LafargeHolcim négocie la cession de tout ou partie de ses activités au Brésil

Présent au Brésil depuis la fin des années 1950, le cimentier français (numéro un mondial suisse depuis sa fusion en 2015 avec Holcim) serait en train de se séparer de tout ou partie de ses activités (ciment, béton, granulats) au Brésil. Tout le gotha du ciment brésilien aurait fait des offres. Et l'affaire serait bouclée dans les tout prochains jours, selon des sources proches du dossier.
(Crédits : Arnd Wiegmann)

Au Brésil où il possède 10 usines de production, LafargeHolcim (rebaptisé Holcim depuis le 8 juillet 2021) a décidé de vendre tous ses actifs (ou seulement une partie -on ne sait pas encore), ont déclaré samedi 31 juillet à l'agence Reuters des sources proches du dossier. Trois entreprises brésiliennes se sont montrées intéressées par un rachat d'une grande partie des actifs constitués au fil du temps depuis 1959 par l'industriel français avant sa fusion avec le suisse Holcim en 2015. Il s'agit des cimentiers CSN Cimentos, filiale du sidérurgiste CSN SA; Cimentos Mizu; Cimento Apodi, dans lequel Titan Cement International détient une participation, qui ont déposé des offres de reprise. Selon les mêmes sources, Holcim espèrerait retirer entre 1 et 1,5 milliard de dollars de cette opération, ont déclaré ces sources.

Mais, en raison de la réglementation anticoncentration, les plus grands cimentiers brésiliens, dont Votorantim Cimentos (1er au Brésil, 5e mondial) et Intercement Brasil, qui ont également déposé des offres, ont dû se contenter d'une petite partie des activités.

Un départ précipité du Brésil après plus de 60 ans de présence ?

Assiste-t-on à un départ précipité du numéro un mondial du ciment, sachant que les sources de Reuters ont indiqué qu'un accord pourrait être annoncé dès ce mois-ci?

Ce serait un tournant majeur car la présence du cimentier français (désormais suisse depuis sa fusion en 2015 avec Holcim) au Brésil remonte à loin: quelque soixante années dans le secteur du ciment, du béton et du granulat, depuis la première implantation en 1959 d'une usine dans l'État du Minas Gerais (Matozinhos), à 500 kilomètres au nord de Rio de Janeiro, jusqu'aux investissements prestigieux comme la construction en 2016 d'une cimenterie ultra-moderne, sur le site de Barroso, dont la ligne de production comprenait le broyeur vertical de ciment le plus grand du monde, selon AOF.

Mais aucune information officielle n'a encore été publiée par l'une des parties prenantes: Intercement a refusé de commenter ces informations tout comme LafargeHolcim, Votorantim Cimentos, Apodi et Mizu.

Pour autant, ce n'est pas la première fois que Lafarge et Holcim cèdent des actifs au Brésil. En 2014, au moment de l'annonce de leur fusion avec l'ambition de devenir numéro un mondial, les autorités de la concurrence avaient déjà contraint les deux entités à céder au préalable d'importants lots d'actifs.

| Lire aussi: Lafarge et Holcim sur le point de céder 6,5 milliards d'euros d'actifs

À la même époque, pour se désendetter, celui qui s'appelait encore Lafarge avait vendu toutes ses activités ciment d'un autre pays d'Amérique Latine: l'Équateur. Et un an auparavant, toutes celles du Honduras...

(avec Reuters)

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Commentaires 5
à écrit le 03/08/2021 à 9:50
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Comment Lafarge c'est fait avalé par Holcim à cause de Dirigeant plus enclin à leur interêt qu'au nationalisme économique. Même cas de figure pour Essilor.... "Au début, en avril 2014, l’opération a été présentée comme l’acquisition de Lafarge par...

à écrit le 03/08/2021 à 8:21
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Le béton, le goudron, les pesticides, les engrais, le plastique, la malbouffe, les perturbateurs endocriniens, les médicaments... toutes ces cochonneries qui auront décimé en masse la vie sur terre, tout ça pour entasser des milliards dans des paradi...

à écrit le 02/08/2021 à 21:57
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C'est que c'est polluant le ciment, les granulats, ça consomme beaucoup de pétrole et ce n'est plus en odeur de sainteté des financiers qui préfèrent des activités plus vertes.

à écrit le 02/08/2021 à 20:41
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Il me semble que Lafarge est suisse depuis la fusion avec Holcim. Une information qui a dû échapper au quotidien économique La Tribune

à écrit le 02/08/2021 à 18:10
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Petite correction : LafargeHolcim est suisse, et non français. Preuve supplémentaire : toute référence à Lafarge a disparu.

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