Cette année encore, Nissan va plomber les comptes de Renault. L'allié japonais devrait peser près de 5 milliards d'euros sur les comptes du groupe automobile français qui détient 43% du capital. Le constructeur nippon a pourtant publié des résultats trimestriels meilleurs que prévus, mais sur les deux premiers trimestres, il reste encore lourdement en pertes.
Ainsi, sur les trois derniers mois de l'année 2020, Nissan, dont l'exercice s'achève le 31 mars, a limité sa perte nette à 38 milliards de yens (300 millions d'euros). C'est nettement plus que la perte enregistrée un an auparavant (26 milliards de yens), mais beaucoup moins que celles des deux premiers trimestres. Nissan affiche même un bénéfice opérationnel sur le trimestre à 27 milliards de yens (210 millions d'euros).
Cette "performance" a permis à Nissan de revoir son objectif de perte nette à la baisse sur l'ensemble de l'exercice annuel, passant de 4,8 à 4,2 milliards d'euros. Pour autant, le groupe ne s'attend pas à un retour à un profit opérationnel et table plutôt sur une perte révisée de 1,6 milliard d'euros, contre 2,7 milliards attendus initialement.
L'héritage Carlos Ghosn à transformer
Le groupe automobile japonais a, comme l'ensemble du secteur automobile, été durement frappé par la crise sanitaire notamment sur ces marchés clés que sont les Etats-Unis. L'exercice 2020 ne prend toutefois pas en compte l'impact sur le marché chinois où il est très présent, puisque le confinement sur le premier marché automobile du monde s'est achevé en février-mars, soit à la fin de l'exercice précédent.
Mais le groupe souffre également d'une structure de coûts surdimensionnée, legs des années Carlos Ghosn qui avait fait de la stratégie des volumes, l'alpha et l'oméga de la stratégie de croissance du constructeur japonais. Celui-ci tente aujourd'hui de réduire son empreinte industrielle, de rationaliser sa production et de relancer sa stratégie de gamme pour adopter une stratégie plutôt focalisée sur la valeur.
Pour Renault, l'impact des résultats de Nissan est très important puisque jusqu'ici, c'était l'un des principaux contributeurs de ses profits. Dans les meilleures années de Nissan, sa contribution a pu constituer plus des trois quarts des profits de Renault. Au premier semestre déjà, sur plus de 7 milliards de pertes, 5 milliards étaient imputables à Nissan. Renault publiera ses résultats annuels le 19 février prochain.
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