Opel va tailler dans les effectifs en Allemagne

Alors que les négociations sont au point mort avec le principal syndicat allemand, la filiale de PSA a annoncé un plan de départs volontaires pour ses sites allemands.
Nabil Bourassi
Carlos Tavares veut rationaliser l'appareil industriel d'Opel pour le rapporter aux mêmes standards de compétitivité atteints par les sites de PSA.
Carlos Tavares veut rationaliser l'appareil industriel d'Opel pour le rapporter aux mêmes standards de compétitivité atteints par les sites de PSA. (Crédits : Ralph Orlowski)

Opel va passer outre... Ce n'est pas le blocage des négociations avec IG Metall qui va empêcher Opel d'avancer sur la rationalisation de sa production. La marque automobile allemande a annoncé ce mardi, la mise en place d'un plan de départs volontaires. Ce plan vise essentiellement ses sites allemands, deux mois après avoir annoncé un plan similaire pour ses usines britanniques qui vise à y supprimer 400 emplois.

Pour Michael Lohscheller, le président du directoire de la filiale de PSA, ce plan consiste à améliorer "la compétitivité" pour "construire un avenir durable" à Opel.

Bras de fer avec IG Mettal

Cette annonce survient à un moment critique dans les négociations entre la direction et le principal syndicat allemand de l'industrie automobile, IG Metall. Opel souhaite s'extraire d'une série d'accords du secteur au motif de ses difficultés financières, mais aussi revenir sur d'autres, que la marque avait signés à l'époque où celle-ci était filiale du groupe automobile américain General Motors.

PSA veut ainsi obtenir un accord de compétitivité qui s'articulerait autour de la modération salariale et du temps de travail. Pour le groupe automobile français dirigé par Carlos Tavares, il n'est pas question d'accorder la hausse de 4,3% qu'IG Metall a obtenu pour l'ensemble du secteur automobile, ainsi que le dispositif des 28 heures. Une telle faveur serait très mal vue par les ouvriers britanniques, espagnols ou français qui se sont vu imposés des dispositions plus contraignantes.

Dans une interview aux Echos (12 mars), Jörg Hoffmann, président d'IG Metall, dénonçait la stratégie de Carlos Tavares de "jouer les sites industriels les uns contre les autres". Selon lui, le patron de PSA veut "passer en force partout" ignorant les règles de la "cogestion" qu'il qualifie de "facteur de développement durable favorable à l'engagement des salariés".

Pas de fermetures d'usines

De son côté, Carlos Tavares s'est lié les mains tout seul puisqu'il avait lui-même, promis lors du rachat d'Opel au premier semestre 2017, de respecter les accords signés sous l'égide de l'actionnaire sortant. Il avait également promis de ne pas procéder à des fermetures d'usines. Ceci dit, ces accords avaient tous une portée limitée puisqu'ils viendront à échéance avant 2020, soit dans deux ans seulement.

Nabil Bourassi

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 15
à écrit le 27/03/2018 à 22:27
Signaler
Produire une Opel haut de gamme, made in Germany, n' est pas une mauvaise idee ! Dans ma jeunesse des modeles tels que "Kapitan" se vendaient tres bien comme alternative a Mercedes...Je crois meme qu' il y eut un modele baptise"Ambassador".

à écrit le 27/03/2018 à 20:51
Signaler
asfsdhfhhd

à écrit le 27/03/2018 à 19:16
Signaler
Lors de son paasage chez Renault, Tavatres n'a eu de cesse que de délocaliser la production hors de France, dans les pays à bas coût (Twingo, Clio 2/3, Captur, Megane, Kadjar), seuls les scénic , Espace et kangoo restant produits en France... (Sans...

le 27/03/2018 à 19:51
Signaler
VW fait exactement la même chose puisqu' il produit quelques voitures à valeur ajoutée en Allemagne mais aussi des Porsche et des Audi en à Gyor en Hongrie alors qu' il se fait laminer par Skoda! dans son propre pays .....

le 28/03/2018 à 8:47
Signaler
Faux : PSA produit (proportionnellement) plus en France que VW en Allemagne .Les produit les plus rentables sont made in France (308, 3008,5008,C5 Aircross, DS ,2008, 208 GTi et Haut de gamme, 508). VW assemble ses petites voitures en Espagne ou à ...

à écrit le 27/03/2018 à 18:38
Signaler
Les patrons français cherchent à s'extraire des accords de branches en Allemagne alors qu'ils veulent nous les imposer en France car la loi est trop câline chez nous:) ...

le 28/03/2018 à 13:48
Signaler
Non ! la loi Macron sur le travail casse les accords de branche pour favoriser les accords d'entreprise, vous ne pouvez l'ignorer si vous êtes citoyen français. Seule la CFDT a laissé faire, les syndicats étant tous remontés à fond contre ce recul hi...

à écrit le 27/03/2018 à 18:13
Signaler
C'était à prévoir....maintenant on va voir les fameux syndicats allemands à l'oeuvre face à un patron français....😎 Et si le but était au final d'éliminer Opel du paysage des constructeurs généralistes trop nombreux en Europe? 😐

à écrit le 27/03/2018 à 17:54
Signaler
Les relations ne commencent pas sur de bonnes bases. Si PSA ne veut pas accepter les accords salariaux de branches, il y a un problème du même type que les travailleurs polonais détachés. PSA file du mauvais coton.

à écrit le 27/03/2018 à 17:12
Signaler
Quelle idée de racheter Opel , quelle idée de faire des promesses intenables . Tout cela pour une course à la taille, Opel est déficitaire depuis 20 ans et ne sera jamais rentable sauf à prendre des mesures qui ne seront jamais acceptées par IG Meta...

le 27/03/2018 à 18:12
Signaler
L’article le dit bien, les promesses ne devaient dès le début tenir que jusqu’à 2020, cad demain. Et je ne crois pas que PSA ait payé Opel très cher...

le 27/03/2018 à 18:13
Signaler
Par ailleurs, c’est Tavares et personne d’autre qui a redressé le groupe PSA, il ne faudrait pas l’oublier.

le 27/03/2018 à 18:27
Signaler
Non, Opel est un très bon choix mais il doit être restructuré et PSA qui dégage de belles marges en a les moyens. Si PSA attend trop il se passera la même chose que pour Volkswagen qui voit ses ventes baisser et sa filiale ...

le 27/03/2018 à 18:48
Signaler
C'est sur que le pari du rachat de Opel est risqué, et m'avait étonné et peu rassuré. Cela dit, ce qui est fait est fait. Tout le monde sait que pour réussir il va falloir prendre des mesures fortes. Tavares semble vouloir réussir son pari coute que ...

le 28/03/2018 à 9:04
Signaler
Payé 1,3 Milliard ce n'est pas cher càd environ 5 Neymar pour 8 usines en Europe ,1 millions de voitures/an, des concessions , des clients... Opel a perdu 250 millions cette année . A l'arrivée de Tavarès PSA perdait 5 milliards ,le point mort ét...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.