Luc Oursel nie toute commande d'étude illégale d'Areva

Le président du directoire d'Areva, répondant aux déclarations de l'ancienne présidente du groupe nucléaire, Anne Lauvergeon, a assuré mardi qu'Areva n'avait jamais commandé d'étude illégale à un cabinet d'intelligence économique.
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Anne Lauvergeon et son mari Olivier Fric ont déposé plainte contre X le mois dernier pour espionnage présumé, après avoir pris connaissance d'un rapport confidentiel rédigé en Suisse et visant à déterminer si Olivier Fric, consultant, avait bénéficié illégalement du rachat d'Uramin.

"Cette plainte fait référence à l'intervention d'un cabinet d'intelligence économique. Lorsque j'ai été alerté sur ce sujet, j'ai fait mon travail. C'est-à-dire de comprendre ce qui s'était passé. Areva comme beaucoup de sociétés fait appel à des sociétés d'intelligence économique et je garantis qu'elle n'a, à aucun moment, commandé d'étude illégale à cette société", affirme Luc Oursel dans une interview à L'Usine Nouvelle.

A la suite de cette plainte, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, le 21 décembre. Areva a pris contact avec le magistrat en charge de l'instruction pour lui apporter sa "totale coopération", ajoute le président du directoire d'Areva, précisant que les faits remontent au premier semestre 2011, date à laquelle il n'était pas encore en poste.

Anne Lauvergeon, évincée de son poste en juin dernier et remplacée par Luc Oursel, est montée au créneau lundi dans une affaire de fraude et d'espionnage présumés touchant à l'acquisition de la société minière Uramin en 2007.

La nouvelle direction d'Areva a annoncé, en décembre, une dépréciation de la quasi totalité de la valeur d'Uramin, en raison notamment de réserves d'uranium nettement moins importantes que prévu et d'une chute des cours du combustible après la catastrophe nucléaire japonaise de Fukushima.

Le spécialiste public du nucléaire a, depuis, constitué un comité de trois membres indépendants du conseil de surveillance, "afin d'examiner les conditions d'acquisition et d'exploitation d'Uramin et d'en tirer des enseignements pour le groupe".

Luc Oursel, qui ajoute ne vouloir entrer dans "aucune polémique publique", dit souhaiter que cesse "ce déballage médiatique" et demande "du respect pour les équipes d'Areva qui sont engagées dans la transformation de l'entreprise et qui sont extrêmement affectées par les atteintes portées à l'image de l'entreprise".

La question des indemnités de madame Lauvergeon n'intéresse pas les salariés d'Areva, indique-t-il encore. Areva a suspendu le versement de ses indemnités de départ à Anne Lauvergeon aux conclusions de l'étude demandée aux administrateurs indépendants.

L'avocat de l'ancienne dirigeante a assigné en référé le géant nucléaire français pour qu'il verse à sa cliente un million d'euros d'indemnités de départ et 500.000 euros au titre d'une clause de non-concurrence, en fonction d'un accord "irrévocable" négocié lors de son éviction.

Répondant aux attaques d'Anne Lauvergeon, qui a assuré avoir "refusé le démantèlement d'Areva" et avoir "gêné un certain nombre d'intérêts privés", Luc Oursel affirme que "toute idée de démantèlement est fantaisiste".

"Nous voulons conserver notre activité minière", dit-il, ajoutant cependant ne pas être fermé à une ouverture du capital, "dès lors que nous gardons un contrôle fortement majoritaire des mines". "Si un partenaire minoritaire entrait au capital, il faudra qu'il apporte quelque chose sur le plan industriel", dit-il.

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