Brésil : prochainement privatisé, l'électricien Eletrobras s'envole en Bourse

Le gouvernement brésilien espère obtenir 20 milliards de réais (environ 5,35 milliards d'euros) de cette privatisation, tout en conservant la majorité des droits de vote. À la Bourse de Sao Paulo,les titres ordinaires du groupe ont clôturé sur une hausse spectaculaire : 48,87% pour les actions ordinaires et 32,59% pour les actions privilégiées.
Pour renflouer les caisses de l'État, le gouvernement a annoncé l'an dernier un vaste programme de privatisations.

Le gouvernement brésilien prévoit de privatiser la compagnie d'énergie Eletrobras en réduisant sa participation au capital, a annoncé le ministère de l'Énergie, alors que le pays tente de résorber un déficit public astronomique. Outre cette opération, l'entreprise pourrait connaître une augmentation de capital.

"Il s'agit d'une opération fondamentale pour le développement du secteur électrique brésilien", a affirmé mardi le ministre de l'Énergie, Fernando Coelho, au cours d'une conférence de presse à Brasilia.

L'État détient aujourd'hui 40,98% du capital de l'Eletrobras et la majorité des droits de vote, la banque publique de développement BNDES 18,72% des actions ordinaires et 14% des actions préférentielles. Une source du ministère de l'Énergie a expliqué à l'AFP que le gouvernement avait l'intention de conserver son droit de veto grâce à des actions privilégiées ("golden share").

Cette décision a été accueillie de façon euphorique par les marchés, les titres ordinaires du groupe ayant clôturé sur une hausse spectaculaire à la bourse de Sao Paulo: 48,87% pour les actions ordinaires et 32,59% pour les actions privilégiées. De quoi doper considérablement l'indice Ibovespa, passé au-dessus de la barre des 70.000 points pour la première fois depuis janvier 2011. L'ADR d'Eletrobras cotée à New York a également bondi de plus de 34% à 5,96 dollars mardi à Wall Street.

Une opération à plus de 5 milliards d'euros

Le gouvernement espère obtenir 20 milliards de réais (environ 5,35 milliards d'euros), a déclaré le ministre brésilien des Mines et de l'Energie à Reuters. D'après les calculs du journal économique Valor, la hausse des actions a augmenté de 9 milliards de réais (environ 3,3 milliards d'euros) la capitalisation boursière de l'entreprise publique.

Pour le ministère, l'"inefficacité" et les dettes accumulées par l'entreprise ont un coût trop élevé, "employant des fonds publics qui auraient pu être utilisés dans la sécurité, l'éducation ou la santé".

Le gouvernement du président conservateur Michel Temer souhaite s'inspirer des expériences du constructeur aéronautique Embraer et du géant minier Vale, privatisés respectivement en 1994 et 1997. La privatisation ne comprendrait cependant pas dans un premier temps la centrale hydroélectrique d'Itaipu, dont le Paraguay est copropriétaire, ni les centrales nucléaires.

Caisses vides

La semaine dernière, le gouvernement a nettement revu à la hausse ses estimations de déficit budgétaire, le portant à 159 milliards de réais (42,7 milliards d'euros) pour cette année et la suivante, en raison de recettes fiscales moins importantes que prévu. Initialement, l'objectif était de maintenir le déficit sous 139 milliards de réais (37,3 milliards d'euros) pour cette année et 129 milliards en 2018.

Pour renflouer les caisses de l'État, le gouvernement a annoncé l'an dernier un vaste programme de privatisations, qui prévoit notamment des concessions pour la gestion de nombreux aéroports du pays.

Une politique vivement critiquée par l'ex-présidente de gauche Dilma Rousseff (2011-2016), destituée l'an dernier pour maquillage des finances publiques.

"Ils veulent brader nos centrales hydroélectriques (...). Résultat: le consommateur paiera une facture d'électricité stratosphérique sans aucune garantie d'approvisionnement", a-t-elle déploré mardi sur Twitter.

(avec AFP et Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 23/08/2017 à 17:25
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Un journal Suisse avait publié un article écrit par Jean-Yves Carfantan dressant un diagnostic sévère de l économie brésilienne. - Dégradation des finances publiques, - injection permanentes de nouvelles liquidités, - manque de compétitivité par r...

le 24/08/2017 à 2:38
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Une dette de 69, 50% qui coûte 10% chaque année. Il y a mieux !

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