Usine 4.0 : la formation doit être "LA" priorité des entreprises

Créer les conditions pour la modernisation de l'industrie française, c'est bien. Mais l'industrie du futur ne se limite pas au financement de nouvelles machines, de robots ultra-perfectionnés. Derrière les écrans, il y aura toujours des hommes et des femmes. C'est la raison pour laquelle les enjeux liés à la formation des salariés sont une priorité.
Fabien Piliu

Dans une note publiée en avril intitulée « Mutations industrielles et évolution des compétences », la Fabrique de l'industrie dirigée par Louis Gallois pose les enjeux de ce défi à la fois humain et organisationnel.

« L'industrie du futur repose sur de nouveaux modes de production qui permettent de fabriquer dans un temps plus court, plus proprement, parfois "sur mesure" à la demande des clients, et d'offrir de nouveaux services. Les industriels sont aujourd'hui très focalisés sur la dimension technologique de cette révolution (...) L'automatisation et la digitalisation des processus de production ont un impact sur la structure et la nature de l'emploi.
De nombreux postes à faible valeur ajoutée sont détruits, tandis que les opérateurs ont besoin d'acquérir de nouvelles qualifications et que de nouveaux métiers apparaissent », expliquent les auteurs de cette note, Thibault Bidet-Mayer et Louisa Toubal.

Repenser la formation... Vite !

Selon une étude réalisée par le cabinet Roland Berger, 42% des emplois français seraient automatisables à un horizon de vingt ans. Selon la Fabrique de l'Industrie, le système de formation doit être repensé, car il « doit former des personnes capables de s'adapter en permanence, de suivre, d'accompagner et de piloter le changement. Les savoirs nécessaires pour soutenir l'industrie de demain ne pourront plus être enseignés uniquement à l'école, avant le début de carrière : ils s'acquerront surtout avec l'expérience ».

En conclusion, la Fabrique de l'industrie souhaite voir l'apprentissage permanent devenir la norme, l'objectif étant de parvenir à répondre à une tendance de fond : l'hybridation des métiers. Une hybridation qui est le fruit du regroupement de plusieurs métiers « classiques » et de l'accélération de la transition numérique. Un exemple ?

Face aux défis de la transformation numérique, les grandes entreprises ont fait naître depuis un peu plus de cinq ans une fonction spécifique : le chief digital officer (CDO). Qui est-il ? Il peut être considéré comme un accélérateur ou un catalyseur de la transformation numérique.

Concrètement, son rôle consiste à définir les priorités numériques de l'entreprise qui guideront la stratégie à suivre.

« En collaboration avec la direction des ressources humaines, il diffuse et fait adopter la culture numérique dans toute l'entreprise. Ces managers sont à la tête d'équipes très réduites, de l'ordre d'une dizaine de personnes fonctionnant comme une startup. Elles regroupent des spécialistes du numérique, aux compétences multiples, capables de s'adapter et de s'appuyer sur des relais dans chacun des métiers de l'entreprise. »

Il reste maintenant aux ETI, voire aux TPE et aux PME, à s'adapter.

Fabien Piliu

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Commentaire 1
à écrit le 29/05/2016 à 14:45
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Étant donné le nombre de chômeurs, je ne vois pas pourquoi la formation par les entreprises serait une priorité ? La forte concurrence pour trouver un emploi fait que ce sont les chômeurs qui doivent se former à leurs frais ou aux frais de l'État. On...

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