Énergie : trop attendre pour renouveler les contrats peut être risqué pour les entreprises (Emmanuelle Wargon)

Les petites entreprises dont les contrats d'énergie arrivent à échéance ne doivent pas « forcément » attendre pour signer une nouvelle offre, estime la présidente de la Commission de régulation de l'énergie. Pour Emmanuelle Wargon, tout dépend des conditions et prix des fournisseurs. Le gouvernement multiplie les mises en garde depuis quelques jours et va jusqu'à inciter les entreprises à ne pas signer les nouveaux contrats présentant « une hausse incompréhensible ». L'exécutif va recevoir les fournisseurs d'énergie ce mercredi pour les rappeler à l'ordre, jugeant qu'ils gonflent trop les prix proposés aux PME.
« Je ne dis pas forcément, Ne signez pas, je dis: regardez bien les conditions (...) proposées par les fournisseurs, comparez », a indiqué Emmanuelle Wargon.
« Je ne dis pas forcément, "Ne signez pas", je dis: "regardez bien les conditions (...) proposées par les fournisseurs, comparez" », a indiqué Emmanuelle Wargon. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

La flambée des coûts de l'énergie pose un dilemme à bon nombre d'entreprises. Celles dont le contrat arrive à son terme en fin d'année se retrouvent devant un choix : attendre pour le renouveler ou signer une nouvelle offre dès à présent ? Selon la présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) Emmanuelle Wargon, il ne faut pas « forcément » attendre.

« Je ne dis pas forcément, "Ne signez pas", je dis: "regardez bien les conditions (...) proposées par les fournisseurs, comparez" », a indiqué Emmanuelle Wargon, interrogée par BFM Business sur le cas des PME ce lundi 3 octobre.

Elle prévient toutefois que « ce n'est pas forcément un bon calcul que d'attendre (...) la dernière minute jusqu'au 1er janvier, pour ne pas se retrouver dans la situation où vous n'avez plus de contrat du tout ».

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La présidente du gendarme du marché de l'énergie en France, qui est une autorité indépendante, conseille ainsi : « Si vous êtes autour de 400 et 500 euros le mégawattheure pour un an, c'est à peu près le prix du marché et il n'y a pas de raison d'attendre (...) là vous signez ». Elle invite par ailleurs les clients à regarder « le prix en valeur absolue » plutôt que l'augmentation en elle-même.

Des prix élevés encore au moins jusqu'en février

En France, la flambée des prix de l'énergie tirée par la crise de l'approvisionnement en gaz russe est aggravée par l'indisponibilité d'une partie du parc nucléaire, avec près de la moitié des réacteurs à l'arrêt, ce qui fragilise la production électrique.

Selon Emmanuelle Wargon, cette hausse des prix traduit « une forme de prime de risque sur le marché français qui sera là » jusqu'à la remise en service de la totalité des réacteurs, d'ici février, selon le calendrier annoncé par EDF.

« Cela fait des prix très élevés (...) très volatils, du coup c'est plus difficile pour comprendre les prix que proposent les fournisseurs », a reconnu l'ancienne ministre, qui estime que toutefois « beaucoup (...) font un gros effort de transparence (...) pour essayer de protéger leurs clients et de faire les meilleurs prix possibles ».

« Ne signez pas », dit le gouvernement

La position d'Emmanuelle Wargon se veut plus modérée que celle affichée ces derniers jours par le gouvernement français. « Si vous vous trouvez dans la situation où il faut signer un nouveau contrat d'énergie » et que celui-ci « présente une hausse incompréhensible, je le répète, ne signez pas ! », a ainsi martelé la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire à l'adresse des entrepreneurs. Un conseil aussi donné par Emmanuel Macron aux « petites entreprises, collectivités locales, bailleurs sociaux » qui se verraient proposer un prix de l'électricité pour renégocier des contrats à « des prix fous ».

Le gouvernement compte d'ailleurs rappeler à l'ordre les énergéticiens. « Je pense qu'aujourd'hui (les fournisseurs d'énergie) ne jouent pas suffisamment le jeu avec leurs clients, notamment les PME », a affirmé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire vendredi 30 septembre, citant directement TotalEnergies, Engie et EDF.

Les fournisseurs d'énergie sont convoqués ce mercredi en vue de signer « un code de conduite » et de s'engager à garantir des « prix raisonnables », notamment aux petites entreprises dont les contrats arrivent à échéance. « Les fournisseurs d'énergie doivent s'engager aux côtés de l'État pour aider tous les clients, entreprises comme collectivités locales, à traverser cette crise inédite », a-t-on précisé au cabinet de la ministre de la Transition énergétique.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 03/10/2022 à 15:16
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Et une lumière de plus cette Mme Wargon elle dit tout et son contraire , ne vous précipitez pas pour signer un nouveau contrat d'énergie mais n'attendez pas non plus trop tard. Avec des dirigeants de son calibre la France n'a pas fini de s'enfoncer...

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