Centrale thermique en Guyane : les validations en appel ouvrent la voie à la reprise du chantier

La cour administrative d'appel de Bordeaux a validé le permis de construire délivré par l'État pour la construction de la centrale thermique du Larivot, près de Cayenne. Quelques semaines plus tôt, c'est l'autorisation environnementale qu'elle avait validé. La construction devrait reprendre « dès la fin de la saison des pluies » a fait savoir EDF-PEI, la filiale de l'énergéticien qui porte ce projet, objet d'une intense bataille avec les écologistes depuis son autorisation en 2020.
La centrale thermique au Larivot, près de Cayenne, doit remplacer celle de Dégrad-des-Cannes, vétuste, polluante et dont la fermeture est prévue pour fin 2023 (photo ci-dessus).
La centrale thermique au Larivot, près de Cayenne, doit remplacer celle de Dégrad-des-Cannes, vétuste, polluante et dont la fermeture est prévue pour fin 2023 (photo ci-dessus). (Crédits : Netactions via Wikipedia (CC BY-SA 4.0))

Feu vert pour EDF et son projet de centrale thermique au Larivot, près de Cayenne, dont le but est de remplacer l'actuelle centrale au fioul vieillissante de Degrad-des-Cannes. La cour administrative d'appel de Bordeaux a validé ce mardi 28 mars le permis de construire délivré par l'État pour sa construction. Quelques semaines plus tôt, elle avait aussi confirmé l'autorisation environnementale du plan.

En réaction à ces nouvelles, la filiale d'EDF en charge du chantier, EDF-PEI, a indiqué dans un communiqué que la construction de la centrale reprendrait « dès la fin de la saison des pluies ». En Guyane, la période dite « de grande saison des pluies » s'étale entre avril et juin, d'après le comité du Tourisme. Suivie ensuite par une phase de grande saison sèche entre juillet et novembre.

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Les raisons de la colère

Ce projet de centrale électrique fait l'objet d'une intense bataille politique et juridique entre écologistes et EDF, ce dernier étant soutenu par le gouvernement. Il a vocation à remplacer l'actuelle centrale vétuste, polluante et dont la fermeture est prévue pour fin 2023. Mais son fonctionnement cristallise les tensions : elle doit carburer aux biocarburants liquides, ce qui nécessiterait l'importation de grandes quantités d'agrogazole et la construction d'un oléoduc de 14 kilomètres à travers la communauté d'agglomération du centre littoral pour les acheminer.

Le permis de construire de cette future grande centrale thermique de 120 MW avait été délivré en 2020 à la filiale locale d'EDF. Il a par la suite été annulé 18 juillet 2022 par le tribunal administratif de Cayenne après un recours de France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement. Motif invoqué : un risque d'inondation pour l'installation et une atteinte à une zone classée espace remarquable du littoral. Le groupe avait alors fait appel et c'était la cour administrative d'appel de Bordeaux qui allait statuer.

En parallèle, en avril 2022, le tribunal administratif de Guyane avait annulé l'autorisation préfectorale accordée à EDF pour la construction du site, au motif que l'administration ne justifiait pas de l'absence de solutions alternatives satisfaisantes au site d'implantation retenu. L'État et EDF avaient également fait appel et la décision était là aussi entre les mains de la cour administrative d'appel de Bordeaux.

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Annulation d'annulation = retour à 0

La juridiction bordelaise a, ce mardi, annulé l'annulation du permis de construire qui redevient donc valide. Elle s'aligne avec l'analyse de la préfecture de Guyane selon laquelle il n'existe pas de « solution satisfaisante autre que celle retenue pour l'implantation de la nouvelle centrale thermique ».

Un argument déjà mis en avant en février concernant l'annulation de l'autorisation environnementale du plan. La cour administrative de Bordeaux l'a aussi annulé : elle est donc également validée.

Au grand désarroi des associations écologistes qui ont porté le dossier en justice, au motif qu'il est « cher, inutile et dangereux pour l'environnement ». Le projet « ne tire pas parti des ressources de la Guyane mais importe des carburants qui polluent », a dénoncé ce mardi auprès de l'AFP Garance Lecocq, coordinatrice de Guyane nature environnement, une association plaignante dans le dossier.

Un « pourvoi en cassation devant le Conseil d'État fera l'objet de discussions dans les jours à venir », tant sur l'autorisation environnementale que le permis de construire, a-t-elle d'ailleurs précisé.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 30/03/2023 à 23:42
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Si l'état avait fait son devoir de protéger ce dom, pas besoin de centrale thermique pour 50000 habitants. Après tout l'écologie c'est expulser ceux qui n'ont rien à faire la et polluent.

à écrit le 30/03/2023 à 6:49
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Bonjour, Comme toujours ils y a la , une manipulation des écologistes pour favoriser un intérêt particulier quitte a nuire a l'intérêt collective... La Guyane a besoin d'une nouvelle centrale électrique... Mais ils ne faut pas coupé la forêts, et...

à écrit le 29/03/2023 à 11:35
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Et un cht'it centrale nucléaire? Y seraient pas contre? Si on veut du jus (à pas cher si possible) faut des infrastructures. Après chacun est libre de pédaler (...dans la semoule). Ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux. Ça va en faire du "jus"...

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