Piles à hydrogène : Stellantis entre au capital de Symbio à hauteur de 33%

Stellantis a annoncé son entrée au capital de Symbio, coentreprise basée à Vénissieux de Michelin et Faurecia, spécialisée dans le domaine des piles à hydrogène. Le constructeur automobile prend ainsi une participation de 33,3%. Objectif affiché, renforcer sa présence en Europe et aux États-Unis.
L'acquisition « soutiendra notre production d'utilitaires pile à combustible en France », une offre qui « complètera parfaitement notre portefeuille croissant de modèles électriques », selon Carlos Tavares.
L'acquisition « soutiendra notre production d'utilitaires pile à combustible en France », une offre qui « complètera parfaitement notre portefeuille croissant de modèles électriques », selon Carlos Tavares. (Crédits : STEVE MARCUS)

Le constructeur automobile Stellantis a annoncé son entrée à hauteur de 33% au capital de Symbio, coentreprise dans le domaine des piles à hydrogène des équipementiers Michelin et Faurecia, qui conservent chacun également un tiers de la société, ce mardi 16 mai.

Les trois entreprises ont annoncé dans un communiqué « la signature d'un accord engageant permettant à Stellantis de prendre une participation de 33,3% au capital de Symbio » qui « permettra à cette dernière de renforcer sa présence en Europe et aux États-Unis ».

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Une production en hausse pour Symbio

Stellantis n'a pas détaillé les modalités financières de l'opération. En revanche, Forvia, l'entité qui rassemble les équipementiers automobiles Faurecia et l'Allemand Hella, a indiqué dans un communiqué distinct qu'elle « recevra un montant total de 150 millions d'euros ».

L'acquisition « soutiendra notre production d'utilitaires pile à combustible en France », une offre qui « complètera parfaitement notre portefeuille croissant de modèles électriques », selon Carlos Tavares, patron de Stellantis, cité dans le communiqué. Symbio prévoit de produire 50.000 piles à hydrogène par an d'ici à 2025, notamment à Saint-Fons (Rhône), où une usine doit ouvrir au deuxième semestre 2023.

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La coentreprise entend par ailleurs atteindre une capacité de production annuelle totale en France « de 100.000 systèmes d'ici 2028 avec la création de 1.000 emplois » sur le territoire, selon le communiqué. Pour Patrick Koller, patron de Faurecia, l'arrivée de Stellantis « renforcera les capacités actuelles de Symbio ».

Vers une conclusion de la transaction au troisième trimestre

Le groupe Forvia vise un milliard d'euros de cession d'actifs d'ici la fin de l'année 2023 pour réduire son endettement après l'acquisition de Hella en janvier 2022. « Cet accord démontre également l'importance des piles à hydrogène pour réussir l'électrification du secteur de la mobilité, et notamment pour les véhicules professionnels », a jugé Florent Menegaux, président de Michelin.

« Soumise aux approbations réglementaires habituelles, la conclusion de la transaction devrait avoir lieu au cours du troisième trimestre 2023 », a précisé Stellantis, qui avait annoncé fin décembre 2022 des négociations en vue de cette entrée au capital.

Stellantis suspend la construction d'une usine au Canada

Cette annonce intervient alors que Stellantis a annoncé lundi interrompre la construction de son usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques au Canada, en raison d'un désaccord avec le gouvernement au sujet des subventions. Le groupe avait annoncé en mars 2022, avec le fabricant de batteries LG Energy Solution, investir 5 milliards de dollars canadiens (3,6 milliards d'euros) pour construire une usine à grande échelle dans la région de Windsor dans la province de l'Ontario.

« À ce jour, le gouvernement canadien n'a pas respecté les engagements pris. Dès à présent, tous les travaux de construction liés à la production de modules de batterie sur le site de Windsor ont été interrompus », écrit le groupe dans un email à l'AFP.

Des négociations en cours

Cette décision intervient un mois après que le Canada a accepté d'accorder jusqu'à 13 milliards de dollars canadiens de subventions au groupe automobile allemand Volkswagen pour la construction d'une immense usine. « Nous sommes très favorables à cet investissement et je suis absolument convaincue que nous allons parvenir à un accord », a déclaré la vice-première ministre Chrystia Freeland à la presse à Ottawa après cette annonce.

« Mais je tiens également à souligner que les ressources du gouvernement fédéral ne sont pas infinies et que nous comptons sur l'Ontario (le gouvernement provincial) pour faire sa juste part et sur Stellantis pour être raisonnable », a-t-elle ajouté.

Même son de cloche du côté, du cabinet du ministre de l'Industrie, François-Philippe Champagne, qui a indiqué lundi que des négociations étaient en cours avec le groupe. « Notre principale préoccupation est et reste d'obtenir le meilleur accord pour les Canadiens », a déclaré à l'AFP Laurie Bouchard, porte-parole du ministre. L'usine vise une capacité annuelle de production supérieure à 45 gigawattheures (Gwh) et devait permettre de créer 2.500 nouveaux emplois.

Le chiffre d'affaires de Stellantis a atteint 47,2 milliards d'euros au premier trimestre 2023, en hausse de 14% par rapport au premier trimestre de 2022. Avec 1,47 million de véhicules écoulés dans le monde sur les trois premiers mois de l'année, le groupe aux 14 marques dont Fiat, Chrysler, Peugeot et Citroën a amélioré ses ventes de 7% sur un an.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 17/05/2023 à 8:23
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Il gagne 23 millions d'euros par an , donne des leçons à tous les pays, s'habille comme un curé de campagne et ne paraît pas spécialement visionnaire. L'automobile est un drole de secteur économique , pas étonnant que musk leur mette la pâtée.

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