Voilà plusieurs jours que la rumeur courait. Préoccupé par l'envolée des tarifs de l'énergie et ses répercussions sur le porte-monnaie des Français, le gouvernement ne va pas rester les bras croisés. Afin de concilier « fin du monde et fin du mois », il compte dégainer une « aide sociale exceptionnelle » aux ménages qui rencontrent des difficultés pour régler leurs factures d'énergie ou pour engager des travaux de rénovation énergétique. Et ce « quelque soit leur mode de chauffage » (électricité ou gaz, mais aussi bois, fioul, etc), assure-t-on à Matignon. Le Premier ministre, Jean Castex, en fera officiellement l'annonce ce jeudi 16 septembre, à l'occasion d'un déplacement dans l'Essonne.
Concrètement, ce coup de pouce prendra la forme d'une rallonge fixe de 100 euros du chèque énergie, un dispositif créé en 2015 pour remplacer les tarifs sociaux de l'énergie. Les 5,8 millions de foyers modestes qui en bénéficient cette année ont déjà reçu un montant variable entre 48 et 277 euros. Le complément de 100 euros leur sera versé « automatiquement » pendant le mois de décembre, sans aucune démarche nécessaire, avance l'entourage du Premier ministre.
« La hausse des prix de l'énergie pénalise dix fois plus les ménages les plus modestes dans leur pouvoir d'achat. C'est pour cela qu'il est important de cibler cette aide », précise-t-on à Matignon.
Hausse de 7,9% des prix du gaz
En effet, les tarifs du gaz, notamment, ont bondi ces derniers mois sous l'effet de la reprise économique mondiale, avec une hausse de 7,9% au 1er septembre. Quant aux prix de l'électricité, ils ont enregistré un record la semaine dernière. Un phénomène « conjoncturel », fait valoir le gouvernement - même s'il admet réfléchir à une version 2022 du chèque énergie, calculée en fonction de l'évolution des prix dans les prochains mois. Pour cause, celui du gaz pourrait encore être réévalué de +6% l'année prochaine.
A quelques mois de l'élection présidentielle, le sujet de l'accompagnement social de la transition a tout pour se tailler une place de choix dans la campagne. Il faut dire que la crise des Gilets jaunes, née de le crainte des ménages d'une hausse des prix du carburant, reste dans toutes les têtes.
Le budget de MaPrimeRénov reconduit
Par ailleurs, le cabinet de Jean Castex en a profité pour annoncer que 500.000 dossiers avaient été déposés depuis le début de l'année au titre de MaPrimeRénov, l'autre grand dispositif d'aide publique, destiné cette fois à la rénovation des « passoires thermiques ». 430.000 d'entre eux ont d'ores et déjà été validés, pour un montant total de 1,3 milliard d'euros - consommant une bonne partie des 2 milliards d'euros mis sur la table au moment du plan de relance.
« C'est une accélération très forte », s'est félicité Matignon, qui a rappelé que 190.000 dossiers avaient déjà été retenus en 2020. Et l'année 2021 n'est pas terminée, a rappelé le gouvernement, qui table sur un objectif de 800.000 d'ici à décembre. Surtout, pour « maintenir le rythme » et atteindre les objectifs en terme de rénovation énergétique des logements, 2 milliards d'euros supplémentaires seront ajoutés à la loi de finances pour 2022.
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