Lyondellbasell confirme la fermeture de sa raffinerie de Berre

Faute de repreneur, le groupe LyondellBasell a annoncé ce mardi la fermeture de sa raffinerie de Berre, près de Marseille, où les salariés du site ont voté un mouvement de grève de 48 heures reconductible.
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La décision a été annoncée au personnel lors d'un comité d'entreprise extraordinaire tenu dans la matinée sur le site pétrochimique qui emploie 1.259 personnes, dont 370 pour l'activité raffinage qui doit fermer. LyondellBasell avait annoncé le 31 mai son intention de chercher un acquéreur pour ce site d'une capacité de 105.000 barils par jour, l'une des quatre raffineries situées sur le pourtour de l'étang de Berre .

"Au terme de cette démarche, la raffinerie n'a malheureusement fait l'objet d'aucune offre de rachat", a déclaré mardi dans un communiqué Jean Gadbois, directeur général du site de Berre. Selon lui, 85 entités à travers le monde ont été approchées au cours du processus approfondi de mise en vente conduit avec l'aide de la banque Barclays Capital et de l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII). La Compagnie pétrochimique de Berre SAS (CPB), qui exploite la raffinerie pour le groupe, va dont mettre en oeuvre une procédure d'information et de consultation des représentants du personnel sur un projet de fermeture de la raffinerie, a-t-il ajouté.

Selon la direction du groupe, la procédure légale d'information et de consultation des représentants du personnel devrait débuter en octobre 2011. Aucune date de fermeture n'a toutefois été précisément annoncée aux syndicats. Le groupe a expliqué qu'en dépit des efforts accomplis, le site "continue à subir des pertes importantes et n'est pas rentable".

Blocage du site

Selon les chiffres avancés par la direction lors du CE extraordinaire, LyondellBasell aurait perdu 400 millions d'euros depuis le rachat de la raffinerie en 2008 au groupe Shell. Les pertes prévisionnelles pour 2012 seraient comprises entre 120 et 140 millions d'euros. Environ 370 emplois seraient concernés par ce projet. La poursuite des activités pétrochimiques, qui auraient dégagé un bénéfice de 50 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année selon les syndicats, devrait permettre de sauvegarder près de 900 emplois sur le site de Berre .

Les unités pétrochimiques de Berre comprennent aussi un vapocraqueur ainsi que des unités de production de polypropylène et polyéthylène de premier plan, à l'échelle mondiale, tous propriété d'une autre filiale de LyondellBasell qui en est également l'exploitant. Selon la direction, la fermeture envisagée de la raffinerie ne devrait avoir d'effet ni sur les dépôts, ni sur les unités pétrochimiques, ni sur les installations des autres opérateurs présents sur le site.

Les salariés de la raffinerie se sont massivement prononcés, dans la foulée du CE extraordinaire, pour un mouvement de grève de 48 heures reconductible. "On sécurise le matériel, on arrête les activités et on bloque les accès de la raffinerie", a affirmé à Reuters le délégué CGT du site Jean-Robert Hoaro. "Tous les raffineurs doivent se sentir concernés. On a fermé le raffinerie des Flandres puis celle de Reichstett, c'est aujourd'hui notre tour", a-t-il prévenu. La raffinerie Total de Dunkerque a fermé en 2010, le site Pétroplus de Reichstett (Bas-Rhin) au mois de juin.

LyondelBasell est l'une des quatre raffineries situées sur le pourtour de l'Etang-de- Berre avec Inéos (Lavéra), Total (La Mède) et Esso (Fos). Avec 24,5 millions de tonnes de pétrole raffiné en 2009, elles pèsent 32% du raffinage français.

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