Eolien marin : la France s'apprête à lancer son plus gros appel d'offres pour son huitième parc

Le ministère de la Transition énergétique a fait savoir qu’il lancera avant la fin de l’année l’appel d’offres pour le deuxième parc éolien situé dans la zone centre Manche, le plus puissant à ce jour sur le littoral français.
Le futur parc prendra place à l'intérieur de la zone surlignée au voisinage du premier
Le futur parc prendra place à l'intérieur de la zone surlignée au voisinage du premier (Crédits : Cerema)

On est encore très loin de l'objectif des cinquante parcs promis par Emmanuel Macron pour 2050 mais le gouvernement semble décidé à mettre les bouchées doubles sur l'éolien marin, sur fond de crise énergétique. Alors qu'un projet de loi visant à accélérer le déploiement des énergies renouvelables sera présenté à l'assemblée en octobre, Agnès Pannier Runacher a fait savoir dans une publication au JO qu'elle lancera d'ici la fin de l'année « la procédure de mise en concurrence » pour le second parc de la zone dite du centre Manche située à une quarantaine de kilomètres de la côte est du Cotentin dans la zone économique exclusive.

Une taille inédite

Proche des standards britanniques ou danois, ledit parc sera d'une taille inédite pour l'Hexagone. D'une capacité de 1,5 GW (gigawattheure), il surpassera en puissance les sept premiers autorisés sur le littoral français (les cinq premiers se trouvent autour de 0,5 GW). Suivant le choix technologique du futur concessionnaire, il devrait abriter entre 80 et 120 éoliennes réparties à l'intérieur d'un espace de 270 kilomètres carré. Le coût de l'opération est à l'avenant. L'investissement global devrait tutoyer les 5 milliards d'euros pour une mise en service espérée en 2032.

Autre spécificité du projet, une partie du raccordement électrique -en courant continu- devrait être mutualisé avec celui du parc voisin (1 GW) dont l'appel d'offres a été lancé l'an dernier et pour lequel le dialogue compétitif se poursuivra jusqu'en 2023, date de la désignation de l'attributaire. Pour mémoire, rappelons que six groupements d'entreprises français et étrangers se disputent la concession. A leur tête : EDF associé aux canadiens Enbridge et CPPIB, Engie avec EDPR, Iberdrola, Vattenfall avec WPD et la Banque des Territoires, Total Energies en association avec RWE et enfin le pétrolier américain Shell.

« Cohabiter avec la pêche »

Les mêmes se positionneront-ils pour le second parc ? Difficile de l'affirmer à ce stade. Une chose est sûre. S'ils veulent intégrer la sélection, les candidats devront faire en sorte de ménager les pêcheurs à bout de nerfs. La ministre de la Transition énergétique précise ainsi expressément qu'ils devront « étudier les conditions de cohabitation avec la pêche pendant la phase d'exploitation ». Agnès Pannier Runacher promet également la mise en place d'une « instance de concertation et de suivi » lors de l'attribution du projet. Celle-ci devra notamment veiller à la préservation de l'environnement et la bonne prise en compte du patrimoine bâti et en particulier des tours Vauban de la commune de Saint-Vaast-la-Hougue en course pour un label Unesco.

Il est aussi permis de penser que le gouvernement portera une attention particulière au « contenu local » des projets répondant ainsi à une demande insistante des PME et TPE du littoral inquiètes de voir arriver sur leurs côtes des groupes étrangers plus aguerris. « Si trop de contrats partent ailleurs, ce sera très mal vécuLe contenu local est une clef pour l'acceptabilité des projets », soulignait il y a peu Jean Brossolet, président du cluster Normandie Maritime devant les énergéticiens. A bon entendeur.

Lire aussiÉolien en mer : les premières fondations métalliques du parc de Saint-Brieuc installées durant l'été

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Commentaires 13
à écrit le 21/08/2022 à 16:04
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j'invite mes compatriotes du Cotentin a venir au Croisic. ils y verront la mer transformée en zone industrielle. c'est l'impression que l'on a des qu'on est en vue de la côte. une pitié et un scandale alors que le projet d'hydroliennes semble freine ...

à écrit le 20/08/2022 à 20:27
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GW = gigawatt (unité de puissance) et non gigawattheure (unité d'énergie). Ces erreurs font douter de la qualité du contenu de l'article...

à écrit le 20/08/2022 à 17:12
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Très intéressnt. Malheureusement il n'y a jamais d'évaluation de l'impact énergétiques de ces investissements et aucune réponse sur l'effet de ces investissements sur le réchauffement climatique. Mais probablement c'est parce qu'il n'y en a aucun!! D...

à écrit le 20/08/2022 à 7:48
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ceci n'est pas un parc, c'est une zone industrielle !

à écrit le 19/08/2022 à 21:45
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La zone à peu de vent 100 jours par ans d après 300 ans de moulins à vent , qui sont maintenant des gîtes pour les touristes, et qui peuvent redevenir éoliennes, le soucis est la tempête de 100 200 300 km heures qui ne permet pas des éoliennes 3 pal...

à écrit le 19/08/2022 à 16:41
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10 EPR. ça ne tourne pas H24.... Aujourd'hui c'est plus proche de Hzero !

à écrit le 19/08/2022 à 15:21
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si 1GW d'éolienne valait 1GW de nucleaire ça se saurait ... l'éolien est intermittent et non pilotable par nature, il ne peut être comparé aux moyens pilotables, nuc, charbon ou gaz.

le 19/08/2022 à 16:38
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Sauf que le nucléaire n'est pas non us pilotable. Demandez lui, et il se met en carafe... On en a la moitié en rideau pour ça.

le 19/08/2022 à 16:42
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Sauf que le nucléaire n'est pas non us pilotable. Demandez lui, et il se met en carafe... On en a la moitié en rideau pour ça.

à écrit le 19/08/2022 à 13:43
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pour info. Engie, notre compagnie national, s est allie a EDP (energia do portugual) pour developper 15 GW de parcs eoliens offshore au Bresil. 15GW c est 10 EPR ou 15 centrales nucleaires. Prevu de commencer a fonctionner en 2027-2028

le 19/08/2022 à 14:31
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Sauf que 10 EPR, ça tourne H24.

le 19/08/2022 à 15:07
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Bonjour, oui les EPR tourne H24 , mais le développement durable passe aussi par les éoliennes en mer ... Donc je suis favorable au deux développement.... Bien sûr, non avis n'as aucune importance.

le 19/08/2022 à 19:50
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oui, on voit ça avec la canicule et les defauts de soudure; plus de 50% des centrales nucleaires françaises sont actuellement a l arret. Autre details; le cout de construction est bcp plus cher,le delai de construction est de minimum 15 ans, et la te...

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