dans un communiqué.

Une gigafactory supplémentaire pour l'Alliance

Dans ce hub, Nissan construira une usine de fabrication de batteries (gigafactory) d'une capacité de 9 GWh avec Envision AESC, le même groupe chinois avec lequel Renault construit une gigafactory dans les Hauts-de-France. Ce site pourra monter à 25 GWh en 2030 en fonction de la demande, pour un investissement supplémentaire de 1,8 milliard de livres.

En outre, Nissan annonce la production d'un crossover électrique global avec une capacité de 100.000 voitures. Celui-ci complétera la gamme électrique du japonais composé de la Leaf, et qui sera bientôt rejoint par l'Ariya.

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Cette annonce survient au lendemain de la présentation par Renault de sa stratégie d'électrification. Le groupe français, actionnaire principal de Nissan (44% du capital) va investir près de 10 milliards d'euros dans les dix prochaines années pour installer dans les Hauts-de-France, un complexe industriel de cinq usines d'où sortiront 400.000 voitures électriques par an.

Le nouveau crossover de Nissan partagera la plateforme CMF-EV de l'Alliance réservée aux segments supérieurs. C'est le japonais qui a été chargé de développer cette plateforme dans le cadre du principe de "leader-follower". En revanche, Nissan n'a rien annoncé sur la CMF-BEV, développée par Renault et dédiée aux petites voitures accessibles.

Nissan Leaf: reine déchue de l'électromobilité

Comme Renault, Nissan fait figure de pionnier en matière de voitures électriques puisqu'il avait lancé en 2010 l'une des premières voitures au monde, la Leaf. Renouvelée en 2018 (contrairement à la Renault Zoé qui a seulement été restylée), la Leaf a longtemps détenu le titre de voiture électrique la plus vendue au monde. Mais tout comme Renault, le japonais a perdu du terrain en relâchant ses efforts dans le développement d'une gamme complète, tandis que les concurrents, autrefois réticents, y ont mis les bouchées doubles. Ainsi, Nissan attend encore l'arrivée de l'Ariya, dont le lancement a dû être retardé à cause de la crise des semi-conducteurs. Le catalogue électrique Nissan semble donc bien peu étoffé malgré la spectaculaire accélération du marché de la voiture électrique. Un choix d'autant plus étonnant que Nissan dispose d'une expertise et de brevets en la matière.

En réalité, le japonais met la priorité sur sa technologie e-Power (une voiture électrique qui est rechargée par un moteur thermique). Cette technologie doit se déployer dans toute la gamme. Au Japon, la Note est devenue la voiture la plus vendue depuis l'adoption de cette technologie.

Nabil Bourassi

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Commentaires 2
à écrit le 02/07/2021 à 10:16
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Une usine d'étiquetage de batteries chinoises au Royaume-Uni... j'attends avec impatience les retours cinglants de la french jalousie. Sinon la France a prévu de revaloriser les matériaux ou bien il va falloir créer de nouvelles déchèteries pou...

à écrit le 01/07/2021 à 23:59
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Et oui, avec le Brexit les grandes entreprises continuent à s'implanter en Angleterre

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