
Le Brésil, Lafarge et Holcim, c'est définitivement terminé. Sept ans après les premières cessions d'actifs pour valider leur mariage, LafargeHolcim, rebaptisé Holcim le 8 juillet 2021, vient d'annoncer la cession de ses dernières activités brésiliennes au sidérurgiste Companhia Siderúrgica Nacional (CSN), le poids lourd local du secteur. Pour 1,025 milliard de dollars (866 millions d'euros), le producteur suisse de matériaux de construction - béton, granulats et ciment - vient de lui vendre cinq usines de ciment, quatre stations de broyage, six sites spécialisés dans les granulats et dix-neuf sites de béton prêts à l'emploi.
Un achat à 3,4 milliards de dollars en janvier 2021
L'entreprise veut effectivement diminuer son ratio de dette et procéder à de nouveaux investissements, notamment dans sa branche produits et solutions. Celle qui a fusionné avec Lafarge en 2015 veut devenir « un leader mondial dans les solutions innovantes et durables », déclare le directeur général d'Holcim, Jan Jenisch dans le communiqué de presse. En janvier dernier, elle a ainsi acquis la filiale du groupe Japonais Bridgestone Corporation, Firestone Building Products, un spécialiste des technologies de couverture, d'étanchéité et d'enveloppe du bâtiment, pour 3,4 milliards de dollars.
« Cela témoigne de notre volonté d'évoluer d'un métier de producteur de matériaux à celui d'agrégateur de solutions avec accompagnement, conseils et services », expliquait alors à La Tribune le directeur général de LafargeHolcim France, François Petry.
Une feuille de route de décarbonation
En réalité, le géant du BTP entend se recentrer sur les pays dits matures - comme la France - et y moderniser à marche forcée ses outils de production industriels pour économiser du carbone. D'autant plus qu'en mai 2021, le gouvernement et le syndicat français de l'industrie cimentière ont publié une feuille de route de décarbonation de la filière. Objectif : baisser d'un quart les émissions de gaz à effet de serre de la filière dans les dix ans et même de 80% d'ici à 2050 dans l'Hexagone.
Aussi, selon nos informations, Holcim doit communiquer, la semaine prochaine, sur un gros investissement en France, - soit plusieurs millions d'euros pour une nouvelle usine et une nouvelle technologie - pour continuer à décarboner le ciment. Dès juillet 2019, la société avait également lancé un plan d'investissement de plus de 100 millions pour verdir la cimenterie de Martres-Tolosane, située à moins d'une heure de Toulouse.
Déjà désengagé de l'Equateur, du Honduras et maintenant du Brésil, le groupe suisse devrait toutefois rester présent en Amérique Latine. Il a racheté récemment des capacités de production de clinker - un principe actif qui contribue à la résistance du ciment - à Malagueno en Argentine ainsi qu'une station de broyage dans le Yucatán au Mexique. De la même façon qu'il a ouvert dans ce pays une ligne de production Firestone Building Products pour alimenter l'ensemble du continent sud-américain et qu'il dispose d'un réseau de distribution de matériaux baptisé "Disensa" dans cinq Etats.
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