Areva T et D : Schneider et Alstom dévoilent leurs objectifs

Le groupe industriel évalue à 1,1 milliard d'euros ses besoins de financement pour racheter la filiale transmission et distribution d'Areva avec Alstom. Les synergies, elles, sont estimées à 120 millions d'euros d'ici 2014.

Pour reprendre la filiale transmission et distribution (T&D) d'Areva avec Alstom, Schneider évalue son besoin de financement à 1,1 milliard d'euros. Le groupe précise que cette doit être financée intégralement par ses liquidités disponibles.

L'opération devrait être relutive dès la première année sur le bénéfice par action, prévient Schneider. Le groupe industriel prévoit par ailleurs 120 millions d'euros de synergies d'ici 2014. Le groupe vise un potentiel de synergies sur le chiffre d'affaires de 300 millions d'euros grâce à sa complémentarité géographique avec Areva Distribution. L'opération devrait avoir un effet relutif sur le bénéfice par action dès la première année et de 5% à 10% par la suite.

L'Etat a choisi lundi soir de céder Areva T&D au tandem français Alstom-Schneider alors que leur offre, en concurrence avec celles de l'américain General Electric et du japonais Toshiba, était la plus critiquée par les syndicats et le management d'Areva T&D qui craignaient les conséquences économiques et sociales du démantèlement de leur division. Schneider tente aujourd'hui de rassurer et affirme qu'il ne prévoit pas de fermeture d'usine.

Au cours d'une conférence de presse commune, les dirigeants d'Alstom et Schneider ont fait le point sur leur projet. Schneider Electric se dit notamment confiant dans l'accueil que Bruxelles réservera à l'opération. La finalisation de ce rachat pourrait intervenir au printemps prochain, selon le président du conseil de surveillance de Schneider, Jean-Pascal Tricoire."Nous sommes prêts à collaborer de façon très étroite avec la Commission européenne et notre analyse, c'est que notre cas de combinaison en fait intensifie la concurrence au niveau européen puisqu'elle met deux acteurs un peu plus sous-critiques que les autres au niveau des plus gros acteurs mondiaux et européens", a-t-il expliqué.

Selon lui, "cette opération consiste à fusionner deux challengers (...) Nous sommes dans un contexte qui nous amène à considérer l'opération (...) avec des arguments forts montrant qu'il y a complémentarité et pas du tout de risque. On est confiant". Schneider et Areva T&D sont respectivement numéro trois et quatre mondiaux sur le marché de la moyenne tension, très loin derrière le numéro un ABB , Siemens  venant en deuxième position.
 

Le projet de rachat va maintenant être présenté aux différentes instances représentatives du personnel, à la Commission des participations et des transferts et aux autorités de la concurrence. Concernant le calendrier de finalisation de l'opération, Jean-Pascal Tricoire a déclaré: "On a l'impression que le 'closing' pourrait (...) arriver au printemps de l'année prochaine."
 

Interrogé sur la colère de Toshiba, qui a dit réfléchir à un éventuel recours, et un retour du débat public sur le "patriotisme économique", le PDG d'Alstom Patrick Kron a répondu: "On a gagné parce qu'on a fait une bonne offre économique. Et Areva a réussi à mettre en place un processus concurrentiel de qualité. Nous avons un projet industriel crédible et nous avons pris des engagements sociaux forts."
 

Areva T&D sera scindé en deux, l'activité transmission (haute tension) allant à Alstom, tandis que la partie distribution (moyenne tension) sera reprise par Schneider. Les deux groupes se sont engagés à ce que le processus ne se traduise par aucune restructuration de site en Europe d'ici au début 2013.
La proposition d'Alstom-Schneider s'élève à 2,29 milliards d'euros en valeur des fonds propres, soit 4,09 milliards en valeur d'entreprise. L'offre représente un besoin de financement de 3,3 milliards d'euros, deux tiers environ pour Alstom et un tiers pour Schneider.

Interrogé sur les perspectives des activités transmission et distribution d'Areva en 2010, Patrick Kron a déclaré : l''année 2009 se traduit par une dégradation de la situation (...) Nous anticipons une année 2010 qui ne sera pas une année facile."

Il a en tout cas connu une mauvaise nouvelle sur ce dossier : la grande agence de notation financière Standard & Poor's a mis sous surveillance la note d'Alstom BBB+/A2 du groupe avec implication négative.

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