Pharmaceutiques : une année 2017 faible en innovations ?

En 2017, il devrait y avoir moins de nouveaux médicaments innovants et lucratifs mis sur le marché, selon Evaluate Pharma. Les plus fortes croissances des labos pharmaceutiques devraient se faire grâce à des acquisitions et des ventes de blockbusters présents depuis des années.
Jean-Yves Paillé
Des médicaments sur le marché depuis plusieurs années comme l'Humira d'Abbvie continueront à générer de la croissance en 2017.

Une année 2017 morose pour les laboratoires pharmaceutiques ? Le cabinet Evaluate Pharma, un habitué des projections sur l'industrie pharmaceutique, évoque une année 2017 difficile en termes de lancements de nouveaux médicaments innovants, c'est-à-dire capables d'apporter de grandes avancées thérapeutique et pouvant générer un important chiffre d'affaires. Avec en fond, l'échec retentissant des essais cliniques du solanezumab en phase III, jusque-là la piste la plus avancée contre la maladie d'Alzheimer.

AstraZeneca et Eli Lilly en difficulté avec la chute des brevets

Les revenus de certains blockbusters concurrencés par des génériques sont amenés à baisser, comme le Lantus de Sanofi (5,2 milliards de dollars attendus).

Mais deux grands laboratoires auront du mal à compenser la chute des brevets de leurs médicaments lucratifs. AstraZeneca quittera le top 10 des laboratoires pharmaceutiques au plus gros chiffre d'affaires et tombera à la 13e place, prédit le cabinet de conseil. Le groupe a annoncé  une période de transition prévoyant des résultats financier en recul en 2016 et moroses en l'année prochaine. En 2022, le groupe pourrait retrouver la 10e place mais en essuyant des pertes de parts de marché, expliquait le cabinet de conseil dans une autre étude publiée en septembre.

Elil Lilly devrait passer à la 15e place, contre la 14e place en 2015 souffrant également de la chute de ses brevets pas encore compensés par l'arrivée de ses nouveaux produits.

Les acquisitions et anciens médicaments, premiers vecteurs de croissance

In fine, les plus fortes croissances en termes de valeur seront portées par les acquisitions et par des anciens médicaments. Shire devrait générer la plus forte croissance (4,1 milliards de dollars grâce à son acquisition de Baxalta), devant Teva qui bénéficie de son acquisition des génériques d'Allergan.

Pfizer frôlera la barre symbolique 50 milliard de dollars grâce à l'acquisition de Medivation et les ventes de l'anticancéreux Xtandi (cancer de la prostate).

Dans le top 5 des plus fortes croissances, Abbvie et Celgene seront boostés par la croissance d'anciens médicament: l'Humira (molécule la plus vendue au monde contre l'arthrite, le psoriasis, la maladie de Crohn...) devrait atteindre 17,6 milliards de dollars, et contribuer à hauteur de 1,6 milliard de dollars au gonflement du revenu d'Abbvie. A noter que son brevet devrait tomber à la fin de l'année en théorie, mais Abbvie a lancé des actions en justice pour le protéger. Celgene sera boosté par le Revlimid (contre le myélome multiple, un cancer) comptant pour 1,5 milliard de dollars dans une croissance de 2,2 milliards de dollars.

Plus largement, les big pharmas pourront encore s'appuyer sur les ventes d'anciens médicaments restant d'importants blockbusters, bien que stables ou en baisse, comme le vaccin contre la pneumonie Prenar de Pfizer (6 milliards de dollars de revenus attendus en 2017) ou le Remicade de Johson and Johson (5,9 milliards de dollars prévus l'année prochaine).

Roche et Gilead attendent chacun un nouveau blockbuster

Toujours, dans le top 5 des plus fortes croissances, seul Roche profitera de l'approbation d'un nouveau médicament: le Tecentriq (autorisé à être lancé sur le marché américain en 2016) et l'aidera à gonfler son chiffre d'affaires de 2,4 milliards de dollars.

Gilead bénéficiera d'un nouveau blockbuster dans l'hépatite C, l'Epclusa, qui génèrera autour de 1,7 milliard de dollars, selon Evaluate Pharma. Mais sa croissance devrait vaciller en raison de la concurrence dans l'hépatite C.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 2
à écrit le 13/05/2017 à 13:02
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ces compagnies ne servent plus a rien

à écrit le 12/12/2016 à 11:05
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Les laboratoires pharmaceutiques, de moins en moins utiles et de plus en plus nuisibles comme nous voyons aux états unis où ils n'hésitent pas à faire monter brutalement le prix de leurs produits.

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