Horama, la biotech qui combat la cécité, lève 4 millions d'euros

La biotech française va utiliser ces fonds pour développer ses produits contre la rétinite pigmentaire ou encore la rétinite ponctuée albescente, des maladies rares évoluant souvent vers la cécité.
Jean-Yves Paillé
5,1 millions de personnes dans le monde sont atteintes de dystrophies rétiniennes, selon Horama.

La biotech française Horama, qui se spécialise dans la thérapie génique pour traiter des maladies génétiques rares en ophtalmologie, a levé 4 millions d'euros auprès de trois fonds d'investissement, Omnes Capital, le fonds Sham Innovation Santé et GO Capita a-t-elle annoncé vendredi 8 juillet.

C'est la première levée de fonds de la société auprès de fonds d'investissement. Elle avait levé 800.000 euros auparavant auprès d'investisseurs privés et 450.000 euros auprès de la BPI.

Traitements contre les maladies rares de la rétine

La société, créée en 2014 par des chercheurs de l'Inserm et du CHU de Nantes, a développé une technique consistant à injecter sous la rétine un vecteur dérivé d'un virus non pathogène, devant permettre au gène thérapeutique sain d'accéder aux cellules dans lesquelles le gène d'origine a muté ou est manquant, afin de fabriquer, ou d'"exprimer" la protéine saine, explique Horama.

Deux de ses traitements en développement vont directement bénéficier de ce tour de table : HORA-PDE6B contre la rétinite pigmentaire, pour le moment en phase pré-clinique et qui prévoit d'entrer en essai clinique début 2017, et HORA-RLPB1, un produit actuellement en phase pré-clinique qui vise à traiter la rétinite ponctuée albescente, selon un communiqué.

Horama dispose également d'un produit plus avancé, en phase I/II, le HORA-RPE65 contre l'Amaurose congénitale de Leber, "une dystrophie et/ou une dysplasie rétinienne congénitale précoce". Mais "il ne s'agit pas de notre programme lead car nous sommes concurrencé par une société américaine, dont le produit est en phase III. Nous continuons et tout de même le développement du produit, et notre vecteur est différent", explique à La Tribune Christine Placet, directrice générale d'Horama.

Quel marché pour la thérapie génique en l'ophtalmologie ?

Difficile de chiffrer le marché potentiel visé par Horama. "Il n'existe aucun produit de thérapie génique en ophtalmologie actuellement sur le marché", rappelle Christine Placet, directrice générale d'Horama. Elle reste optimiste sur le marché potentiel compte tenu du prix élevé pour les traitements contre les maladies rares, qui attirent de plus en plus les big pharmas.

Cette levée de fonds intervient alors qu'une autre biotech française spécialisée dans la thérapie génique de l'oeil, Gensight Biologics, a lancé mardi son projet d'introduction en Bourse, espérant lever jusqu'à 46 millions d'euros. Elle développe notamment un produit en phase III contre la neuropathie optique héréditaire de Leber, une maladie qui entraîne la cécité.

Jean-Yves Paillé

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