
LA TRIBUNE - Quel bilan dressez-vous de l'année 2020 et quelles perspectives envisagez-vous pour 2021 ?
FRANCOIS PETRY, Directeur général de LafargeHolcim France - Le premier confinement nous a frappé de plein fouet, comme l'ensemble du secteur. Nous avons subi un grand coup d'accordéon avec des baisses d'activités majeures, et notamment une chute de la construction lors du premier confinement. Rien qu'au premier semestre, nous avons perdu entre 15 à 20% de notre volume d'affaires.
Nous avons néanmoins connu un effet de rattrapage au deuxième semestre, avec 5 à 7% de reprise selon les activités et les marchés. Cette deuxième partie de l'année a effectivement été plus dynamique grâce à la réalisation d'ouvrages et de projets déjà lancés.
Sachant qu'en 2020, il nous a manqué 3-4 mois de transactions financières et que le nombre de chantiers et d'appels d'offres s'est réduit à la suite du décalage des élections municipales, nous sommes cependant un peu inquiets sur la continuité des affaires. En 2021, nous aurons donc besoin d'être extrêmement disciplinés, agiles et réactifs pour bien gérer la relance de la demande, ne serait-ce que pour livrer dans les délais à nos clients.
Je ne peux pas présager d'une date précise de sortie de l'épidémie, mais je pense que l'année qui s'ouvre sera plus continue avec moins de creux et des volumes légèrement supérieurs. Par rapport à l'an dernier, nous devrions ainsi progresser de 3 à 5% avec des différences importantes selon les marchés et les activités.
Dans les travaux publics, les appels d'offres locaux ont été erratiques et nous avons manqué d'activité, alors que dans le bâtiment, le gouvernement pousse fortement la rénovation, à l'inverse de la construction neuve. C'est sur ce marché du neuf que nous avons le plus d'incertitudes et le plus besoin de soutien car le besoin est là mais les mesures incitatives n'ont pas été mises en place.
La nouvelle réglementation environnementale, dite "RE 2020", met l'accent sur les matériaux biosourcés. Comment pouvez-vous y répondre ?
Pour le ciment et pour le béton, nous sommes dans une dynamique nouvelle, solide et résolue vers une réduction de l'empreinte carbone de nos produits. Le ciment et le béton bas-carbone impliquent des investissements massifs et représentent plus de 60% des budgets de notre centre mondial d'innovation et de recherche qui est près de Lyon. Par ailleurs, depuis 2018 nous avons adopté une démarche de transparence pour nos clients et nous scorons déjà tous nos produits en fonction de leur poids carbone et du pourcentage de matériaux recyclés employés (360Score).
La nouvelle réglementation environnementale favorise au-delà du raisonnable les...
RÉSEAU construit rue des Belles Feuilles avant le déplacement du siège social.
Il serait temps de retrouver la voie de l'ecellence industrielle que la financiarisation de notre économie a massacré.
Plus, car le nombre de logements est largement insuffisant vs les demandes des français (il faut plus de maisons individuelles, le besoin est là et d'autant plus fort depuis la crise sanitaire). Les surfaces foncières existent aussi, mais il faut les débloquer et les maires ne jouent clairement pas le jeu.
Et mieux car il faut que ces bâtiments soient durables dans le temps.
La brique a dès lors toute sa place (sources locales d'approvisionnement en terre, emplois locaux, transports réduits au maximum, résistances thermiques et acoustiques excellentes) en lieu et place du bois, qui vient de Scandinavie, est traité en Asie, et qu'il faut entretenir qui plus est (et qui dégage des COVs !).